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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Nouvelle rubrique : nos étudiants en stage en Russie et Europe orientale nous écrivent et nous font part de leurs aventures et de leurs états d'âme.


— 2007-2008 Stéphanie DUBOSSON
1. l'arrivée

Ah ! La Russie !! C’est vraiment un univers inattendu !!

Je suis partie à Saint-Pétersbourg pour un échange universitaire de 6 mois. C’était un rêve pour moi et lorsque la date de mon départ approchait, cela devenait dur de partir et de quitter tous ceux qui m’étaient chers. Je fais certainement dans le mélodrame à l’heure actuelle, mais c’était vrai. Et en plus, de les voir émus, ça n’était pas pour m’encourager. Ou alors, lorsqu’ils me demandaient pourquoi là-bas, etc., si je voulais quelque chose de spécial, alors que je ne voulais que passer du bon temps, tranquillement, avec eux avant la date.

A mon arrivée en Russie, près de 14h45, heure locale, je m’attendais, passé la douane et les contrôles d’entrée sur le territoire de la Fédération de Russie, à ce quelqu’un soit là pour m’accueillir et m’indiquer où je logerai. Eh bien non !! J’ai attendu près d’une heure, regarder bien attentivement tous les panneaux que tenaient à bout de bras des personnes attentives, mais mon nom n’était nulle part. Je m’attendais à tout, regardais plusieurs fois chaque panneau et je me demandais si vraiment, je savais le cyrillique, parfois. Ensuite, après avoir tourné en rond pendant une heure, je pense, j’ai pris un stabilo boss et j’ai écrit, en russe, que je cherchais n’importe qui de l’université de St Pétersbourg (SPBGU). Un homme m’accosta et me dit qu’il n’était pas de l’université que j’étais, mais d’une autre et d’une autre faculté que celle dans laquelle je devais me rendre : université d’économie et des finances. J’ai accepté de me rendre en centre ville avec lui, mais tout à coup, je me suis souvenue que peut-être, il me racontait des kraks. Je lui ai donc demandé de me montrer sa carte pour prouver sa bonne foi. Par la suite, il en a ri avec son chauffeur. Mais à ce moment-là, je me suis dit qu’on sait jamais, on m’a tellement dit de la Russie, que mieux vaut être prudent.

A l’aéroport, j’ai demandé à un tout petit bureau d’infos touristiques le numéro de l’université (laquelle… ? ils m’ont demandé… et bien, celle d’Etat…). Et je leur ai téléphoné. Quand je suis arrivée à la bonne personne (au troisième appel), ils m’ont dit qu’ils ne savaient pas que je venais le 3 septembre, etc., alors que j’étais sûre de leur avoir renvoyé en réponse à leur mail, l’heure, le jour et le numéro de mon vol. Bon, après que j’en ai discuté avec quelques autres étudiants étrangers, je ne suis pas la seule à avoir eu ce problème (en fait, chaque fois que j’ai posé la question, tous les étudiants m’ont dit qu’ils avaient eu le même problème….). Du coup, je me suis dit heureusement que je sais un peu de russe !! Lorsque, donc, j’ai eu la bonne personne au téléphone, je l’ai passée à cet homme qui m’avait proposé d’aller avec lui. On est tombé d’accord, avec mon université d’accueil, cet homme, qui, entre parenthèses, attendait une étudiante roumaine qui n’est jamais venue… alors qu’il avait un panneau sur lequel était écrit son nom et prénom…, et moi pour que je fasse le chemin en voiture avec lui jusqu’au centre et là, la SPBGU viendrait me chercher. Arrivée là, deux heures après mon arrivée à l’aéroport (…), je me suis assise, vers le portier qui contrôle toutes les allées et venues. J’ai attendu environ une heure encore et je me suis décidée à téléphoner et là, ils se sont décidé à m’envoyer quelqu’un pour venir me chercher. Et après 30 min, l’un des chauffeurs qui travaille à l’université est arrivé. Le pauvre, cela faisait depuis 4h du matin qu’il travaillait et à la dernière minute il est venu me chercher. Mais c’était 18h… ou plus, peut-être. Le temps n’a pas d’emprise en Russie, ou alors, vaut mieux se dire ça !! Ce brave homme m’a amené jusqu’à mon obschizhitie (maison d’étudiant). Là, il m’a amené jusqu’aux komandante (femmes qui s’occupent de gérer les affaires courantes de la maison d’étudiants). Elles m’ont donné une chambre et c’est alors que j’ai compris qu’en Russie il faut payer pour tout : clés, linges, etc. Et j’ai pu enfin aller à ma chambre : au 15e étage… J’avais vraiment la gorge nouée, après mon voyage (dans l’avion, ils ne m’ont rien donné à manger, alors que ce n’est pas une compagnie low-cost… et je n’avais rien mangé depuis près de 10h) : une chambre rénovée (ouf !!!), avec une autre personne qui vit avec moi : une sibérienne… Elle a été sympathique d’emblée : elle m’a montré où manger (je n’avais rien acheté). Là où je loge, il y a une chambre adjacente, dans laquelle trois autres russes dorment. On partage donc une salle de bains, les toilettes, la « cuisine » (deux plaques d’appoint) et un frigo (qu’ils nous ont apporté 2 jours après mon arrivée !!).

