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Université de Genève (Département de linguistique)

Université de Lausanne (Institut de linguistique)

EPFL Lausanne (Artificial Intelligence Laboratory)



Projet d'école doctorale lémanique en sciences du langage (2002-2004)


Ce projet répond à l'appel d'offres pour des projets d'écoles doctorales diffusé le 25 juin par les Rectorats des Universités de Genève et de Lausanne et s'inscrit dans le cadre défini par le Rapport du groupe de travail sur les écoles doctorales des Universités de Genève et de Lausanne.

Nous proposons la création d'une école doctorale lémanique dans le domaine des sciences du langage, centrée sur la collaboration UNIGE-UNIL-EPFL, mais ouverte à d’autres universités de la région engagées dans des activités post-grades.

Les enseignants partenaires du projet sont les professeurs du Département de linguistique de l'Université de Genève (A. Amacker, J. Moeschler, L. Rizzi, E. Roulet et E. Wehrli), de l'Institut de linguistique de l'Université de Lausanne (J.-M. Adam, A.-C. Berthoud, R. Jolivet, et P. Sériot) et M. Rajman de l’EPFL.

L'école doctorale projetée s'inscrit dans le prolongement du diplôme d'étude approfondie en linguistique de l'Université de Genève (Genève), du diplôme de spécialisation postgrade en sciences du langage de la CUSO et du certificat postgrade « Language and Speech Engineering » de l’EPFL.

Rappelons que le DEA de linguistique de l'Université de Genève, créé il y a dix ans, et qui couvre les trois domaines de l'analyse du discours, de la syntaxe comparative et de la linguistique informatique, est le plus fréquenté de la Faculté des lettres; il reçoit chaque année une vingtaine d'étudiant(e)s, en majorité étrangers, qui bénéficient souvent d'une bourse de la Confédération ou de leur pays d'origine. De création plus récente, le Diplôme de spécialisation post-grade de la CUSO, qui combine des enseignements post-grade de l'UNIL, de BENEFRI et du DEA genevois, a réuni ces dernières années une quinzaine d'étudiant(e)s, immatriculé(e)s principalement à l'UNIL. Le diplôme postgrade « Language and Speech Engineering » de l’EPFL a été créé l’an dernier et a attiré une vingtaine d’étudiants. Une partie des détenteurs de l'un ou de l'autre de ces diplômes s'inscrivent chaque année à une thèse de doctorat à Genève ou à Lausanne.

Les trois programmes susmentionnés permettent aux titulaires d'une licence, d'un diplôme ou d'une maîtrise d'une Université suisse ou étrangère d'obtenir, dans une période de douze à vingt-quatre mois, une bonne formation de base à la recherche en sciences du langage et d'acquérir la maîtrise des instruments d'analyse développés et présentés par les chercheurs genevois et lausannois. Mais cette formation de base reste très locale, tant dans les contacts avec les enseignants que dans ceux entre étudiants. Il manque à cette phase initiale de formation le dialogue et la confrontation avec des savants étrangers de haut niveau.

Le but principal de l'école doctorale, qui se distingue de ceux des enseignements de DEA, est justement de permettre aux doctorants, aux postdocs et aux enseignants des trois institutions universitaires de se rencontrer régulièrement et, surtout, de confronter leurs recherches avec celles de savants étrangers de haut niveau, dans une expérience active de communication scientifique. Ces rencontres doivent aussi favoriser les relations entre doctorants suisses et savants étrangers et favoriser la mobilité de nos chercheurs, en créant ainsi de meilleures conditions pour des séjours de recherches à l'étranger.

L'école doctorale lémanique permet donc d'assurer le suivi des doctorants de 2ème à 4ème année d'études post-grades (années 6-7-8 de la Déclaration de Bologne). Précisons que les doctorants sont en principe inscrits dans l'une ou l'autre des trois institutions et que la structure vise à favoriser les co-directions de thèses.

Parmi les chercheurs que nous nous proposons d'inviter ces trois prochaines années, mentionnons E. Gülich, (Université de Bielefeld), M. Charolles (Université de Paris III), G. Kleiber (Université de Strasbourg II), K. Lambrecht (Université du Texas), D. Vincent (Université Laval, Québec), B. Combettes (Université de Nancy), D. Wilson (University College, Londres), P. Charaudeau (Université de Paris XIII), D. Maingueneau (Université de Paris X), J.-Y. Morin (Université de Montréal), A. Abeillé (Université de Paris VII), C. Brassac (Université de Nancy), P. Auer (Université de Constance), H. Clark (Université de Stanford), R. Carston (University College, Londres), S. Levinson (Max Planck, Niemegen), N. Asher (Univ. du Texas, Austin), T. Dutoit (Mons), Philippe Blache (Université d’Aix), D. Pesetzky (MIT).

Le budget demandé doit permettre principalement d'inviter ces savants étrangers de haut niveau, chacun pour une période de un à deux jours, afin d'assurer un temps suffisant pour la présentation et la discussion de ses travaux, ainsi que la présentation et la discussion de travaux de doctorants dans son domaine, et de couvrir les frais de déplacement des doctorants. Il est prévu de consacrer cinq séances de deux journées par année, alternativement à Lausanne, à Genève ou à l'extérieur, consacrées chacune à un des domaines de recherches en sciences du langage développés à l'UNIGE, à l’EPFL et à l'UNIL, à savoir : analyse du discours (ou pragmatique), sociolinguistique, sémantique, syntaxe, traitement automatique de la langue et histoire de la linguistique. Ce programme sera complété par d'autres stages de formation doctorale extra muros : 3ème cycle CUSO, écoles doctorales FNRS, écoles d'été de la Société suisse de linguistique, qui permettent de développer davantage la dimension de socialisation de la formation doctorale.

