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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы




Patrick SERIOT : "Le sexe des anges ou la tentation iconique", in Maria Elisete ALMEIDA & Michel MAILLARD (ed.) : O Feminino nas Linguas, Culturas e Literaturas, Madeira (Portugal) : Centro Metagram, universidade da Madeira, 2000, p. 395-402 (ISBN : 972-97794-1-4).


Abstract
Soviet studies which have been made after World War II on neologisms in the 1920' and 1930' underscore the feminization of names of professions as a reflection of the changes in society. So, as women began to drive tractors, the word "traktorist" has received a feminine ending : "traktoristka".
But that point is not the most important one. A more basic one, though it has been given little attention, is the notion of merging, of abolition of visible and unvisible differences between men and women. In the field of the many language utopias which arose at that time, examples will be found in the language of the Martians (A. Bogdanov : Red Star), in the anarchist project of a cosmic language (the "AO" language). The issue at stake is the end of any limit, universal merging, of which the division between masculine and feminine genders is but an episode. From M. Bakhtin (merging of voices, of literary genres) to T.Lysenko (merging of the species), from R. Jakobson (unions of languages) to N. Marr (universal blending of all the langages), a surprising paradigm is present in the whole period, based on the notion of breaking the limits. This paper deals with this phenomena in the Soviet discourse on language.


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Dans la linguistique soviétique, les études faites dans les années 1920-1930 sur les néologismes, les transformations de la langue russe en général, insistent, de façon classique, sur la féminisation des noms de métiers comme reflet des transformation de la société. Ainsi, puisque les femmes se sont mises à conduire des tracteurs, le mot «traktorist» a reçu un féminin «traktoristka».
Les ressemblances de ce type de réflexions avec le discours «politiquement correct» de l'époque actuelle dans le monde occidental sont frappantes. Certes, toute comparaison a ses limites. Mais confronter deux époques, deux lieux, deux discours sur la langue permet parfois un éclairage nouveau et imprévu. Il va s'agir ici d'expliciter un certain nombre de présupposés des utopies de langue dans l'URSS des deux premières décennies, pour envisager des fondements historiques peu visibles du discours actuel sur la féminisation des noms de métier en Occident.

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1. Effacer la petite différence

C'est dans les moments de grands bouleversements idéologiques que se manifestent le mieux les rêves profonds, les fantasmes, les désirs inconscients. Le domaine de la réflexion sur la langue est, dans ce domaine, au premier plan.
On sait communément les discussions sur la libération de la femme parmi les bolchéviks (d'Alexandra Kollontaï et sa théorie du «verre d'eau» au «thermidor sexuel»(1) des années staliniennes). Mais leur présence dans le discours sur la langue est un sujet encore à explorer, et les sources sont très rares.

1.1. V. V. Bogdanov : L'étoile rouge

A.A. Bogdanov (1873-1928), philosophe, économiste, théoricien du proletkult et spécialiste de sciences naturelles, est connu pour avoir dirigé le premier centre de transfusion sanguine au monde, à partir de 1926. Il est mort d'une expérience de transfusion qu'il avait pratiquée sur lui-même. Il rêvait, comme bien d'autres à son époque, de transformer toute l'humanité en une seule famille par un échange de sang universel(2). Ses idées sociales reposent essentiellement sur l'idéologie du «mutualisme» de P. Kropotkine, selon lequel des conditions environnementales difficiles ne produisent pas la compétition, comme chez Darwin, mais au contraire la coopération, non pas une intensification de la lutte pour l'existence entre les membres d'une même espèce, mais l'unification des efforts en vue de la survie commune(3).
En 1907 il publie un roman de science-fiction : L'Etoile rouge, qui décrit les Martiens sur leur planète où la révolution socialiste est déjà réalisée depuis quelques siècles. Le leitmotiv est la non-division : sur la planète Mars les chaînes de montagne sont moins hautes que sur la Terre, les océans sont moins larges, les langues dès l'origine moins différentes. Les obstacles à la communication y sont donc moins importants que sur la Terre, pour des raisons dues à la nature même du terrain. Mais il y a plus : avec la Révolution socialiste martienne, les langues peu à peu se sont rejointes et fondues en une seule. Le terrien enlevé par les Martiens s'initie à leur langue dès le voyage en aéronef(4) :


