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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Ch. Bally : «Langue et parole»[1], Journal de psychologie normale et pathologique, XXIIIème année, 1926, p. 693-701.

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L'éminent linguiste danois Otto Jespersen a eu l'heureuse idée de réunir en volume, sous le titre de Mankind, Nation and Individual from a linguistic point of view  (Paris, Champion, 1925), les conférences qu'il a faites à Oslo sous les auspices de l'Institut for sammenlignende Kulturforskning; il y traite des questions fondamentales relatives au rôle du langage dans la vie sociale, et par là il rend service à la fois aux linguistes et aux sociologues. Ce n'est pas, toutefois, de l'ensemble de cet ouvrage que nous nous proposons de parler ici; un seul point — point essentiel, il est vrai, retiendra notre attention: les rapports entre l'individu et la langue.
        M. Jespersen se demande, après tant d'autres, dans quelle mesure et de quelle manière les membres d'une communauté linguistique peuvent influer sur l'idiome maternel; ce qui revient à se demander jusqu'à quel point la langue est une institution sociale. On sait que ce problème a été éclairé d'une lumière nouvelle par un ouvrage posthume de F. de Saussure[2], où ce savant a distingué la langue de la parole, l'institution linguistique de son fonctionnement chez les individus. Or, dans les pages 11 à 26 de son livre, M. Jespersen soumet les idées du maître genevois à une critique systématique et tellement sévère que, à voir les choses du dehors (et c'est ce que fera le grand public, auquel l'ouvrage s'adresse), il n'en resterait absolument rien. C'est donc notre devoir élémentaire d'examiner en toute objectivité les arguments de M. Jespersen; on tentera de le
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faire ici, sans aucune intention polémique, et dans le seul but de  préciser quelques principes qui seuls peuvent trancher le débat.
        On s'aperçoit assez vite que la critique de l'auteur de Mankind repose soit sur des malentendus qui ne touchent pas au fond de la question, soit sur le prestige de certaines conceptions ultra-individualistes, auxquelles M. Jespersen reste attaché, sans, se douter — chose curieuse — qu'il leur fait des infidélités en cours de route.

