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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Nouvelle rubrique : nos étudiants en stage en Russie et Europe orientale nous écrivent et nous font part de leurs aventures et de leurs états d'âme.


— 2007-2008 Stéphanie DUBOSSON

Kashin-Moscou

 

Vous qui pensiez que pour qu’un coin soit perdu en Suisse, il doit compter pas plus de 1'000 habitants, ben pour la Russie, vous pouvez multipliez ce chiffre par 20. D’accord, d’accord, la Russie c’est aussi un pays qui compte plus d’habitants et dont l’étendue est simplement indescriptible. Eh bien, j’ai compris que même si un bled comptant autant d’habitant que Sion peut se révéler être aussi charmant que Derborence… Kashin n’a vu apparaître sa première superette que cet été, sans parler du bancomat qu’ils ont mis en place au mois de novembre. Eh bien moi, pauvre petite fille qui vient du pays des banques, je ne m’étais même pas posée la question, j’étais sûre de trouver un mur à billets sans problème. Ben heureusement que ma naïveté ne m’a pas causé de problèmes.

Après mes 12h de train je suis donc arrivée dans cette jolie petite ville, euh, joli petit village, enfin, dans cette bourgade russe, très russe. Et franchement, après Saint-Pétersbourg, se retrouver dans ce lieu que même pas un russe ne connaît, c’est vraiment sympathique. On fait la connaissance des jeunes du coin qui nous montre, entre fierté et désolé de n’avoir mieux, leur ville. Moi, qui suit d’un petit village de 3'000 habitants, perché tout là-haut sur la montagne, c’est comme un parfum de connu, et avec la neige !! Parce qu’à la ville des tsars, cette ville dont je redoutais le froid humide (il y a 3ans, à Nouvel An, il faisait -35° sur la place du palais…), eh ben cette année, à part la sympathique semaine passée à faire des visites (extérieures, soulignons-le, s’il vous plaît !!) par moins 16°, rien ! et presque pas de neige… Quel ennui !!

Tandis qu’à Kashin… de la neige ! une réalité qui m’accompagnera la suite de mon voyage.

A peine arrivée dans l’appartement, on m’accueille les bras ouverts et, du four à gaz, s’échappe une odeur réjouissante pour le palais. Les femmes de la maison s’affairent autour de la cuisine pour nous préparer un vrai festin. C’est incroyable comme sont les russes. Ils n’ont rien mais vous offrent une table de roi !! La grand-mère de ma copine, incroyablement adorablement, ne cesse de m’appeler par de petits diminutifs emplis de douceur. Et elle s’inquiète pour ma maman, en se mettant à sa place. Elle me demande à plusieurs reprises si ma mère n’a pas peur. Une incroyable sensibilité, bonté émane d’elle et une générosité sans borne ! Le tout, coloré par un russe qui me paraît parfois obscur. De là, mon amie s’empresse de rappeler à sa grand-mère qu’elle parle en dialecte du coin. Ah ! C’est donc pour cela que j’ai l’impression d’être parfois perdue ! Cela me rassure… un peu.

Kashin by night. Une promenade emmenée par deux jeunes du coin qui nous accompagne et me montre les lieux les plus connus de cette ville qui possédait, jadis, son sanatorium et actuellement reconnue pour son balsam (recette alcoolisée) et son eau minérale. Vérifiez seulement sur wikipedia !!! Mais LA maison que je voulais voir, c’est celle de ce marchand qui avait demandé l’autorisation au tsar de pouvoir recouvrir son toit d’or. Le tsar le lui a bien évidemment refusé !

Mon séjour à Kashin s’est vite terminé, malgré que je m’y sente bien. Malheureusement ma copine devait rentrer sur Saint-Pétersbourg pour le travail et moi, je m’apprêtais à prendre le bus pour Moscou, au travers de la campagne russe enneigée, la nuit tombante. Quatre jours de solitude dans cette métropole m’attendaient. Non, je me trompe, puisque j’avais une compagne inattendue qui m’a attrapée au contour : un bon refroidissement d’hiver qui m’a permis de ne voir de Moscou qu’un jour sur deux. Résultat : 1er jour, Place Rouge et Kremlin, 2e jour, repos pour cause de refroidissement, 3e jour, monastère de Novodievichi, 4e jour, repose et départ pour le Sud : Nizhnij Novgorod. Il est peut-être inutile de mentionner encore que ces jours de visiter ont été entravés par la fermeture aux visites de certains monuments, mais je le mentionne quand même, pour la beauté du geste. Morale de l’histoire : Moscou, je t’aurai !! Et en forme !

04.02.08