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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- Marguerite LIPS : Le style indirect libre, Paris : Payot, 1926.

 

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HISTORIQUE DES RECHERCHES SUR LE STYLE INDIRECT LIBRE

En 1912, la revue Germanisch-Romanische Monatschrift (G. R. M.) publia un article de M. Charles Bally : Le style indirect libre, qui retint l'attention des linguistes, car il exposait sous une désignation nouvelle un procédé de grammaire inconnu. Ce procédé était décrit avec soin dans son emploi en français actuel, ses moyens d'expression mis en lumière, sa place entre le style indirect et le style direct nettement marquée. M. Bally indiquait dans les grammaires de MM. Plattner, Strohmeyer, Lücking des remarques sur le conditionnel qui touchent au style indirect libre.

Cette nouveauté de grammaire provoqua une discussion immédiate (parmi les collaborateurs de la G. R. M.). M. Kalepky répondit au style indirect libre de M. Bally par Verschleierte Rede (discours voilé). Il rappelle une étude antérieure ou il avait traité le même problème sous le titre : Mischung indirekter und direkter rede (1899) et où il prenait position contre Tobler, qui dans ses Vermischte Beiträge zur französischen Grammatik (2e série, p. 132 ss.) avait signalé un conditionnel employé
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connue futur transposé. M. Kalepky s'inspirait de vues trop exclusivement psychologiques : absorbé par la genèse du type, il n'en saisit pas la valeur statique (cf. p. 107).

L'année suivante, M. Lorck reprit le problème controversé dans son Passé défini, Imparfait, Passé indéfini. Pour lui le style indirect libre se réduit à une question d'imparfait, auquel il attribue une fonction unique, celle de servir l'imagination (Ausdruck des Phantasiedenkens). Dès lors, par une faute de perspective, on prit l'habitude d'identifier le style indirect libre avec certains emplois de l'imparfait. C'est ainsi que M. Lerch a analysé « la valeur stylistique de l'imparfait du discours », die stilistische Bedeutung des Imperfektums der Rede (G. R. M., 1914). Il constate avec justesse que les moyens affectifs du direct et de l'indirect libre sont les mêmes ; mais cette ressemblance lui fait méconnaître la parenté étroite du nouveau procédé avec l'indirect subordonné (cf. p. 59 ss.).

Si tous ces linguistes sont d'arccord pour combattre M. Bally, qu'ils ne comprennent pas, cela tient à une cause profonde : ils appartiennent tous plus ou moins à l'école dite de linguistique idéaliste qui se groupe autour de M. Vossler et qui, sur un fond de préoccupations communes (analyse des rapports entre le langage et la pensée), se distingue nettement des tendances saussuriennes de l'école genevoise. Rien ne caractérisc mieux cette opposition que les deux
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termes que Saussure lui-même a si bien définis : parole et langue d'une part, procès et procédé de l'autre. L'école de Vossler est du coté de la parole, que l'école genevoise sépare nettement de la langue (cf. Cours de linguistique générale de F. de Saussure, p. 36 ss., et l'article de M. Bally : Langue et Parole (Journal de Psychologie, juillet 1926).

L'école de Munich s'attache trop exclusivement aux créations individuelles qui sont, au point de vue linguistique, des procès. Saussure, qui reconnaît toute leur importance, se garde de les confondre avec les procédés de la langue, institution sociale, consacrée par la mentalité collective et imposée aux individus, qui ne peuvent la modifier à leur guise. L'antinomie entre ces deux conceptions de la linguistique éclate dans les malentendus que nous venons de signaler à propos du style indirect libre.

M. Bally jugea nécessaire de répondre à ces critiques et de préciser certains points obscurcis par la controverse. En 1914 parut son second article : Figures de pensée et formes linguistiques. Il y distingue expressément la genèse du style indirect libre et sa valeur statique ; cette dernière sollicite spécialement son attention. Il montre comment, dans un état de langue donné, les faits sont plus ou moins incorporés ; c'est pour cela en particulier que la physionomie du style indirect libre est variable, Dans ce même article, M. Bally qui, deux ans auparavant, voyait dans le style indirect libre un procédé
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exclusivement français, le surprend en allemand cet en anglais et entrevoit son caractère proprement interlinguistique : « Il faudra s'attendre à le retrouver dans toutes les langues représentant des mentalités analogues et où la pensée tend à se mouler dans les mêmes types. »

La grande guerre éclate et interrompt cette petite joute linguistique. Toutefois, en 1916, J. Haas mentionne brièvement; le style "indirect libre dans sa Französische Syntax.