Je me mis, bien évidemment, dès les premiers jours, à l'apprentissage de leur langue, et tous, avec un grand empressement, remplissaient leur rôle de précepteur, Netti peut-être plus encore que les autres. Cette langue était fort originale; mais malgré l'extrême simplicité de sa grammaire et de ses règles de formation des mots, elle avait des particularités dont je ne venais à bout qu'avec difficulté. Il n'y avait quasiment pas d'exceptions, pas de délimitations tels les genres masculin, féminin et neutre; mais parallèlement à cela, tous les noms d'objet et de personne changeaient selon le temps. Et cela n'entrait pas dans ma tête.
— Dites-moi, quel est le sens de ces formes ? demandai-je à Netti.
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— Est-il possible que vous ne compreniez pas? Cependant, dans vos langues, en nommant un objet, vous signifiez que vous le considérez comme un masculin ou un féminin, ce qui, dans son essence, n'est pas très important et qui est même étrange par rapport à un objet inanimé. La différence entre objets qui existent, objets qui n'existent plus ou objets qui doivent apparaître est bien plus importante. « Maison » chez vous est masculin, « bateau » féminin, en français c'est tout le contraire et cela ne change rien à l'affaire. Mais lorsque vous parlez d'une maison qui a brûlé ou qu'on a l'intention de construire, vous employez exactement le même mot « maison » que pour celle dans laquelle vous vivez. N'y a-t-il pas, dans la nature, de différences entre un homme vivant et un homme mort, entre ce qui existe et ce qui n'est plus ? Il vous faut des mots et des phrases entières pour signifier cette différence, n'est-il pas plus simple d'ajouter une lettre à un mot pour désigner cela ? (Bogdanov, 1985:, p. 48-49)


Le thème de la langue facile et harmonieuse n'est pas original, mais l'insistance de l'auteur sur l'intérêt de se débarrasser du genre grammatical mérite d'être notée. Les Martiens sont des humains, leur humanité est sexuée. Mais ils portent des vêtements qui effacent toute différence, et leurs prénoms ne révèlent pas s'ils sont mâles ou femelles (ce n'est que bien tard dans le roman qu'on apprendra que le Martien qui s'appelle Netti est en réalité une Martienne…). Or cette langue, si parfaite qu'elle permet de faire des distinctions inconnues des langues terrestres telles que le paradigme temporel dans les substantifs(5), cette langue qui reflète si bien le réel à dire, comme dans les langues philosophiques chères à Leibniz, cette langue refuse catégoriquement le genre grammatical. Notons dès à présent la co-présence, sinon le rapport nécessaire, entre le thème de la non-division et celui de l'absence de genre, il est omniprésent dans les utopies de langue de cette époque.

1.2. L'espéranto

A la base de la création de l'espéranto, il y a une souffrance, celle de la division, déchirure de l'humanité en langues différentes. Dans le ghetto juif de sa ville natale, Bialystok, L. Zamenhof (1859-1917), médecin juif, vit dans la douleur des dissensions entre communautés, qu'il attribue à la pluralité des langues :

Ce lieu de ma naissance et de mes jeunes années imprima leur première direction à toutes mes idées futures. A Bialystok, la population se compose de quatre éléments différents : Russes, Polonais, Allemands et Juifs; chacun d'eux parle une langue à part et entretient des rapports hostiles avec les autres. Dans une ville de ce genre plus qu'ailleurs, une nature sensible souffre sous le poids du malheur causé par la diversité des langues et se persuade à chaque pas que cette diversité
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est, sinon la seule, du moins la principale source de dissensions au sein de la famille humaine ainsi divisée en clans ennemis. On m'éleva en idéaliste; on m'enseigna que tous les hommes sont frères; et cependant, dans la rue, dans les maisons, à chaque pas, tout me donnait le sentiment que l'humanité n'existe pas : il n'existait que des Russes, des Polonais, des Allemands, des Juifs etc. (Lettre à Borovko, 1895, citée dans Janton, 1977, p. 30)