Chaque journée sera structurée de la manière suivante:

matin: séminaire d'un chercheur étranger de haut niveau, consacré à la présentation et à la discussion de recherches récentes; après-midi: présentation et discussion de travaux de doctorants dans ce domaine.

Actuellement, l'UNIGE et l'UNIL comptent trente-cinq doctorants dans les cinq domaines des sciences du langage mentionnés ci-dessus. Bien que les Unités concernées ne disposent que d'un nombre très réduit de postes d'assistants DIP, elles bénéficient de nombreux crédits de recherche du FNRS qui permettent d'engager des doctorants. Actuellement, le Département de linguistique de l'UNIGE bénéficie de cinq projets FNRS ou CTI sous la direction des chercheurs suivants: Roulet, Moeschler, Shlonsky, Puskas et Wehrli. L'UNIL bénéficie de trois projets sous la direction des professeurs Adam, Jolivet et Eberenz. L'UNIGE a délivré ces dix dernières années vingt-deux titres de docteurs en linguistique, dont douze dans le cadre de l'école doctorale soutenue par le Rectorat de 1995 à 2000 (la thèse de G. Puskas a obtenu le prix Latsis et celles de C. Länzlinger, A. Grobet, L. Filliettaz et L. de Saussure le prix Bally, M. Starke a obtenu un poste permanent à New York University). L'UNIL a délivré de son côté 20 doctorats en linguistique depuis 1985 (avec plusieurs prix de Faculté). Le programme de l'école doctorale lémanique sera naturellement ouvert aux doctorants de linguistiques allemande, italienne et espagnole.

Les doctorants intéressés et prêts à suivre régulièrement l'ensemble du programme, dans tous les domaines couverts par l'Ecole doctorale, au minimum dix journées sur trois ans, doivent être immatriculés dans une des Hautes Ecoles et doivent demander leur inscription au Comité de direction de l'Ecole doctorale des sciences du langage lémanique.

Le projet ainsi formulé, qui répond ainsi parfaitement aux critères définis par l'appel d'offres, est prévu initialement pour 3 ans, à savoir les années 2002 à 2004, en attendant de trouver un financement pour la suite.

La participation de l'EPFL sera constituée par un module de 3 jours en informatique linguistique, faisant partie de l'Ecole doctorale de l'EPFL centrée sur la communication multi-modale, qui ne sera pas opérationnelle avant octobre 2002. En attendant l'ouverture de cette Ecole doctorale, l'EPFL propose de mettre à disposition une partie (3 jours) du module "Natural Language Processing" du cours postgrage "Language and Speech Engineering", qui démarre en février 2002. L'EPFL prendra en charge le coût de l'opération, soit fr. 600.- (pour un module de trois jours) pour les vingt doctorants de l'UNIGE et de l'UNIL, au total fr. 12.000.-. L'Ecole doctorale lémanique prendra en charge les frais de déplacement des étudiants UNIGE-UNIL, comme indiqué ci-dessous.

Quant au financement des journées organisées par l'UNIGE et par l'UNIL, compte tenu des fr. 32.000.- accordés par les deux Rectorants, nous proposons le nouveau budget suivant, en adoptant un coût moyen pour les déplacements des invités étrangers, qui viendront tantôt de pays voisins, tantôt d'outre Atlantique:

1) par journée:

Invité : honoraires fr. 600.- + déplacements fr. 1.200.-, logement et nourriture fr. 200.-, soit fr. 2.000.-

Autres participants: déplacements de 20 doctorants et enseignants: fr. 600.- .

Total journalier: fr. 2.600.-

Total des journées annuelles: dix journées: fr. 26.000.-

Financement des déplacements des doctorants UNIGE/UNIL au module de trois jours organisé par l'EPFL: fr. 1.000.-

10% d'assistant coordinateur: fr. 4.000.-

Budget annuel total: fr. 31.000.-

Réserve en cas d'imprévu: fr. 1000.-

Pour la direction du programme, vu qu'il s'agit d'une école doctorale lémanique, nous proposons qu'elle soit assurée un comité comprenant un professeur de chacune des trois institutions : A.-C. Berthoud (UNIL), M. Rajman (EPFL) et E. Roulet (UNIGE). A.-C. Berthoud jouera le rôle de coordinatrice vis-à-vis des institutions organisatrices et la gestion du crédit sera assurée par l'UNIL.

Quant à l'évaluation du programme, elle sera conduite à deux niveaux:

- interne, annuelle, par les doctorants eux-mêmes, selon les procédures actuellement utilisées dans les deux Universités et l’EPFL;
- externe, par des experts désignés par les Rectorats; nous proposons trois savants étrangers renommés, qui ne participeront pas au programme:

Catherine Kerbrat-Orecchioni, professeure à l'Université de Lyon 2 et à l'Institut universitaire de France,
Thomas Kotschi, professeur à la Freie Universität Berlin,
Christian Boitet, professeur à l’Université Joseph Fourier de Grenoble.



Genève et Lausanne, le 12 décembre 2001 Anne-Claude Berthoud, Martin Rajman et Eddy Roulet


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