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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Patrick SERIOT : Structure et totalité. Les origines intellectuelles du structuralisme en Europe centrale et orientale.

Paris : Presses universitaires de France, 1999

353 p. ISBN 2 13 050297 0

Liste des comptes-rendus

Tout n'a pas été dit sur le structuralisme. Des pans entiers de l'histoire de son émergence et de ses origines intellectuelles restent en attente d'investigation. En particulier, le fait qu'une large part de cette histoire se soit déroulée en Europe centrale et orientale dans l’entre-deux-guerres reste largement méconnu dans le monde francophone. C'est à reconstituer cette histoire ignorée, occultée, qu'est consacré ce livre. Son but est une enquête d’épistémologie historique sur l’apparition de la notion de structure au cercle linguistique de Prague, et principalement chez ses représentants russes, à partir de la notion romantique de totalité, comme un lent et douloureux arrachement à la métaphore organiciste, dans un monde intellectuel très différent de celui de Saussure.

Patrick Sériot est titulaire de la chaire de linguistique slave à l’Université de Lausanne. Ses travaux ont d’abord porté sur l’analyse du discours politique en Union Soviétique. Il est maintenant spécialiste de l’histoire et de l’épistémologie du discours sur la langue en Russie et en Union Soviétique.

Table des matières


— Introduction
0.1. Nouveauté et décentrement
0.2. Trois personnalités scientifiques
0.3. Des «suggestions venues de l’Est»
0.4. Des traditions
0.5. La complémentarité

1ère partie : L'état des lieux

— Chap. 1 : La question des limites
1.1. Les limites dans le temps : change-t-on de paradigme en linguistique?
1.2. Les limites dans l’espace : science russe et science européenne, identité ou altérité?
1.3. Les limites entre science et idéologie. L’enjeu d’une épistémologie comparée
1.4. La double hélice

— Chap. 2 : Le mouvement eurasiste
2.1. Histoire politique et institutionnelle du mouvement
2.2. La doctrine, présentation générale
2.2.1. Contre l’universalisme : la singularité
2.2.2. Une quête identitaire l’œcuménisme impossible
2.2.3. Contre la civilisation : les cultures
2.2.4. Une conception aréale de la culture
2.2.5. Contre la démocratie : l’idéocratie
2.2.6. Une philosophie de l’histoire
2.3. Frontières absentes, frontières rêvées
2.3.1. Une idéologie géographiste
2.3.2. La fascination mongole ou le paradoxe identitaire
2.3.3. Les figures de l’altérité : l’Européen ou l’Asiatique, le
bourgeois ou la modernité?

2e partie : La clôture

— Chap. 3 : Le facteur espace
3.1. Bref état de la question
3.2. L’union phonologique de langues chez Jakobson
3.3. La métaphore de la tache d’huile
3.3.1. La désagrégation des familles
3.3.2. Le sytème et l’alliance

— Chap. 4 : Continu et discontinu
4.1. Fermeture
4.1.1. L’organicisme
4.1.2. Le positivisme
4.2. La clôture impossible
4.2.1. J. Schmidt : les langues sont comme des ronds dans l’eau
4.2.2. La géolinguistique : chaque trait est unique, à chaque fait sa loi
4.2.3. J. Ancel : un géographe qui s’intéresse à la linguistique
4.2.4. Une tentative de compromis : la «coïncidence approximative»
4.3. Synthèse ou retour en arrière? la théorie du recouvrement
4.3.1. En Allemagne : Th. Frings
4.3.2. En France
4.3.3. Le Cercle linguistique de Prague : l’arc-en-ciel et les
systèmes clos
4.4. Où commencent et où finissent les choses?

— Chap. 5 : Evolutionnisme ou diffusionnisme?
5.1. Le marrisme
5.2. Du rapprochement des théories opposées
5.3. Les catégories philosophiques
5.3.1. L’être
5.3.2. L’espace
5.3.3. Le temps
5.4. L’énigme des ressemblances

3e partie : La nature

— Chap. 6 : Des affinités
6.1. Des deux façons de se ressembler
6.1.1. Une affaire de limites
6.1.2. Un rapprochement codifié : la notion juridique et anthropologique d’alliance
6.1.3. Cohésion et attirance : de l’alchimie à la chimie
6.1.4. L’impossible taxinomie : la notion biologique
6.2. Une gênante ambiguïté : ressemblances acquises ou innées en linguistique
6.2.1. D’un modèle évolutionniste à un modèle diffusionniste
6.2.2. Les affinités phonologiques chez Jakobson

— Chap. 7 : Le modèle biologique
7.1. Téléologie ou causalité?
7.2. Nomogénèse ou hasard?
7.3. Convergences ou divergences?
7.3.1. Poissons et baleines
7.3.2. Chaînes et briques
7.4. La métaphore organique

— Chap. 8 : La théorie des correspondances
8.1. Le lieu de développement : un objet non-déterministe?
8.2. La méthode du «liage»
8.2.1. Langue, culture et territoire : la psychologie des peuples
8.2.2. Lieu de développement et phonologie
8.3. Ordre et harmonie
8.3.1. Une vision géométrique de la géographie
8.3.2. Un système périodique

4e partie : La science

— Chap. 9 : La personologie et la synthèse des sciences
9.1. La science synthétique
9.1.1. Deux mondes opposés, deux sciences différentes
9.1.2. A nouvelle idéologie, science nouvelle
9.1.3. Science analytique et science synthétique
9.1.4. Une pédagogie du regard
9.2. La personologie (personologija)
9.2.1. La philosophie de la personne
9.2.2. L’individuel et le collectif
9.2.3. La conscience et le sujet
9.2.4. La langue et la personne

— Chap. 10 : Le holisme : qu'est-ce qu'un tout?
De l’autre côté du miroir
10.1. Positivisme et holisme
10.2. La question du naturalisme
10.3. Objet donné / objet construit
10.4. Structure ou totalité?

Conclusion

— Annexe

— Index





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