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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Н.Ф. ЯКОВЛЕВ : «Математическая формула постронрия алфавита (опыт практического приложения лингвистической теории, [1])», Культура и письменность Востока, кн. I. М., 1928, стр. 41—64.



 

Ce texte de Jakovlev est fondamental pour suivre la constitution de sa théorie phonologique qui a dirigé et orienté le travail pratique de l’élaboration des alphabets pour les peuples de l’URSS.

            Le problème de l’élaboration d’un alphabet scientifiquement fondé doit d’après Jakovlev être élaboré à partir des acquis de la linguistique théorique, de la « linguistique appliquée ». Sa formule de la création d’un alphabet plus économique (concernant le nombre de lettres) permet en effet de sortir de l’impasse dans laquelle s’étaient retrouvés les chercheurs « phonéticiens » qui avaient essayé de proposer moins des alphabets que des transcriptions phonétiques (comme l’alphabet analytique de Marr pour la langue abkhaze). On peut, affirme l’auteur, décider à partir de l’étude de la phonétique de la langue donnée, que son alphabet doit comporter un nombre bien défini de lettres. La science nouvelle exige une révision fondamentale des bases de la phonétique théorique.

            Jakovlev avance premièrement une définition du phonème comme « différence sonore dégagée dans la parole en tant qu’élément plus bref par rapport aux éléments signifiants du langage ». L’alphabet doit comporter le nombre de lettres correspondant à celui des phonèmes.

            Une deuxième formule présente un calcul des réductions possibles dans le nombre de lettres.

            Jakovlev part de l’analyse des systèmes phonologiques des langues turkes, puis de celui de la langue russe dont le nombre de lettres pourrait, d’après lui, être réduit à 30.

            La formule de Jakovlev, et surtout sa deuxième partie, va s’avérer fondamentale notamment pour les langues du Caucase, dont les systèmes phonologiques se composent de plus de 70 phonèmes.



(Elena Simonato-Kokochkina)

 

 

 


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