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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) // Université de Lausanne


Patrick SERIOT 3 décembre 2004. Colloque de l'Institut Est/Ouest (ENS - LSH, Lyon), 3 décembre 2004 :

La science intégrale eurasiste : origines intellectuelles et idéologiques
 

Le mouvement eurasiste fut, de toutes les tendances de l’émigration russe de l’entre-deux-guerres, le plus orienté vers une conception explicitement scientifique du monde, revendiquant une très forte rupture épistémologique avec le monde scientifique antérieur. Pourtant, il ne suffit pas de revendiquer une rupture pour l’accomplir. La science eurasiste présente une association étonnante de scientisme et de platonisme. C’est une utopie géographiste, poussant à l’extrême le déterminisme de la géopolitique allemande, de Carl Ritter à Friedrich Ratzel.

La science eurasiste, en faisant coïncider géographie et géométrie, en faisant recouvrir la sociologie par une ethnographie, est à la fois émanation de l’esprit de son temps (le holisme) et de l’esprit du lieu (le discours sur la primauté de l’espace sur le temps chez les slavophiles du XIXe siècle).

On prendra comme corpus d’étude l’œuvre du géographe structuraliste P. N. Savickij, dans ses rapports à la linguistique.