Accueil | Cours | Recherche | Textes | Liens

Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Sébastien Moret : «Cˆu esperanto au˘ fremdaj lingvoj ? Diskutadoj en Sovetlando (1920-1930)»

Esperantologia Konferenco, Vilnius, Lituanie.


 

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Le slogan est célèbre. S’il clôt le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels, il est aussi à la base de la Révolution mondiale et de la construction du socialisme sur une planète multilingue. Mais comment réaliser ce slogan sans langue commune ? Au début des années 1920, les textes espérantistes soviétiques sont pleins d’exemples montrant que les travailleurs étrangers qui visitent l’URSS, – La Mecque des travailleurs, selon l’espérantiste soviétique Drezen –, sont incapables de comprendre leurs camarades soviétiques. Il leur manque une langue commune. Ces textes des années 1920 proposent d’adopter l’espéranto en tant que langue commune de la Révolution. Leurs arguments, qui seront développés dans le cadre de cette conférence, montrent en quoi l’espéranto est plus adapté pour ce rôle que les langues étrangères naturelles.

Dès la fin des années 1920 et le début des années 1930, – période difficile pour l’espéranto au pays des Soviets –, tout change. Peu à peu, on publie des textes et des articles qui se mettent à hésiter entre l’espéranto ou les langues étrangères naturelles. A la suite de l’interdiction de l’espéranto en URSS, une langue naturelle, à savoir le russe, deviendra la langue commune de l’empire soviétique, puis du bloc communiste.

Dans le cadre de cette conférence, nous aimerions examiner et étudier le changement d’argumentation concernant la résolution du problème de la langue commune en Union soviétique. Ce faisant, nous mettrons en évidence le lien, qui a toujours existé en URSS, entre le discours sur la langue et la politique et l’idéologie.