          Le premier de ces malentendus concerne la nature des lois linguistiques, et des notions typiques qui découlent de ces lois. Les unes et les autres sont relatives; il faut y voir l'expression, non d'entités rigides, mais de tendances dominantes. Ce principe, Saussure le sous-entend constamment comme allant de soi, et j'ai dit un mot de ce caractère de toute recherche linguistique dans le Langage et la Vie[3], page 142. Quand, par exemple, Saussure pose (CLG, p. 31) que «l'individu ne peut modifier la langue et n'est maître que de sa parole», il va sans dire qu'il se place dans les conditions où la loi se vérifie absolument, et c'est, en effet, la règle toutes les fois que l'individu, livré à ses seules forces, prétend changer quelque chose d'essentiel au système; quand, par exemple, en français, il construit une phrase affirmative de manière à placer le sujet après le prédicat ou le régime direct devant le verbe, ou quand il change arbitrairement la prononciation d'un mot, et dit orbre au lieu de arbre, etc. Mais jamais Saussure n'a voulu faire croire que les individus n'ont aucune prise sur la langue. Cela est si vrai que tout son exposé tend au contraire à montrer dans quelles conditions les changements individuels pénètrent dans la langue.[4] Or, comme nous le verrons plus bas, c'est précisément le mécanisme de ces pénétrations qui prouve le caractère social du langage (cf. LV., page 42). On ne peut donc pas s'en tirer, comme le fait M. Jespersen (p. 18), en disant que cette idée est une monstrueuse exagération («a monstrous exaggeration»).
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        D'ailleurs ce savant entend si mal la définition saussurienne de la parole (actes individuels de communication) qu'il n'hésite pas à écrire, page 23 : « Si je dis finaljuskskia, qui ne présente, que je sache, aucune signification ni pour moi ni pour personne d'autre, mon  action tombe sous la définition saussurienne de la parole ». Cette incompréhension matérielle nous est confirmée ailleurs: lisant dans le CLG., page 42 : («D'une façon générale, il n'est jamais indispensable de connaître les circonstances au milieu desquelles une langue s'est développée. Pour certains idiomes, tels que le zend et le paléoslave, on ne sait même pas exactement quels peuples les ont parlés; mais cette ignorance ne nous gêne nullement pour les étudier intérieurement et pour nous rendre compte des transformations qu'ils ont subies », M. Jespersen commente: «Quand Saussure parle de l'étude d'une langue morte comme d'une chose très différente et indépendante de la parole, il exagère de nouveau la différence. Apprendre une langue, si morte soit-elle, ne peut se faire que par une opération de l'esprit très semblable à la manière dont on s'assimile sa langue maternelle.» (Mankind, p.17 et suiv.). Ainsi il n'a pas vu que, dans le passage de Saussure, il ne s'agit pas de la façon dont on étudie un idiome, mais de ce que l'étude y fait découvrir, c'est-à-dire la langue, et le système de la langue.
        Le second malentendu vient de ce que M. Jespersen prend au pied de la lettre certaines expressions symboliques qu'il surprend chez  Saussure. En véritable artiste qu'il était, celui-ci animait volontiers ses démonstrations d'expressions frappantes, qui rendent l'abstraction aimable et entraînent d'autant mieux la conviction que l'esprit de finesse y perçoit, comme le maître lui-même, des images et pas autre chose. Ainsi dans Mankind, page 17, Saussure est accusé de voir dans la langue une sorte de substance autonome, un organisme quasi matériel; pourquoi ? Simplement parce que, page 31 du CLG, il est dit qu'elle est « extérieure à l'individu»; mais ne lit-on pas, page 30, que c'est «un trésor déposé par la pratique de la parole dans les sujets ... , un système grammatical existant dans chaque cerveau»? Et n'est-ce pas M. Jespersen lui-même qui nous apprend (p. 93) que « le parleur et l'entendeur ont en commun une norme linguistique qu'ils ont reçue du dehors, de la communauté, de la société, de la nation »? On croirait entendre la propre voix de Sauss-
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sure! M. Jespersen interprète de la même façon erronée cette idée (CLG., p.32), qu'un dictionnaire et une grammaire sont la représentation fidèle de la langue; mais Saussure veut dire qu'ils sont une preuve tangible, autant qu'indirecte, de cet accord tacite des individus au sujet de l'institution linguistique, et ce qu'on lit dans Mankind, pages 97 et 99, revient sensiblement au même. «La langue, dit encore Saussure, n'existe qu'en vertu d'une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté» : aussitôt l'auteur s'imagine qu'on veut nous faire retourner au contrat social de Rousseau ; mais qui verrait là autre chose qu'une figure? et n'est-il pas évident que ce contrat s'établit inconsciemment, lentement, par l'effet d'une tendance organisatrice dont les individus ne se doutent pas eux-mêmes?
        Ainsi, bien que nulle part dans le CLG la langue ne soit présentée comme une entité matérielle et indépendante, M. Jespersen s'insurge contre la théorie d'un mystical folk-mind, comme si l'école saussurienne croyait à ce fantôme. Ce n'est pas tout : M. Jespersen voudrait faire table rase de ce qu'il appelle indifféremment folk-psychology, psychology of the people, mass-psychology, national mentality, confondant ainsi des choses assez diverses ; mais s'il entend par là qu'il n'y a pas de psychologie sociale ou collective, c'est-à-dire que la pensée individuelle n'est déterminée en rien par l'existence des hommes en société, il convient de lui donner un éclatant démenti : tout porte à croire au contraire que la psychologie de demain découvrira une empreinte sociale dans toutes les formes supérieures de la pensée dite individuelle, et que la vraie psychologie de l'individu devra de plus en plus se tailler son domaine propre dans les régions Ies plus inexplorées de l'inconscient. C'est précisément l'ignorance où nous sommes encore du caractère social imprimé aux démarches supérieures de l'esprit humain qui nous empêche de voir dans le langage, dépositaire de ces formes socialisées, une réalité profondément sociale.

