Accueil | Cours | Recherche | Textes | Liens

Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы

-- Patrick SERIOT : "La langue est-elle fasciste?", Perspectives socio-linguistiques, Paris : Klincksieck, 1990, p. 157-167.

[157]

Peut-on "parler vrai" ou n'est-on réduit qu'à "être parle" par la langue qu'on parle ? Y a-t-il une seule alternative, entre une conception de la langue comme "fasciste", imposant coercitivement une façon de s'exprimer et donc une façon de penser, et d'autre part un idéal de langue authentique, claire, pure et transparente ?

Quelles sont les conséquences épistémologiques du conflit entre ces deux conceptions contraires de la langue ? Le débat semble omniprésent, à l'Ouest comme à l'Est et jusque dans la revue Mots. Mais il est compliqué du fait qu'à mon avis ce n'est pas de la même "langue" qu'on parle dans les deux cas. C'est pourquoi je voudrais essayer de dissiper quelques possibles malentendus en proposant une série de mises au point.

LA THEORIE DES DEUX LANGUES

Je commencerai par rappeler les principaux arguments d'une série de travaux consacrés au rapport entre langue et politique.
Les critiques de la "langue politique" dans les pays de l'Est (communément appelée "langue de bois") s'accordent dans leur grande majorité pour désigner comme sa caractéristique principale un rapport faussé des mots et des choses, de la langue et de la vérité. Il existerait ainsi dans les pays de l'Est quelque chose comme une "langue", la langue du pouvoir, reconnaissable, identifiable en tant que langue .(pour un développement de ce point, cf. SERIOT-1986a). Néanmoins on cherchera en vain de véritables critères linguistiques de reconnaissance de cette "langue": il s'agit presque toujours de divergences d'interprétation du sens des mots, autrement dit c'est la sémantique lexicale qui est en jeu, et non la morphosyntaxe. Cette problématique lexicaliste donne lieu à de nombreux essais de "traductions" de sens faux en sens vrai, mais ces séries d'exemples ne débouchent pas sur un système interprétatif, comme si ces quelques exemples suffisaient à faire reconnaître une vérité.
[158 ]
A partir de ces analyses lexicales apparaît en contraste une idée de ce que devrait être la langue si elle n'était pas de bois, et on opposera ainsi deux "langues": une langue du faux et du non-être, une langue du vrai et de l'être. L'ensemble des textes des colloques de Solidarité consacrés à la langue du pouvoir politique en Pologne (cf. SERIOT-1986b) peut servir d'illustration à cette théorie des deux langues, opposant la "langue commune" et la "nowomowa" (le "new speak" de G. Orwell).
Néanmoins la définition de la notion de langue dans ces travaux me paraît particulièrement instable et contradictoire : on trouve en effet pour la "langue commune" une définition de type réaliste (la langue nomme et reflète un réel qui est premier) , et pour la langue du pouvoir une définition de type nominaliste (ce sont les mots qui sont les données premières).
Or un fait intéressant est volontiers ignoré dans ce genre de travaux, à savoir la parfaite réversibilité de l'argumentation : les études faites en Union Soviétique sur la "langue de la propagande politique" dans les pays capitalistes décrivent, elles aussi, une systématique défaillance référentielle, dans un système qui n'est "fait que de mots" et non de faits. Ainsi, derrière cet apparent dialogue de sourds, tout le monde s'entend, d'un côté comme de l'autre de la ligne de démarcation idéologique, pour dire que la "langue" (politique) de l'autre est opaque et que sa propre langue est claire et transparente.
De là une conclusion me semble s'imposer, c'est que dans le discours politique rien n'est immédiat ou transparent, un discours est émis dans des conditions de production données, reçu dans des conditions d'interprétation données, et le sémantisme de certains lexèmes dépend étroitement des "formations discursives"' (M. Pêcheux) auxquelles on doit les rapporter.
A cela néanmoins vient s'ajouter une autre dimension: celle de la langue dont est fait le discours, et qui impose à ce dernier le cadre de ses contraintes (cf. SERIOT-1984).
Cette dernière position rappelle le célèbre aphorisme de R. Barthes ("Leçon inaugurale au Collège de France", p.14): "la langue n'est ni réactionnaire ni progressiste, elle est tout simplement fasciste" façon quelque peu outrancière de reprendre le commentaire de R.Jakobson sur Boas: "la vraie différence entre les langues ne réside pas dans ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas exprimer, mais dans ce que les locuteurs doivent ou ne doivent pas transmettre". Je voudrais montrer cependant qu'elle en est fort différente.