Le deuxième jour, c’était l’apprentissage du « faire la queue ». Bon, je dois dire que j’avais été avertie par les anciens qui avaient déjà subi St Pétersbourg…. Toujours est-il que, heureusement que j’avais parlé avec eux, ainsi, je savais plus ou moins ce que je devais faire et comme personne n’était venu me chercher pour m’expliquer « quoi-comment », ben les petits briefings pré-départ m’auront certainement aidé, surtout à prendre mon mal en patience. Je suis donc arrivée à l’université le lendemain matin de mon arrivée, en prenant la marchroutka n°364. Pour les non initiés, une marchroutka est une sorte de mini-bus privé qui suit un itinéraire (marchrout=itinéraire). On paie lorsque l’on monte à bord de ces engins conduits par des conducteurs du crus (ce qui veut dire que c’est une impression de tangage continuel, et notons également que mieux vaut être dans un véhicule, on est plus en sécurité que piéton : si vous avez la bonne idée de vous faire écraser, ici, c’est de votre faute !! Même si vous aviez le feu vert pour traverser…). Ce qui est amusant, c’est que personne ne paie pas, alors même que concrètement, il n’y a pas de conducteurs dans ces engins : une fois assis, on donne notre argent au passager de devant qui le donne plus loin, jusqu’au conducteur et si il nous doit de la monnaie, celle-ci fait le chemin inverse. Ainsi, je suis parvenue à l’université, en compagnie d’un américain qui devait faire les mêmes démarches que moi.

On a donc passé une grande partie de la journée ensemble. Tout d’abord au bureau des relations internationales de l’université où, quelle chance, nous n’avions pas eu beaucoup à attendre. Par la suite, le chef de ce bureau (deux personnes travaillent dans ce département) nous a envoyé au décanat de la filfak (filologitcheskiy fakultet : faculté de philologie), un étage plus haut. Là, on nous a accueilli un peu étrangement : c’est comme si on était déjà sensé savoir ce qu’on devait faire… Alors, on devait se rendre à la policlinique qui est à 5 min à pied, environ de la filfak. Alors, on a dû nous enregistrer puis payer pour pouvoir faire notre « test na spid » (littéralement : test du sida) pour pouvoir continuer nos affaires administratives. Ce test est obligatoire si l’on veut avoir un visa dépassant 3 mois… C’est bien étrange comme sont les russes. Ils nous font mettre des petites « chaussettes à chaussures » en plastique, tout comme celles qui sont utilisées dans les usines où l’hygiène est primordiale. On avait vraiment l’air de pingouin !! En Russie, les queues existent et n’existent pas. En tous cas, si on veut savoir où est notre place et la garder, il faut toujours demander qui est le dernier et ensuite dire que l’on est le dernier. Ainsi, on peut également partir quelques instants, puis revenir et toujours retrouver sa place. Une autre culture, mais lorsque l’on sait que les files d’attentes sont bien plus longues qu’à l’ouest, on comprend que c’est une technique bien pratique. Toujours est-il que l’attente (une pour ma part) pour faire ce fameux test na spid permet aux étudiants étrangers de se familiariser à l’un des aspects de la culture quotidienne russe. Lorsque le moment fatidique arrive, préparez-vous !! Ceux qui sont sensibles aux piqûres, vous vous effondriez encore plus vite. J’avais à peine eu le temps de voir si l’infirmière utilisait une aiguille neuve qu’elle avait déjà piqué et prélevé du sang. C’est certainement la prise de sang la plus rapide de toute ma vie et je peux dire que je sais ce que c’est qu’une prise de sang !! Première expérience de boucher… ;)