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D'ailleurs, et voici la seconde origine des divergences qui séparent, en apparence, les deux linguistes — qu'est-ce que la société
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pour M. Jespersen? Tout simplement la somme des individus qui la composent ; par suite, la langue (p. 19, cf. p. 125)  «est une sorte de pluriel de la parole de même que plusieurs chevaux sont le pluriel d'un cheval; la langue nationale est la somme des langages individuels». Si nous adoptions le vocabulaire de M. Jespersen, c'est bien alors que nous pourrions nous écrier: «Monstrous exaggeration ! »)
        Contre une semblable assertion un fait brutal se dresse: la contrainte linguistique, et les sanctions qui en découlent: il est singulier qu'on doive le rappeler à l'auteur de Philosophy of Grammar. Tout le monde sait que les moindres infractions aux conventions phonétiques, lexicales ou grammaticales sont frappées d'anathème. Il m'est enjoint — sans que je sache pourquoi — de dire il me le donne, et interdit de dire il lui le donne; je peux conjuguer marcher, je marcherai, jamais je n'oserais dire aller, j'allerai; et si j'en risque l'aventure, alors c'est le ridicule, le mépris, peut-être la perte d'un emploi. Et c'est exactement le même genre d'interdiction sociale qui me défend — je ne sais pourquoi — de me promener dans les rues en culotte rouge et jaune, ou de me présenter sans cravate à l'Université. Cela est si évident que M. Jespersen reconnaît (p. 19) que l'individu est «socially conditioned» et doit se conformer à une «social norm» ; il va même jusqu'à dire: «One person talks as others talk», sans se douter qu'il se met en contradiction flagrante avec lui-même. Que dire alors de ce passage (p. 93) : «Nous pénétrons peut-être au coeur de la question en observant qu'il y a une chose que le parleur et l'entendeur ont en commun, et qui leur facilite beaucoup leur tâche: c'est la norme linguistique qu'ils ont reçue l'un et l'autre du dehors, de la communauté, de la société, de la nation ... S'ils se comprennent en parlant, c'est qu'ils appartiennent à la même communauté. Or, dans 99 cas sur cent, c'est cette communauté, et non pas la considération de ce qui serait le plus pratique à ce moment donné, qui, même pour eux, décide de ce qui est correct dans les paroles qu'ils, échangent. »
        Cette phobie de la psychologie collective est peut-être un reflet des vues simplistes de Stuart Mill, qui prétend (Systèmè de logique, VI, 7, 1) que les hommes ne changent pas en vivant en société, et que la société n'est pas une synthèse, mais une somme des individus (cf. Ph. Carli, Introd. alla sociolog. gener., p. 71 et suiv.).
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Du reste, pour les faits de grammaire et de prononciation, qui jurent décidément trop avec une pareille conception, M. Jespersen ne parle plus de somme, mais de moyenne, sans doute on ne comprend pas bien ia raison de cette distinction; toujours est-il que «moyenne» est un terme qui serre la réalité de plus près. Mais cette moyenne, par quel miracle s'établit-elle? Voilà ce qu'on ne nous dit pas. Nous savons bien qu'en arithmétique elle ne résulte pas de la simple juxtaposition des nombres; il en est de même pour le langage. Des Français pourraient dire éternellement; les uns noir habit, noir complot, les autres habit noir, complot noir, sans arriver jamais à la distribution d'après laquelle on doit dire actuellement habit noir et noir complot.
        Mais voici qui est plus intéressant encore : Mankind, page 20, ces moyennes sont mises en parallèle avec les concepts communs («common concepts»), qui seuls permettent à la pensée de se communiquer ; rien n'est plus exact, et non seulement il y a parallélisme entre ces notions générales et les signes qui les représentent, mais les mots de la langue ne sont que la consécration ultime de ce travail de généralisation; le mot vertu est l'estampille du concept «vertu». M. H. Delacroix a admirablement décrit le mécanisme de cette correspondance dans le Langage et la Pensée, page 99 et suivantes. Mais ces concepts eux-mêmes, d'où sortent-ils ? Ils sont les produits de la mentalité sociale: l'idée de vertu ne résulte pas du simple mélange des idées que les individus se forment de la vertu; elle leur est avant tout suggérée et imposée par la vie sociale et la pratique de la langue. Voilà pourquoi aussi ces concepts diffèrent de peuple à peuple et d'un idiome à l'autre: les contours, parfaitement conventionnels, que le français m'impose du concept « femme» ne recouvrent pas ceux de l'allemand Frau, pour cette raison déjà que le mot allemand est limité par le voisinage de son synonyme Weib.
        M. Jespersen s'en tire, comme tant d'autres, en invoquant l'imitation (p. 24), et il est fort légitime de faire entrer ce facteur en ligne de compte; sans lui, toute vie sociale et tout fonctionnement linguistique seraient impossibles. Il est clair aussi que l'imitation doit partir d'un certain point, être déclenchée par un ou plusieurs sujets isolés; pour pouvoir rayonner et déteindre sur le groupe. Fort bien;
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mais comment se fait-il que la langue n'absorbe pas tout ce que produisent les cerveaux individuels? Nous savons que, si elle le faisait, le système linguistique serait disloqué au bout d'une ou deux générations. Une foule de suggestions individuelles sont donc repoussées; mais qui règle l'accord sur le choix à intervenir? Pourquoi le groupe imite-t-il certaines innovations et d'autres pas? Nouveau mystère, que l'hypothèse d'une somme ne réussit pas à élucider. M. Vendryes a fort bien montré (Journ. de Psych.) 1921, p. 622 et suiv.) le mécanisme de l'adoption et du rejet des propositions individuelles: pour que la nouveauté passe dans le système de la langue, il faut qu'elle corresponde à des besoins généralement ressentis, à des tendances profondes et inconscientes, sinon elle reste à la porte. Tout au plus peut-elle prétendre à un succès temporaire : il y a des « modes linguistiques» sans lendemain. Or, sans s'en douter, M. Jespersen adhère à cette théorie — éminemment sociologique — quand il dit (p. 35 et suiv.) : «Si l'innovation s'écarte trop de ce que les autres connaissent et reconnaissent, elle meurt tout simplement. Si au contraire elle trouve de l'écho et vibre à l'unisson de l'esprit des autres, alors on s'en souvient, et si l'occasion se présente, elle peut être reproduite, et il donne page 127 un exemple typique de ce mécanisme.
        M. Jespersen rappelle avec juste raison que les innovations les plus fréquentes et les plus caractéristiques relèvent de l'analogie (p.36) ; cela est si vrai que l'on pourrait prétendre que, dans un sens très large, toutes sont analogiques à quelque degré. Mais le mécanisme de l'analogie suppose toujours l'existence d'un modèle admis par tous el que le novateur imite, et ce modèle est fourni par le système de la langue. Ainsi, même dans sa genèse profonde, la nouveauté linguistique ne s'expliquerait que par adaptation — consciente ou inconsciente — à cette institution sociale qu'est la langue. En somme, pour que l'inédit triomphe, il ne doit se heurter à aucune des deux forces qui maintiennent et organisent le langage: la tradition d'une part, et de l'autre la régularité des types de formation. C'est ainsi qu'un futur aussi régulier que j'allerai n'a aucune chance d'être adopté, parce que j'irai est consacré par une tradition qui elle-même résulte de l'emploi énorme qu'on fait du verbe aller. Inversement, le mot endormissement, qu'on a essayé d'acclimater à
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côté de endormir, n'a pas eu de succès non plus, parce qu'il n'est pas régulier et ne se conforme pas au type qui devait lui servir de modèle (cf. sentir, sentons : sentiment ; endormement, que je lis dans le dernier livre de Léon Daudet, ne sera peut-être pas plus heureux, et pour une raison analogue.
        Sans doute l'attitude de la langue vis-à-vis des innovations n'est pas toujours identique ; elle varie notamment selon le degré de culture du groupe et la quantité des besoins de la pensée collective; une langue au service d'une civilisation raffinée a plus de choses à exprimer, et par suite, des tendances moins conservatrices qu'un parler de sauvages. Cette réceptivité plus grande — qui caractérise les langues de l'Europe occidentale — peut voiler le fait social, mais n'indique qu'une différence de degré, non de nature; et si l'esprit public s'élargit et s'assouplit, cela ne veut pas dire qu'il a cessé d'exister, bien au contraire.

