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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Nouvelle rubrique : nos étudiants en stage en Russie et Europe orientale nous écrivent et nous font part de leurs aventures et de leurs états d'âme.


— 2007-2008 Stéphanie DUBOSSON


Les visites 

On dit que St Pétersbourg est la Venise du Nord. Certains vous diront qu’ils avaient cru que c’était Hannovre qui portait ce surnom, d’autres vous affirmerons que c’est Amsterdam et point. Une chose est sûre, bien que je commence à me dire que les Venise du Nord commencent à devenir innombrables, incalculables, elle mérite quand même son nom. Une ville marquée par l’eau, construite sur les marécages et parfois à tel point que les monuments ont souffert d’effondrement, comme la Cathédrale St Isaac. Et encore, ce lieu de culte, transformé pendant l’époque soviétique en musée de l’Athéisme (est-ce que cela vous paraît étonnant ??? ), est le successeur de deux autres églises tombées en ruine en raison de l’instabilité du sol. Saint Isaac est, à mes yeux objectifs, je vous l’accorde, un monument digne de la place St Marc. L’église égale au moins la plus fameuse église de la Venise italienne. Avec ses marbres, ses colonnes imposantes, son gigantisme en réalité, Исаакиевский собор n’a pas à jalouser sa rivale australe, je vous l’assure. Mais ce n’est pas le seul monument qui permet à la ville de porter ce surnom. On peut également noter les nombreux canaux qui n’ont pas de gondoles, c’est sûr, mais de petites navettes permettant de visiter la ville par voie fluviale, et je noterai également la division stratégique de la ville en îles reliées par des ponts, bien plus imposants, certes, que ceux du sud, mais tout avoir n’est pas possible : Petrogradskaïa (qui était l’île aux Bouleaux, paraît-il), l’île au lièvre (où se trouve la forteresse Pierre-et-Paul), l’île Kamenniy (à ne pas visiter, il n’y a rien d’intéressant, à moins que vous vouliez absolument voir à quoi ressemblent des datchas à moitié cachées par des barrières de sécurité) et l’île Vassilievskiy, là où je me trouve principalement. D’ailleurs, cette île a le mérite d’être intéressante. Non pas par le nombre infini des monuments à visiter (ironie…), mais parce qu’elle souligne à nouveau mes dires, ce qui a le mérite d’être utile !! En effet, Pierre le Grand y avait fait creuser des canaux pour inonder l’île en cas d’invasion. Mais il me semble que je me répète…

Une chose facile à St Pétersbourg, ce sont les noms à retenir : Pierre le Grand (qui ne l’est pas seulement par son règne, mais qui le fut également par sa taille, plus de 2m….), Catherine II également surnommée Catherine la Grande (on se répète, mes amis… par contre, en ce qui la concerne, je doute que ce fut sa taille qui lui valu ce sobriquet), Alexandre II et Alexandre III. Bon et Nicolas II, d’accord. Voilà, on a fait le tour. Pierre le Grand, on sait pourquoi il est important pour la ville, à tous les coins de rue, on ne cesse de le rencontrer : statues à son effigie, nom de magasin, etc. Mais avant tout, sans lui, il est peu probable que 7 millions de russes habiteraient la région… Quoique, vu la passion des russes pour les coins bizarres, on ne sait jamais !! En ce qui concerne Catherine II, mise à part la grande statue qui trône dans l’un des parcs bordant la perspective Nevski, a également marqué l’histoire de la ville. Non chronologiquement, on note également Nicolas II pour avoir été le dernier représentant de la dynastie des Romanov, dont le corps a été transféré en dernière sépulture à Петропавлоск крепость il y a peu (17 juillet 1998) auprès des autres membres des Romanov enseveli en ce lieu fortifié. Et enfin, pour l’apothéose, Alexandre II et Alexandre III. Alexandre II pour avoir été tragiquement assassiné au bord de l’un des canaux de la ville (comme tout se recoupe, n’est-ce pas ?? Pourquoi est-ce que la ville n’a pas été une station balnéaire au fait ? Avec toute cette eau… mais je m’écarte, comme à l’habitude, de mon sujet). Je ne crois pas que son tort fut l’abolition du servage, mais la raison humaine est parfois terrible à cerner, comme quoi, ce n’est pas forcément la logique féminine qui est difficile à comprendre. Toujours est-il que, pour revenir à notre sujet, Alexandre III a érigé, en la mémoire de son père, une église sur le lieu même de l’attentat. Sur le plan architectural, elle est inspirée de la cathédrale de Basile-le-Bienheureux, qui se dresse sur la place Rouge de Moscou. Sinon, malgré son nom bien plus compliqué à prononcer et à se rappeler en français qu’en russe (pour une fois !!), elle est d’une incroyable beauté intérieure (comme quoi ce n’est pas le propre de l’être humain…). Le sol est en marbre de différentes couleurs. Mais ceux qui ont dû le plus s’amuser lors de l’ornementation de cette église, ce ne sont certainement pas les peintres qui ont réalisés l’iconostase (très belle, comme dans toutes églises orthodoxe), mais les artistes qui ont assemblé les 7’000m2 de mosaïques pour ornementer murs et plafonds. Disons, enfin, que la complexité. N’égale même pas le nom qu’elle porte. Comme si, pour les russes, la difficulté se situe à tous les niveaux. Pour les intimes, ce sera l’Eglise de la Résurrection-du-Christ et pour les très intimes, l’église du St-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Mais si vous voulez vous la jouer à la russe : Спас на крови (prononcer à peu près spass na kravi), qui pour moi, est bien plus simple que la version francophone.

Voilà, tout cela pour vous dire que dénommer tout ce qu’il y a à faire à St Pétersbourg relève de la simplicité, à l’image de mon explication sur Спас на крови !!! Et je suis sûre que je ne serai pas la seule à vous le dire. Je pense, en effet, que lorsque j’aurai fini tout ce que m’indique mon guide de voyage comme possibilités de visites, j’en serai au quart de l’offre de la ville. Innombrables sont les musées, les expositions, les visites, mais aussi les découvertes improbables, les expériences qui pimentent la vie dans cette ville. Bien que parfois, je serai heureuse de rentrer en Suisse pour retrouver le calme qui la caractérise. En attendant, je vais tenter de profiter au maximum de ce qui s’offre à moi ici : visite des résidences impériales (Peterhof, Tsarskoïe Selo désormais appelée Pouchkine, Gatchina, etc.), musées (l’Ermitage méritera bien plus qu’une visite !), événements culturels (une petite visite au théâtre Marinskiï…), etc.

08.10.07