Or l'espéranto ne fait pas qu'unir les hommes dans une communication supra-nationale : il abolit, lui aussi, le genre grammatical. Ainsi, les substantifs sont obligatoirement précédés d'un déterminant (l'article la), mais ce déterminant est hors genre :
la malgranda hundo : le petit chien
Le genre «réel» dans cette langue universelle est marqué uniquement dans le pronom personnel de 3e personne :
li = il; si = elle; gi est utilisé pour les animaux et les choses.
Certes, des procédés de dérivation permettent de marquer le genre naturel, sans toutefois entraîner une marque de genre grammatical :
la viro = l'homme -> la virino = la femme (sur le modèle de l'hébreu : ish -> isha).
Ainsi «femme» = «homme + elle», mais cette décomposition morphologique qui se veut transparente n'implique aucune marque de genre.
Enfin le pronom indéfini connaît une opposition entre le neutre d'une part (qui concerne les animaux et les choses) : IO et sa série, et d'autre part un masculin/féminin (qui concerne les individus humains, quel que soit leur sexe) : IU et sa série. On ne trouve donc pas là une opposition classique telle que masculin / féminin, animé / inanimé, mais humain / non humain :


Individu (masc/fém)

Pron./adj.

Qualité

Adj.

Chose (neutre)

Pron.

Possesseur

Pron.

Indéfini IU

Pr. : quelqu'un

IA

une sorte de

IO

quelque chose

IES

de quelqu'un

Interrogatif KIU

Pr. : qui

KIA

quelle sorte de

KIO

quoi

KIES

de qui


En espéranto il n'est pas facile d'être femme, du moins marquée en tant que telle.

1.3. L'AO (1927)

A la fin des années 1920, dernier feu d'artifice du mouvement anarchiste qui vivait ses derniers moments en URSS, est créée la langue artificielle AO, projet signé par l'anarchiste V. Gordin(6).
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La langue AO, sorte de pasigraphie, est essentiellement une réalisation de la combinaison d'une idéologie et d'une structure grammaticale. Comme toutes les langues universelles, elle combat avant tout la division de l'humanité et veut réunir tous les locuteurs en une seule langue unique :


L'AO est la base de la réunification de la Nouvelle-Humanité-unie, actuellement éclatée en familles, nationalités, États et classes. [ ... ] Pour l'AO il n'existe qu'un pays : l'Univers, la Pan-inventie, et qu'un peuple : l'Humanité (Gordin 1920: 9-10). L'AO n'a pas emprunté ses racines à un quelconque peuple ou groupe de peuples, mais les a puisées à la seule source commune à toute l'humanité : la langue des concepts, la langue interne de l'Humanité. (ibid., p. 10-11)


La langue AO se donne pour tâche d'éradiquer jusqu'aux traces de toute civilisation précédente : elle doit tout «défétichiser».


La nourriture de tout fétichisme (au sens large), qui correspond à l'animisme, est la langue «inhumaine» (c'est à dire la langue ancienne, indigne de la nouvelle Humanité), et la source essentielle de pollution en est le «vieux» verbe (Gordin 1924, p. 7).


L'auteur considère comme une survivance de l'animisme, par exemple, l'expression le soleil brille, où le soleil est présenté comme agissant consciemment. En AO pour les actions instinctives et inconscientes ce n'est pas un verbe qui est utilisé, mais un adjectif spécial, possédant un paradigme de conjugaison temporelle, et permettant de dire en ce moment est propre au soleil la brillance. Les expressions du type je marche, en revanche, suscitent l'idée d'une action inconsciente (comme je me trouve en l'état de marche) : en AO dans ce cas il faudra dire je me mène moi-même (ibid.:8).

En ce qui concerne le genre, l'AO est plus radical que l'espéranto : les pronoms de 3e personne ont deux formes : une pour les êtres vivants (indépendamment du sexe), l'autre pour les objets inanimés. En ce qui concerne l'absence de pronom féminin, Gordin écrit :

Il n'y a pas d'«elle» en AO, car « elle » est une survivance de la barbarie, des temps où la femme et le simple peuple étaient esclaves, et où l'on parlait des femmes et du peuple dans une autre langue, une langue non sacrée. (ibid., p. 18)


Curieusement, pourtant, il est permis aux substantifs en AO d'avoir un féminin ; il est vrai qu'il ne s'emploie que « rarement, uniquement au cas où l'on a un besoin particulier de l'exprimer ». Du reste, comme pour contrarier les futures féministes, le genre féminin n'est pas égal en droit au masculin, puisqu'il se forme
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à partir de ce dernier par l'adjonction d'une terminaison spéciale (Gordin 1924:15). Mais, comme en espéranto, la marque de sexuation n'entraîne pas pour autant sa traduction en un genre grammatical.