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        En résumé, l'écart qui semble séparer Saussure et M. Jespersen est beaucoup moins considérable que ne le ferait penser l'attaque véhémente déclenchée par le second: nous croyons avoir montré qu'il s'agit surtout de malentendus. M. Jespersen ne comprend pas très bien la terminologie saussurienne, et la vraie définition de la parole lui échappe; il interprète à la lettre ce qui n'est qu'image et symbole. De plus, il traite les types linguistiques comme des entités bloquées, ce qui est incompatible avec la vie de l'esprit. Enfin, surtout, il ne s'est pas contenté de lire Saussure d'un œil distrait; il est injuste envers lui. Quand on se rappelle tous les points de contact, signalés dans cette étude; quand ou constate que tout le chapitre Correct and good language (p. 123 à 140) pourrait être contre-signé par Saussure, alors on regrette qu'un linguiste aussi sérieux que M. Jespersen ait traité comme un écolier pris en faute un homme de génie qui se trouve avoir professé et popularisé quinze ans avant lui des doctrines presque identiques aux siennes. Le parti pris d'individualisme qu'il affiche à cette occasion aura pour seul résulat de donner un aspect un peu vieux jeu à un ouvrage qui, par ailleurs, est bien au point. Si au contraire M. Jespersen pense par là rejoindre
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certaines théories très actuelles, comme celles de Croce, il ne doit pas oublier qu'il existe de par le monde d'autres écoles, tout aussi vivantes, et très capables de lui donner la réplique.
        Son livre n'en demeure pas moins un livre fort utile et fort suggestif, comme tout ce qui sort de la plume du savant danois; il contribuera beaucoup à montrer aux sociologues l'importance considérable du langage dans l'ensemble des faits sociaux.



[1] Leçon d'ouverture d'un cours sur le langage et la vie sociale, faite à I'Université de Genève le 13 avril 1926.

[2] F. de Saussure. Cours de linguistique générale. L'ouvrage est cité ici d'après la seconde édition (Paris, Payot 1922) et désigné par l'abréviation CLG.

[3] Le Langage et la Vie (Paris, Payot, 1926) est désigné dans cet article par l'abréviation LV.

[4] « C'est la parole qui fait évoluer la langue… Il y a donc interdépendance de la langue et de la parole; celle-là est à la fois l'instrument et le produit de celle-ci.» (CLG, p. 27 et passim.)