A LA RECHERCHE DES FONDEMENTS DU PARLER VRAI

Beaucoup de malentendus dans cette discussion me semblent provenir du fait qu'on ne parle pas toujours de la même chose quand on parle de langue.
[159 ]
Il y a, ainsi, au départ un glissement incessant entre deux hypothèses que je pense incompatibles:

a) la langue, toute langue "ment" (Y.Lefranc, cité par M.Toumier, TOURNIER-1986, p.193), toute langue est fasciste du seul fait d'être langue (position de R.Barthes). Or, une fois qu'on a dit que tout dans la langue est coercition, "escroquerie" (ib.), il me semble que ne peuvent s'offrir à nous que deux solutions : se taire par désespoir ou chercher à changer la langue, deux solutions aussi irréalistes l'une que l'autre. En effet cette position, rappelant par bien des cotés celle des néopositivistes, pour lesquels le langage naturel est "mal fait", semble ménager une place pour l'idéal d'une langue qui ne soit pas coercitive, qui permette de tout dire. Bref, une langue qui soit une condition technique du parler vrai.

b) seule la "langue politique" ment. Alors certaines langues sont fascistes et d'autres pas, il y aurait des langues qui ne mentent pas (telle la "langue commune" des linguistes de Solidarité, ou la "langue humaine" d'A.Besançon). "Parler vrai" a, là aussi, pour condition de possibilité un système linguistique, mais cette fois-ci existant "au naturel". Il "suffit" alors de l'utiliser pour ne pas mentir (c'est la position d'A. Soljenitsyne: SOLJENITSYNE-1980, p.271).