Durant l’attente des résultats (environ deux heures, si l’on avait payé le double pour pouvoir les avoir le jour même), il fallait faire des photos (6) pour le passeport, la carte d’étudiant, etc., dans un laboratoire photo plus que douteux. Mais de toutes façons, ce qu’on apprend aussi en Russie, c’est que les bâtiments peuvent avoir des airs peu avenants et receler des trésors, ou du moins, ce qu’on recherche. C’est comme pour internet. A l’ouest, on s’attend à un bureau high-tech, ou du moins, complexe par son réseau de câbles et de postes informatiques, mais là, pas du tout. Le bureau égalait mon équipement d’étudiante… A peu de choses près, je l’accorde. Enfin, après les photos (1h avant de les recevoir), il fallait bien s’occuper dans l’attente et des photos et des résultats du test sida. Et c’est là que le dilemme commence dans ce pays slave : les files d’attente sont longues et inévitables et l’on ne peut pas toujours optimisé son temps par une autre activité administrative (ou des commissions) que l’on peut faire en attendant et « nous avançons ». En résumé, le temps a une autre emprise dans le pays de Pouchkine et c’est pas forcément évident lorsque l’on vient du pays des montres et de l’ultra-ponctualité… Mieux vaut être averti !!!

Disons que la première semaine est entièrement dévolue aux affaires administratives et que les fonctionnaires prennent comme un malin plaisir de vous envoyer dans toutes les directions et lorsque vous revenez, car c’est là où vous devez véritablement vous rendre, il vous accueille comme s’ils avaient trop de travail. En réalité, le travail, c’est eux qui le font. Les files d’attente et la multitude des étudiants perdus, c’est eux qui les créent. Eh oui, ils ne sont pas du tout rationnel dans leur raisonnement. Pourquoi ne pas envoyer directement au bon endroit les personnes ? Certainement pour être sûr qu’ils auront toujours du travail, ai-je envie de dire !!

Donc après une semaine, et un mail que j’ai pu envoyer à mon professeur de russe, en Suisse, qui l’a reçu, lui, et auquel il m’a répondu plus vite que l’éclair, j’ai tenté de convaincre le directeur des affaires internationales de suivre les cours que j’avais choisis en me rendant à Saint-Pétersbourg. Quand je me suis rendue à son bureau, suffisamment tôt pour être dans les premiers à entrer et surtout munie d’un livre, pour passer le temps, il m’a laissé à sa seconde qui a dû m’aider à faire mon horaire (même si je savais où se trouvaient les horaires et que je sais comment en faire…). Et voilà, de nouveau, il m’a fallu écrire (l’ordinateur ne doit être réservé qu’à l’élite…) et signé mon horaire. Je dis de nouveau, car il faut toujours tout prouver. Et oui !! Mon passeport, ainsi que tous les papiers qui lui sont attachés prouvant que je suis qui je suis, que je suis où je suis, que je fais ce que je fais, etc., ne me quittent depuis mon arrivée. Le passeport est aussi nécessaire pour payer avec sa maestro. Mais si l’on veut entrer dans l’université, il devient complètement sans intérêt : sans sa carte d’étudiant ou une preuve quelconque (la carte qui permet d’entrer dans la maison d’étudiant), on ne peut entrer.
Sans oublier que je dois attendre sur le bon vouloir du directeur des relations internationales, qui doit me faire un papier que je dois montrer à tous les profs donnant les cours que je veux suivre. Aujourd’hui, ce malheureux, n’avait pas le temps. D’abord, il m’a dit de revenir 30min plus tard, après que je lui ai donné mon horaire (il avait un rendez-vous avec une délégation de chinois). J’ai donc profité d’aller manger et de revenir pour faire la queue (mais j’étais la première, et j’ai attendu 45 min en plus des 30…) et alors, il m’a dit qu’il fallait que je revienne le lendemain… Et c’est ainsi pour tout et tout le temps, des fois, la logique me dépasse. Ca doit certainement être parce que je n’ai pas de logique, alors je dois m’y faire.