Vers 1919, M. Herdin, ayant eu connaissance des travaux de M. Bally, lui signale un ouvrage que lui-même avait publié en 1905 et ou, pour la première fols, il décrivait le style indirect libre : Studien über Bericht und indirekte Rede im modernen Deutsch (cf. p. 197). Cette thèse, préparée par deux articles: Würde + Infinitiv als Indikativ futuri praeteriti, Ueber würde mit dem Infinitiv, avait en effet échappé à M. Bally. M. Herdin cite Behaghel comme source d'information : Ueber die Entstehung der abähngigen Rede und die Ausbildung der Zeitfolge im Althochdeutsch (1877), Der Gebrauch der Zeitformen im konjunktivischen Nebensatz des Deutschen (1899). Il reconnaît la transposition des temps (cf. p. 204) son travail est statique, grammatical; ses vues sont donc en accord avec celles de M. Bally. Le prucédé parallèle français n'a pas échappé au grammairien suédois ; il se demande même si l'allemand n'a pas fait un emprunt au français (cf. p. 206).
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M. Herdin rappelle ses éludes dans une revue suédoise : Moderna Språk, Le style indirect libre (imperfektsanförung), févr. 1919. Dans la même revue, M. Låftman écrit : Är « le style indirect libre » ett indirekt framställningssätt ? (le style indirect libre est-il une reproduction indirecte ?) II le nie. Puis, « Le style indirect libre » ännu en gång (encore une discussion à propos du style indirect libre), par M. Låftman et M. Herdin (ibid, mars 1919). Ces articles, s'ils n'apportaient pas d'idées nouvelles, avaient le mérite d'actualiser ce problème de grammaire.

Dans la même revue, M. Oldin (Randanmärkningar till skoltexter, mars 1918), signale l'indireci libre anglais, comme l'avait d'ailleurs fait M. Låftman dans le premier des articles cités tout à l'heure. M. Mennicken, sans connaître ces remarques, consacre un article au même sujet : Eine eigentümliche Gestaltung des abhängigen Fragesatzes im Englischen, zugleich eine Bemerkung zur « freien indirekten Rede », où il accepte la terminologie et la manière de voir de M. Bally. Dans un second article, qui suit de près le précédent : Jüngere Verwendungen von «würde + Nennform im Schriftdeutsch», il rend hommage au travail de M. Herdin et trace le programme d'un ouvrage sur l'histoire du style indirect libre allemand qui, à notre connaissance, n'a pas encore paru.

Après le conditionnel, c'est l'imparfait qui reprend
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sa place dans la discussion. M. F. Hartmann, dans un travail sur le grec ancien (Aorist und Imperfektum), est amené à parler de l'imparfait français et de l'étude de M. Lorck mentionnée plus haut. Il en critique l'explication purement psychologique, ramène tout à la consécutio temporum et à la notion des temps relatifs. Pour lui, le style indirect libre n'existe pas. Tel n'est pas l'avis de M. Spitzer. L'italien lui fournit la matière d'un petit article : Zur stilistischen Bedeutung des Imperfekts der Rede (G. R. M., 1931), où il remarque avec justesse que le style indirect libre est un procédé littéraire précieux ; d'une part il atténue la subjectivité de l'auteur en transformant en discours des parties narratives, d'autre part il donne aux discours plus de réalité[1].

Sentant que l'explication psychologique est compromise, M. Lorck entreprend de la réhabiliter, et dans sa brochure : Die erlebte Rede, attaque de nouveau M. Bally tout en ignorant MM. Herdin et Mennicken. Les préoccupations génétiques de M. Lorck l'empêchent de voir la valeur statique du style indirect libre et perpétuent le malentendu ancien. M. Lorck a utilisé la thèse de doctorat de Mlle G. Lerch dont un extrait seulement a paru dans la Festschrift fur Vossler. Le titre de son ouvrage : Die uneigentliche
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direkte Rede,
révèle à lui seul l'opposition de ses conceptions et des nôtres, comme nous y avons insisté à plusieurs reprises (surtout, p. 108) ; on nous dispensera d'en parler ici. plus longuement.

Mais c'est toujours à l'imparfait qu'on revient. Dans Das Imperfekt als Ausdruck der lebhaften Vorstellung (Ztschft f. roman. Phil., 1922), M. E. Lerch ramène tous les emplois de l'imparfait à une fonction fondamentale unique, celle d'exprimer des pensées imaginatives (Phantasiedenkakte)[2]. J'avoue ne pas bien comprendre. S'agit-il d'un nouvel aspect grammatical ? d'une notion purement psychologique ? L'essentiel est que l'auteur nie la valeur transpositive de l'imparfait, question à laquelle est suspendue toute la théorie du style indirect libre (cf. chap. IV).