Ces deux hypothèses opposées ont cependant ceci de commun qu'elles présupposent un lieu (idéal ou existant) préservé, espace d'angélique liberté où tout sujet peut puiser un matériau transparent pour communiquer sur les faits ou exprimer son vécu individuel. Dans les deux cas l'idéal du "parler vrai" repose sur l'idée d'un système linguistique non contraignant, non coercitif, non idéologisé.
Or, reconnaître que la langue a un ordre propre (Jakobson, Boas) c'est une chose, appeler cet ordre "fasciste" en est une autre. Car c'est à la fois présupposer un ordre qui ne soit pas fasciste (mais alors quelle serait cette langue sans ordre, sinon une non-langue ?) et confondre l'interdit avec l'impossible (J.C. et J. Milner).
Qui, ici, ne souscrirait à un programme de lutte anti-fasciste ? Mais que voudrait dire alors "lutter contre la langue"' ? Encore une fois, c'est le concept de langue qui est en jeu. Il me semble que l'image de la langue fasciste oscille entre deux pôles : le fantasme du Maître de langue et celui de l'Esclave de langue.
[160]
Ainsi, pour M.Tournier, il y aurait des "propriétaires déjà installés aux commandes du lexique" (p. 194). Cette métaphore économique, qui rappelle les analyses de P. Bourdieu, me semble dangereuse car elle laisse entrevoir des Maîtres de langue qui décident, en une position hors langage, du sens à donner aux mots, comme si eux-mêmes n'étaient pas aussi dans la langue.
Mais venons-en à l'usage dominant et codifié, que P.Bourdieu appelle la "langue légitime". Qu'un groupe dominant essaye d'imposer aux autres son usage de la langue, codifie son em-ploi dans les manuels et les dictionnaires, le fasse enseigner à l'école, n'est pas à mettre sur le même plan que la reconnaissance d'un ordre propre de la langue, auquel les sujets parlants ne peuvent apporter consciemment que d'infimes et superficielles modifications. Dans les usages les plus déviants du français (le verlan, par exemple), le système des articles, des pronoms ou du subjonctif est rigoureusement identique à celui du français "langue légitime". L'existence de ces régularités non évaluables socialement est explicitement rappelée par W.Labov, par exemple (LABOV-74), qui les nomme "règles catégoriques", par opposition aux "règles à va-riables".
Ainsi affirmer sans nuance que "tout ce qui est linguistique est idéologique" (TOURNIER-1986, p.192, souligné par moi, P.S. ), fait courir un danger, celui de perdre la dimension du propre de la langue, cette dimension même qui était, me semble-t-il, envisagée par R. Barthes lorsqu'il déclarait que "la langue est fasciste"(1) .
Il est vrai que le français ne possède pas de marque distincte pour exprimer le genre neutre. Mais prenons l'exemple des "habitudes de nomination" (TOURNIER-1986, p. 193). Si l'usage codifié est de dire "Madame le Ministre", ne s'agit-il pas, précisément d'une habitude ? Rien ne s'opposerait en langue, à ce qu'on dise "Madame la Ministre". L'usage officiel du français au Canada a, lui, franchi le pas, sans avoir, semble-t-il, revendiqué une victoire contre le fascisme: il oppose "un professeur / une professeure". Si coercition il y a, elle est ici dans l'usage qui est fait d'une latitude de langue, et non d'un ordre propre à la langue. Il n'est certes pas innocent de dire l'un plutôt que l'autre, mais je situerais le problème plutôt du côté des effets discursifs que des contraintes de la langue.
P. Bourdieu a souvent accusé les linguistes de prendre une sorte de dialecte moyen, ou d'usage dominant pour en faire l'objet de leurs investigations, de confondre un usage avec la réalité de la langue. Mais il me semble inexact d'assimiler la linguistique à la grammaire et de dire que l'objet de la linguistique serait un "usage standard, normalisé et étatisé [ ... ], régenté dans
[161]
les dictionnaires [ ... ], usage régnant et imposé" (TOURNIER, p. 192). C'est mettre sur le même plan une vision idéologique de la langue unifiée (que ce soit le "bon usage" ou la "langue du peuple tout entier", cf. STALINE50) avec le réel de la langue, fondé sur l'impossible et non sur l'interdit (cf. MILNER-1983, p.40), et mis au jour par des raisonnements fondés sur l'absurde ou l'agrammatical (cf. GADET / PECHEUX-1981, p.27). Ce réel autorise les variations (sociolinguistiques), mais pas n'importe lesquelles, sinon on retomberait vite dans des aberrations de type marriste ou dans le discours volontariste de la sociolinguistique soviétique (cf. le thème de l"'intervention consciente dans la langue").
La langue est abstraitement une, bien qu'hétérogène, et non concrètement unifiée. Et bien que la complexité de l'œuvre de M.Bakhtine autorise une lecture sociologiste (essentiellement à partir de l'ouvrage de VOLOCHINOV), insistons néanmoins sur le fait que, pour Bakhtine aussi, "la langue est une" (cité par J.AUTHIER-1982, p. 106).
Or il faut à tout prix éviter la confusion entre les contraintes de la langue (opposées à une hypothétique liberté et authenticité de l'expression du "vrai individuel", TOURNIER, p. 193), et l'extension métaphorique de ces contraintes aux usages sociaux de la langue. Une sociolinguistique non métaphorique a montré qu'il n'y a aucun trait qui appartiendrait en propre a une classe et qui ne soit jamais employé par l'autre (cf. KERLEROUX-1984, p. 61).
Qu'est-ce, alors, au juste, qui "ment"' dans la langue? Qu'est-ce qui rend impossible la "sincérité"? Jy verrais la nécessaire absence d'isomorphisme entre les mots et les choses, entre la langue naturelle et le réel. Mais plutôt que de s'en "désespérer", il vaut mieux reconnaître dans l'ambiguïté potentielle de toute parole la possibilité de faire sens socialement, et non comme un code figé. Ce n'est pas la "langue de la politique" qui est. en cause, mais la spécificité de chaque langue naturelle, qu'on peut définir comme "une manière particulière de faire équivoque" (MILNER).