2. La complétude et le manque

Les quelques exemples qui précèdent me semblent avoir un point commun : le refus radical et explicite de diviser la catégorie «substantifs» selon le genre. Nombreuses pourtant sont les langues où le genre n'existe pas : en plein cœur de l'Europe, le hongrois s'en passe fort bien, même s'il ne semble pas que la situation des femmes hongroises ait quoi que ce soit de différent de celle de leurs voisines. Mais dans le cas des utopies de langue en Europe orientale, c'est bien le genre grammatical qui est la cible des attaques. Il reste à se demander pourquoi il en est ainsi.
Notons d'abord que tous ces auteurs, malgré leurs différences, partageaient une idéologie, celle de la libération de la femme. Ils haïssaient tous l'ancien assujettissement des femmes, ils professaient tous un égalitarisme reposant sur une vision unifiée de l'humanité. Mais plus grande encore était leur foi en la réunion de ce qui était divisé : l'humanité-une ne pouvait que transcender les anciennes ruptures, barrières, obstacles et entraves à l'idéal de communication sans faille, sans béance, sans raté et sans manque.
Cet idéal de communication parfaite a lui-même une histoire, qui remonte aux sources de la pensée judéo-chrétienne. On en trouve une première manifestation dans la Bible, dès la Genèse, dans l'épisode du châtiment après la Chute : lorsque Adam et Eve sont chassés du Paradis, la plus grande souffrance qui leur est infligée est moins de travailler à la sueur de leur front ou même d'accoucher dans la douleur, que celle d'avoir perdu le contact direct avec Dieu : désormais, il y a des mots entre nous et les choses, ou plus exactement entre les hommes et la vérité, ou bien Dieu. Les épisodes se multiplient dans le Nouveau Testament : c'est le buisson ardent, auprès duquel le Christ apparaît dans sa vraie nature, en majesté, c'est l'épisode des écailles qui tombent des yeux de Saül : tous rappellent que derrière l'obstacle des mots de la langue humaine il y a la vérité du contact direct, celui qui n'a pas besoin du truchement des mots pour s'établir.
Or c'est justement chez Saint Paul qu'on va trouver clairement exprimé ce souhait que la communication entre les hommes et les humains s'établisse par le fait même que les différences entre les groupes humains et entre les sexes s'abolissent, ou du moins ne soient plus prises en compte :


Il n'y a ni Hébreu ni Hélène, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus. (Épître de Saint Paul aux Chrétiens de Galate, II-28)


