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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Nouvelle rubrique : nos étudiants en stage en Russie et Europe orientale nous écrivent et nous font part de leurs aventures et de leurs états d'âme.


— 2007-2008 Stéphanie DUBOSSON

Théâtral

 

Voili voilu, comme disent certains. La fin de l’année approche et ici, à St Pétersbourg, cela signifie aussi l’arrivée en grande pompe de plusieurs événements. D’abord, je peux tirer de ma liste Noel. Les za4ety (on voit ici que j’écris des sms à des russes…, ce mot un peu martien peut être traduit par le mot contrôle, mais cela ne correspond pas tout à fait à la réalité) commencent le 25 décembre !!! Chouette, le 24 on a notre dernier jour de cours ! Puis, une semaine de vacances pour le Nouvel An et le Noel orthodoxe (7 janvier) et les exams commencent !! Comme quoi, depuis le 1er septembre, avec un jour de congé en plus d’un week-end (le jour de la fête nationale qui tombait un week-end, alors pour compenser, ils ont mis le lundi suivant férié), c’est sympa le rythme par-ici. Bref, cadeaux pour Nouvel An ou pour Noel, on sent que tout s’accélère, ou ralentit. Autant dire que la nature a donné le ton : quand il fait beau, le jour est sensiblement plus long, sinon, il faut se résoudre à de la vraie lumière dès 9h30-10h jusqu’à 16h. Ensuite, allez vous coucher !! Dehors, il ne fait pas que sombre, mais nuit, tout simplement.

Enfin, si je vous parle de la pluie et du beau temps, ce n’est pas seulement pour vous ennuyer et vous endormir (c’est un peu l’envie qui m’envahit tous les jours), mais c’est pour souligner le fait que dès qu’il fait beau, tout devient magique !! On se sent comme transporté. D’ailleurs, jeudi, c’était le cas. Et j’avais prévu, après mon cours, d’aller acheter des billets pour le fameux théâtre : Mariïnski. Une vraie expédition, comme pour toute chose ici. Ca apprend à garder ses nerfs (je me demande si j’en ai encore, comme je suis devenue une sorte d’ours de Sibérie : lever, cours, comptes-rendus (à écrire), repos (entendons par-là dodo)). Arrivée donc au théâtre, je me suis renseignée quant aux billets, quand même chers, du coup, après un coup de fil avec ma mère, j’ai décidé d’abandonner d’emmener ma petite famille au Mariinski. Mais alors que j’étais au téléphone, une connaissance valaisanne était dans le hall. Je savais bien qu’il travaillait au théâtre, mais quelle surprise de le rencontrer tout de même !! On a quelque peu discuté et quelle chance, il a réussi à m’introduire dans … les coulisses du Mariinski. C’est alors que la tête commence à tourner. Escalier encore plus étroits que ceux de l’université (j’aurai jamais cru, du coup, je comprends pourquoi les danseuses sont si minces !), couloirs dont le passage est entravés par des caisses de costumes empilées et tout à coup, on débarque sur la scène. Et oui, je dirai que je ne serai peut-être pas allée voir « Roméo et Juliette » en ballet, mais je serai montée sur la scène du Mariinski !! Et moi qui aime faire du théâtre… (enfin, ça fait longtemps que je n’ai plus pratiqué, j’avoue) quelle sensation !! Ensuite, l’aventure continue, de nouveau couloirs étroits où s’entassent probablement quelques merveilles, escaliers, rencontre d’artistes et hop, on arrive vers un petit pont en fer. On déboule sur l’un des côtés surplombant la scène, là où les techniciens sont sur le pied d’œuvre à chaque représentant. A nouveau, sentiment incroyable, mêlé à ce vide attirant, l’impression est d’autant plus profonde. Et c’est encore reparti dans ce dédale où se mêlent voix de ténors et de sopranos, dans un décor vieux de près de 150ans, si peu changé. Après avoir entrevu la salle de répétition où les dimensions de la scène y sont reproduites, nous montons encore plus haut. Juste sous la coupole immense de la bâtisse se trouve l’atelier de couture des décors, juste une infime partie de ce qui enchantera le spectateur. Alors, ces chères couturières préparaient les voiles pour le spectacle du « Hollandais volant ».

Tout ce qui monte, redescend. C’était peut-être mon cas, mais je n’ai pas redescendu immédiatement de mon nuage. Avec le soleil qui se couchait alors au lit, mêlant les rouges et les violets avec passion, le moment s’est prolongé, jusqu’à mon arrivée à l’obshizhitie où « m’attend » ma voisine qui a des sauts d’humeurs sympathiques. Comme quoi, je me réjouis des vacances !! Et à terme de rentrer en Suisse. Bien qu’ici cela me plaît à quelque part, mais je pense peut-être aussi à ma santé mentale…

J’exagère, je sais bien, mais je dois dire que de vivre un certain temps en Russie, ça permet de se rendre compte du confort suisse. Et aussi, je crois que la visite du Mariinski, qui a peut-être duré 30 min, a été un moment fort pour moi, complété par une journée merveilleuse !! Ce sont de petits moments de la sorte qui prennent ampleur et qui, à vie, reste ancré dans vos souvenirs. Et pis, les souvenirs, c’est beau, non ??

21.12.07