DE LA VÉRITÉ

Que devient alors le "rétablissement de la vérité d'opposition" (TOURNIER, p. 192) ? Si c'est le "polonais politique" qui ment, alors il suffirait de parler en "polonais commun"' (angélisme technique). Si c'est le polonais tout court, alors on se réfugiera dans le silence (le "désespoir") ou dans quelque invention de langue (angélisme idéaliste).
[162]
Ces deux sortes d'errances reposent toutes deux , semble-t-il, sur le postulat ontologique selon lequel la langue entretient un certain rapport avec la vérité, qu'on en parle en termes de "vérité d'opposition" ou de "vrai individuel "(TOURNIER, p. 193). Notons que là encore, dans le texte de M. Tournier les deux hypothèses sur le mensonge en langue sont confondues: il y a un glissement constant d'une réflexion sur la langue en soi et l'impossibilité pure et simple d'y parler vrai (cf. la citation d'O. Ducrot sur "l'impossibilité de la sincérité", p.193), à une réflexion sur la division de la langue, laissant entendre que le vrai est possible dans des espaces privilégies non soumis à l'idéologie dominante. Ceci est proche de l'attitude des linguistes de Solidarité, avec une terminologie apparentée à celle de P. Bourdieu. Il semble cependant que si Bourdieu admet l'existence d'un tel espace privilégié (la "communication spontanée", ou le "franc parler" des classes défavorisées en l'absence. de censure exercée par la classe dominante, cf. BOURDIEU-1982, p. 66-67), c'est toujours des formes d'expression qu'il s'agit, et non de "vé-rité" ou de "sincérité".
Ma position est que la langue n'a rien à faire de l'ontologie, que rendre l'ontologie calculable en langue est une illusion formaliste. Ainsi, calculer les valeurs de vérité, l'évaluabilité d'une proposition en contexte intentionnel ou extentionnel, par exemple, est certainement un travail de linguiste. Mais l'évaluabilité d'une valeur de vérité n'est pas commensurable avec la reconnaissance d'une adéquation entre une assertion et la réalité extra-linguistique. Aucun calcul métalinguistique ne peut permettre de mesurer le degré d'adéquation d'une assertion au réel. Ainsi, de ces deux énoncés :

(1) "le patriotisme soviétique est la plus haute forme de l'internationalisme prolétarien"

(2) "le patriotisme soviétique n'est pas la plus haute forme de l'internationalisme prolétarien",

l'une est sans doute fausse et l'autre vraie, mais cela ne concerne pas la langue-objet de la linguistique avec son système propre de régularités. Ces deux énoncés, se contredisant mutuellement, appartiennent à un égal degré a la langue. Mais ils prennent leur sens à l'intérieur d'une formation discursive, et sont recevables ou irrecevables en fonction de celle-ci (2) . Le fait que seul l'un d'entre eux soit possible dans une formation discursive donnée (même dominante) n'entraîne pas que l'autre sorte du réel de la langue.
[163]
L'emploi métaphorique du terme "langue" pourrait amener a croire qu'ici des catégories obligatoires s'imposeraient de façon "coercitive" au locuteur, catégories qui seraient alors susceptibles d'une étude formelle. Disons alors clairement qu'on ne peut traquer la vérité par une étude formelle, les néopositivistes s'y sont, depuis longtemps, épuisés.
La constitution d'un objet propre a marqué avec le Cours de Saussure la condition de possibilité d'une linguistique scientifique. Ce n'était pas oublier le "reste" (la parole, la diachronie, la variation), c'était instituer une ligne de démarcation entre un objet de connaissance et un objet réel, démarcation qu'on peut illustrer, par exemple, par la différence entre le phonème et le son. Il me semble ainsi qu'il y a quelque inconsistance à évoquer un ordre propre de la langue («Ia langue est fasciste") et en même temps à critiquer la prétention de certains linguistes à ne s'occuper que de cet ordre-là.
J'ai essayé à plusieurs reprises de montrer la matérialité de la langue dans la constitution du discours : le propre de la langue permet, voire favorise, certains processus discursifs (comme les formes d'éviction du prime actant dans les nominalisations en russe, par exemple). Mais là encore il est dangereux de manier métaphoriquement le terme de langue. Le fait que les mots qu'on utilise ont déjà été dits par d'autres, que certaines tournures comme les syntagmes nominaux puissent renvoyer anaphoriquement à des assertions déjà proférées par d'autres, que les mots soient, par conséquent "habités" (Bakhtine), ne change rien au fait qu'il existe un réel de la langue. La reconnaissance de ce réel, objet de la linguistique, ne renvoie en rien à un "principe innéiste de la langue prise pour un instrument neutre, théoriquement au service de tous" (TOURNIER, p. 191). L'innéisme présuppose non seulement une faculté innée de langage, mais encore des structures (positives) de langue toutes prêtes dans le patrimoine génétique, et s'oppose en cela à la thèse du réel (négatif) de la langue, qui admet que les langues sont irréductiblement différentes entre elles.
Ainsi, ce n'est pas entamer une querelle de terminologie que de reprocher aux linguistes de Solidarité de parler de "langue" là où j'affirme que c'est de "discours" qu'il s'agit. Refuser de parler de "langue politique", c'est refuser d'assimiler les contraintes discursives à des contraintes de langue, c'est rendre impossible le calcul formel de la vérité, la construction technique du "parler vrai". C'est ne pas confondre le réel de la langue (J.C.Milner) avec la langue légitime (P. Bourdieu).