Ah ! La Russie !!

C’est comme les Russes. Elles sont bizarres, finalement. Prenons ma voisine (de chambre). Elle aime, comme toutes les Russes, se pomponner. Mais quel temps elle perd ! A tous les soirs enlever son vernis à ongle et à en remettre à nouveau, à se masser la tête en se brossant les cheveux, etc. Incroyable. Elle m’a aussi dit « j’aime la propreté ». Alors sur ce sujet, je suis assez forte. Mais de là à « panosser » tous les jours… J’ai bien mis en guillemets, non pas parce que le mot est argotique, mais bien parce qu’elle utilise un drap déchiré dans de l’eau tiède (si ce n’est pas froide, ainsi ça prend au moins 4 fois plus de temps pour sécher et ça nettoie 4 fois moins qu’avec de l’eau bouillante…) pour nettoyer la chambre, sans avoir, au préalable, passer au moins le balais (on peut pardonner cela). Mais sachez que ce drap sert également de tapis d’entrée… intéressant. Faut s’y faire, je fonctionne pas de la même manière !!

Lors d’une de mes visites auprès du directeur des relations internationales, ce dernier, avec bienveillance, me demanda comment j’étais logée. Comme je m’attendais à quelque chose de terrible, j’ai pu lui répondre que j’étais bien. Et il avait l’air complètement d’accord, même si pour moi, c’est vrai que la chambre est bien (exceptons que chaque jour quelque chose se casse, alors qu’ils viennent de tout rénover), mais être deux, c’est pas ce qu’il y a de mieux pour son repos, de plus, on a la télévision actuellement… Bref, et il m’a dit qu’il y avait aussi la possibilité d’avoir internet dans la chambre. Du coup, je me suis dit que c’était vraiment très bien pour la Russie (à ce que je m’attendais, je veux dire, je pensais que dans l’obshizhitie, il n’y avait pas internet sauf dans les salles communautaires). Et là, il s’est exclamé en disant : « C’est la civilisation !! ». Ah oui, civilisation, internet par analogie, il n’y a rien d’exceptionnel, je m’excuse… Il n’y a même pas moyen d’aller sur internet à l’uni… (je dis pas par wi-fi, faut pas non plus demander la lune !!)

Je me rends bien compte à présent comme c’est simple, la Suisse , et avec moins de contraintes !! Mais plus chère, aussi… (notez les sens de cet adjectif !!!)

10.09.07

 

Voilà qu’ici j’ai le sentiment de me retrouver dans la peau de Tolstoï (si je ne me trompe pas), le génie en moins. Je fais ici évidemment référence à son voyage en Suisse et ses remarques par rapport à la qualité de la présentation des pâtisseries dans une échoppe zurichoise. Pour ma part, je fais la même réflexion, en sens inverse.

Revenons aux femmes russes. A elles seules rempliraient des collections entières d’études sociologiques !! Je me suis rendue compte aujourd’hui, par exemple, que s’il y avait des glaces en tous lieux, elles s’y arrêteraient à chaque instant pour s’admirer. Mais heureusement que pour pallier à cela, l’industrie a inventé le miroir portable. Quelle chance ! C’est de même pour la trousse de maquillage qui les suit partout… Peut-être que simplement les occidentales ont perdu cette habitude de vérifier constamment leur tenue… Alors, je m’interroge à nouveau. En regardant de plus près, même les femmes qui ne sont pas outrageusement bien habillées ne peuvent détourner leur regard de cet objet qui nous renvoie, finalement, une fausse image de soi. Cela doit être cela : la femme russe recherche le rêve, l’occidentale a compris que cette finalité n’existait pas, en tous cas, dans ce monde et en se sont lassées de cette quête vaine.