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A travers la fascination pour le contact direct, sans l'intermédiaire de la parole, on a la nette impression que quelque chose de plus profond encore se joue, qui dépasse les idéologies de la libération, de l'émancipation ou de l'union, quelque chose qui ressemble à un fantasme profondément enfoui dans les rêves humains : celui du contact direct avec les entrailles maternelles, ce lieu idéal de non-séparation, de communion totale, dont on a été séparés à tout jamais le jour de notre naissance.
Les utopies de langue bolchéviques, anarchistes ou espérantistes, on l'a vu, tendent à effacer les marques de la différence. En cela elles semblent l'exacte antithèse du discours politiquement correct actuel en «Occident», qui au contraire cherche à débusquer la moindre marque de non-division des sexes dans la langue. Ainsi, on peut lire dans un récent rapport de la gendarmerie suisse que «les conductrices et les conducteurs roulent trop vite sur l'autoroute», et il est impensable dans une université suisse de ne pas s'adresser «aux étudiantes et aux étudiants». Que la notion de marque telle qu'elle a été établie par les linguistes du Cercle de Prague soit la grande victime de ce type de discours, là n'est pas la question. L'important est bien plutôt que ces deux corpus de textes, les utopies de langue en Europe orientale au tournant du siècle et le discours politiquement correct occidental actuel ont en commun une double folie. La première est l'illusion de maîtrise sur le réel par l'intermédiaire de la langue, ce qui s'apparente à la parole magique : changer la langue, c'est changer la vie. Parler des étudiantes et des étudiants est supposé changer la place de la femme sur le marché du travail, comme éradiquer le genre grammatical est supposé compenser les injustices liées à la différence de statut social des femmes dans la société tsariste. La seconde est l'idée que la langue peut et doit être transparence, qu'elle a pour objectif de dire la totalité du réel, d'être le tableau du monde. Or une langue parfaite supprimerait ceux qui la parlent. En effet, une telle langue ne pourrait donner lieu qu'à de purs énoncés. Ce qui manque alors est la dimension de l'énonciation, c'est-à-dire d'un sujet parlant, autrement dit agent d'un acte, celui, précisément de l'énonciation. Ces langues sans sujet se veulent des miroirs du monde, une représentation sans faille de la réalité (mais alors la langue et la réalité renvoient l'une à l'autre en pur miroir, système parfait qui transcrit le Tout en une autre figure du Tout ).(7)
Toutes ces constructions idéologiques, qui ont en commun un désir de changer la langue en contournant la matérialité du signe, présentent une même nostalgie de l'unité, que ce soit celle de l'humanité enfin réunie en une même langue ou celle de la langue et de la réalité. Elles recèlent un même fantasme, qui manifeste une même souffrance, provenant d'une même blessure : il y a des mots entre nous et les choses.
Pourtant, ce fantasme n'est pas vain, en ce qu'il nous montre un fait intrinsèque à tout langage : la marque du désir (de communication parfaite,
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angélique), du manque, de la non-complétude, qui se masque derrière l'apparence de l'abolition de tout désir. Le fantasme d'une langue parfaite, disant la division ou bien la niant, implique l'effacement de tout indice du fait qu'un sujet est marqué de manière constitutive par une perte : l'énonciation et la division.

Références bibliographiques

ADAMS, Marc (1989). «Red Star. Another Look at A. Bogdanov», Slavic Review, 1, p. 1-15.
BOGDANOV, A.A. (1985). L'étoile rouge, Lausanne : L'Age d'homme (édition originale : Krasnaja zvezda, Moscou, 1907)
FLAHAUT, François (1984). Le jeu de Babel, Paris : Point hors ligne.
GORDIN, V.L. (1920). Čto za jazyk AO, Moskva [Qu'est-ce que la langue AO?].
GORDIN, V.L. (1924). Grammatika logičeskogo jazyka AO, Moskva [Grammaire de la langue logique AO].
JANTON Pierre (1977). L'espéranto, Paris : Que Sais-je?, PUF.
KUZNECOV, S. (1995) : «Linguistica cosmica : la naissance du paradigme cosmique», P. Sériot (éd.) : Une familière étrangeté : la linguistique russe et soviétique, Histoire - Epistémologie - Langage, t. XVII, fasc. 2, p. 211-234.
MENEGALDO, Hélène (1992) : «Le nationalisme dans la médecine soviétique», in Michel Niqueux (éd.) : La question russe (Essais sur le nationalisme russe), Paris : Editions universitaires,p. 99-113.
STITES, Richard (1990). The Women's Liberation Movement in Russia (Feminism, Nihilism and Bolshevism, 1860-1930), Princeton : Princeton University Press.

Notes


(1) L'expression est de R. Stites, 1990, p. 376.
(2) Cf. Menegaldo, 1992. p. 100.
(3) Sur le «mutualisme» de Bogdanov, cf. Adams, 1989.
(4) Cet aéronef est mû grâce à un système jouant sur l'apesanteur, il est donc totalement silencieux. Le thème de l'apesanteur est très répandu dans les années 1920 en URSS, il est obsédant chez K. Ciolkovskij, visionnaire et père de la cosmonautique soviétique.
(5) En réalité, de telles langues existent, en particulier certaines langues des Indiens d'Amérique du Nord, mais pour Bogdanov l'idée semblait véritablement révolutionnaire.
(6) Sur la langue AO, cf. Kuznecov, 1995.
(7) Cf., à ce sujet, le livre très stimulant de F. Flahaut, 1984, en particulier p. 149.


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