"Parler vrai" est une exigence trop haute , trop estimable, pour qu'on
[164]
l'abandonne au formalisme. Cela ne consiste pas à avoir l'illusion que la référence nominale doit être une désignation transparente d'un réel donné hors langue, ou l'expression "sincère" d'un "vrai individuel", car ce serait précisément revenir au fantasme d'une langue neutre, non "habitée". Au contraire, parler vrai, ce serait plutôt assumer le mode de construction (discursif) de sa référence nominale, bref, comme le dit si parfaitement M. Tournier, "donner le la de son discours" (p. 194). C'est vivre sa langue et non s'en défier en la nommant fasciste.
Parler vrai, pour moi, n'est pas un idéal technique (une langue dégagée de ses contraintes, enfermant formellement une ontologie), mais un idéal éthique: parler en son nom, en assumant l'origine discursive des mots qu'on utilise. Cette position éthique, partiellement utopique, ne débouche pas sur l'agnosticisme désespéré ou le relativisme cynique, elle n'est pas exclusive du combat pour la vérité, qui lui même repose sur la prise de conscience du lieu de construction de la référence nominale, ce qui n'a rien de facile ni de confortable.


BIBLIOGRAPHIE

— AUTHIER J. 1982: "Hétérogénéité montrée et hétérogénéité constitutive", D.R.L.A.V., N°26, p. 91-151.
— BESANCON A. 1980 : Présent soviétique et passé russe, Paris: Livre de poche, coll. Pluriel.
— BOURDIEU P. 1982 : Ce que parler veut dire, Fayard.
— GADET F., PECHEUX M. 1981 : La langue introuvable, Maspero.
— KERLEROUX F. 1984: "La langue passée aux profits et pertes", L'empire du sociologue, La Découverte.
— LABOV W 1974 : L'étude de l'anglais non standard", Langue française, N°22.
— LEFRANC Y. 1985 : Un exercice d'argumentation en si tuation scolaire algérienne. Etude des stratégies pragmatiques. Thèse de 3e cycle, E.H.E.S.S.
— MILNER J.-C. 1983 : Les noms indistincts, Seuil.
— SERIOT P. 1986a. "La langue de bois et son double (Une analyse des analyses du discours politique soviétique), dans Langages et société, N°35, mars 1986, p. 7-32.
— SERIOT P. 1986b. "Langue et langue de bois en Pologne", dans Mots, N°l 3, oct. 1986, P. 181-189.
— SERIOT.P. 1984. "L'irréductible de la langue dans la traductibilité du discours", dans Linx N°10, Paris-X-Nanterre, p. 139-145.
— SOLJENITSYNE A. 1980: Des voix sous les décombres, Seuil.
— STALINE J. 1950 . A propos du marxisme en linguistique, Ed. de la Nouvelle Critique, Paris.
— TOURNIER M. 1986 : "Critique de la critique : langue de bois et parler vrai", Mots N° 13, oct. 1986, p. 191-194.
— VOLOCHINOV V.N. 1977: Le marxisme et la philosophie du langage, Ed. de Minuit.


NOTES

(1) Dimension propre ne signifie pas "autonomie" et encore moins "autarcie", comme une certaine lecture très restrictive de Saussure a pu le laisser entendre.
(2) Notons alors qu'on se trouve ici dans la problématique du discours, et non dans celle du jugement rapporté à la subjectivité.


Retour à la Bibliographie de la recherche à la Section de langues slaves de l'Université de Lausanne