Je ne crois pas que ce soit l’étudiante « lettreuse » qui vous dit cela. Simplement, le moment s’y prête : à nouveau j’attends, et cette fois-ci, je suis seule, je représente à moi-même la file d’attente. Et les lieux, sont plutôt paisibles, propices à la méditation. Cela est ainsi à chaque fois que je me retrouve face à moi-même : les transports publics, eux aussi, sont idéals à ce genre de réflexion, en ce qui concerne. Une sorte de balancement nonchalant parcourt notre corps, surtout si nous n’entendons pas vraiment le brouhaha de la vie trépidante de la ville (merci IPod…).

Concernant mon horaire, j’ai pu avoir le billet que devait écrire le directeur des relations internationales (cela a dû lui prendre au moins 5 minutes !), en complément de mon horaire. Ensuite, il me fallait aller là où se donnent les cours de langue (russe pour étrangers). Là, je devais rencontrer l’un de mes futurs professeurs. Mais arrivée au décanat, on ne m’a permis de rencontrer ce professeur. A nouveau, j’ai dû attendre une heure pour me rendre dans un bureau où l’on s’occupe de diriger les étudiants étrangers dans des cours de langue. Bref, à un certain moment, j’ai vraiment l’impression que j’aurai des problèmes en raison des personnes qui n’écoutent guère ce que je leur explique. Ah… La Russie…

Et encore une journée peu fructueuse. J’ai eu mon billet montrant ma nouvelle « direction » d’études. Mais lorsque je suis allée au premier cours que je pouvais enfin suivre, j’ai attendu que la professeure arrive. Une dame a tenté d’ouvrir la porte de la salle où devait avoir lieu mon cours. J’ai alors pensé que c’était la professeure (ce qui fut effectivement le cas), mais qu’elle n’avait pas les clés pour entrer et qu’elle allait les chercher. A nouveau, j’ai attendu et une autre personne, sortie d’une salle avoisinante, m’a demandé qui je cherchais et après renseignement, elle m’a dit que cette professeure était partie dans la section de russe, car il n’y avait pas d’étudiant… J’ai dû ainsi me rendre dans les locaux de la section et attendre de pouvoir discuter de la situation. Finalement, après que l’enseignante ait jeté un coup d’œil sur mon plan d’études, elle m’ai dit qu’il n’était pas correct. Bref, comme je n’ai aucune information du fonctionnement, c’est logique que je ne puisse pas le réaliser correctement !! Heureusement, elle m’a dit qu’elle irait parler de la situation avec le directeur des relations internationales  et que je devais revenir le lendemain. Alors, je devrai recevoir un plan d’études correct. Ainsi, ce fameux directeur ne m’aide vraiment pas. Espérons que la suite soit plus prometteuse !!

C’est un peu étrange, mais la phrase que j’avais lancé auparavant à mes amies italiennes a pris bien plus de sens que je ne l’imaginais… Un goût de prémonition… Je leur avais en effet dit que j’avais presque fini avec la partie administrative.

Et me voilà à présent dans l’autobus, de retour à la maison d’étudiants. Là, le contrôleur paraît las. Peut-être pas las de la vie, mais c’est comme si ce n’était même plus de la rage contre sa condition, simplement de l’indifférence. Perdus dans ses pensées, à quelque part, par son comportement, il exprime ses ressentis. Toujours est-il qu’il semble songer à son existence, monotone. Il vit, parce qu’il on lui a donné naissance, il travaille, parce que c’est ainsi. Il s’est certainement marié, car c’est la norme dans cette société. Rien d’extraordinaire, un homme ordinaire en somme.

Dans les transports en commun, on ne cesse de rencontrer ces jeunes gens qui fréquentent le « gorniy institut » (l’institut de montagne). Ils sont aisés à reconnaître, avec leur uniforme sur lequel les épaulettes affichent clairement en cyrillique leur appartenance à cet institut. Certainement, un vestige du fonctionnement de l’université pétersbourgeoise, une manière d’identifier les « sages ». Des sages fous !! Car il faut l’être dans de nos jours, dans cette ville qui ne pense que par le business. « Money, money » est le refrain incessant de ceux qui veulent vivre plus ou moins bien. Sinon, travaillez, messieurs dames, et gagnez peu !!

11.09.07