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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы

Séminaire de 3e cycle pour doctorants et mémorants, aud. 5093, 17h-19h

-- 23 octobre 2007 exposé de la prof. Andrée Tabouret-Keller (Univ. de Strasbourg) :
De la «nocivité mentale du bilinguisme»

La représentation de la nocivité mentale du bilinguisme est examinée à partir de la distinction  entre le plurilinguisme des personnes (expérience affective et compétence cognitive) et les réalités sociales du plurilinguisme et du multilinguisme.

Définitions proposées pour cet exposé (d’autres définitions peuvent avoir cours, il suffit qu’elles soient claires et que l’on se mette d’accord sur leurs termes) :

le plurilinguisme est relatif aux personnes, la notion réfère à la présence dans le capital langagier d’une personne d’éléments d’une ou plusieurs langues (au sens général : langue, dialecte, etc.) sans préjuger de leur degré de maîtrise  

le multilinguisme est relatif aux groupes au sein desquels plusieurs langues sont présentes (au sens général : langue, dialecte, etc) sans préjuger de leur nombre relatif de locuteurs et de la compétence relative de ces derniers.

 

Plan de l’exposé :

1. Petite histoire de l’idée de la représentation de la nocivité

19ème siècle :        

* généralisation de l’alphabétisation scolaire et de l’instruction élémentaire, en particulier quand la langue de l’école est différente de la langue familiale de l’enfant

* montée des nationalismes : le pouvoir des langues d’État

* la colonisation des grands continents par les puissances de l’Europe de l’ouest

passage au 20ème siècle :

* Wilson et Lénine :  le droit des minorités nationales, régionales

* la scientification du problème

le bilinguisme considéré comme question exclusivement pédagogique

la mesure du bilinguisme par le Quotient Intellectuel des bilingues

* quelques grands linguistes

* les études détaillées de l’acquisition du langage en conditions bilingues 

 

2. L’actualité des situations multilingues

* les grands facteurs :

l’urbanisation

l’alphabétisation

les langues d’ État, officielles, nationales, etc.

l’institution et la nomination des langues

la priorité de l’unité des nations

la langue maternelle

 

Conclusions :

Une thèse : le bi/plurilinguisme n’est pas nocif  pour les personnes, ce sont les conditions dans lesquelles il est réalisé qui peuvent l’être.

Il est indispensable de poursuivre les observations en tenant compte des contextes historiques, économiques, politiques, culturels dans les sociétés multilingues