C'est encore l'aspect psychologique du problème qu'envisage M. Spitzer dans ses études les plus récentes. L'une, Pseudo-objektive Motivierung, ana­lyse au point de vue du style indirect libre un roman de Ch. L. Philippe, Bubu de Montparnasse (Ztschft
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f. franz. Sprache u. Lit., LVI, 7/8); l'autre, le style de l'écrivain Alfred Kerr, dans Sprachmischung als Stilmittel und als Ausdruck der Klangphantasie (G. R. M., Jahrg. XI). Dans ces deux articles, le style indirect libre est indiqué comme type intermédiaire entre le direct et l'indirect et comme caractérisant une attitude tantôt subjective, tantôt objective de l'écrivain[3].

 

Entre temps, les Français avaient abordé à leur tour le problème, mais, comme les Allemands, ils l'attaquaient de biais seulement. En 1889 déjà, M. L. Clédat avait décrit l'emploi du conditionnel dans sa fonction de futur transposé (Nouvelle Grammaire historique du français, voir aussi l'édition de 1908). M. Clédat apporte des précisions sur ce point de détail dans Futur dans le passé et conditionnel (Revue de Philolog. française et de lift., 1910). Ses remarques ne trouvèrent pas d'écho.

Une dizaine d'années plus tard, la question est reprise dans une discussion littéraire de la Nouvelle Revue française (N. R. F.). Marcel Proust, A propos du style de Flaubert, est frappé de la fréquence de l'imparfait : « Cet éternel imparfait, composé en partie de paroles des personnages que Flaubert rapporte habituellement en un style indirect pour qu'elles se con-
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fondent avec le reste » (janv. 1920). Ce que Proust a entrevu, M. A. Thibaudet va l'analyser dans une Lettre à M. Proust (mars 1920, ibid.). Il rattache au style indirect les imparfaits qui le frappent dans Flaubert et signale des faits analogues chez La Fontaine : « Ainsi, dit-il, les apparentes inventions gram­maticales de Flaubert se retrouvent chez les écrivains qui l'ont précédé et cela parce qu'elles ne forcent jamais la langue et qu'elles ont dû être employées, lorsqu'ils en avaient l'occasion, par les maîtres qui connaissaient les ressources de cette langue. Si pourtant elles font figure d'inventions grammaticales, c'est que Flaubert, le premier, les a employées systématiquement, consciemment, pour exprimer un sentiment des choses humaines, vues de l'intérieur, qui lui est propre, et cette invention authentique nous paraît accompagnée d'une invention grammaticale qui l'est moins. »

En 1921, j'ai consacré au style indirect libre dans Flaubert (Journal de Psychologie, Paris) une étude dont j'ai tiré parti pour le présent travail (v. p. 186 ss.). M. Thibaudet revient, un peu plus tard, au même problème dans son Gustave Flaubert (192?.). Il a pris connaissance des articles de M. Bally, dont il accepte les conclusions grammaticales.

M. Legrand fait une place au style indirect libre dans sa Stylistique française ; il le désigne par le terme de semi-direct, tout en reconnaissant un procédé de style indirect. M. Ferd. Brunot ne pouvait ignorer
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le style indirect libre dans son ouvrage la Pensée et la Langue. Il en parle, en effet, mais sans le désigner par un terme spécial, comme variété du discours indirect. Comme M. Legrand, M. Brunot semble ignorer les études faites a ce sujet et sur lesquelles M. Bally attire son attention dans l'article consacré à la Pensée et la Langue (Bull. de la Soc. de linguistique, Paris, 1922).

M. Juret, en partant des études de M. Bally, écrit : Sur le style indirect libre en latin (Mélanges linguistiques offerts à M. J. Vendryes). Nous ne croyons pas que M. Juret ait tout à fait compris les données du problème. Selon lui, la coordination du discours indirect est le seul indice auquel on reconnaît l'in-direct libre : « En français, le style indirect libre consiste à rapporter les paroles ou les pensées d'un sujet sans les subordonner explicitement ou implicitement à un verbe principal dire ou penser. » Ainsi il signale comme style indirect libre en Iatin des discours indépendants d'un verbe introducteur, mais caractérisés par la transposition modale (l'infinitif ou le subjonctif) ce qui, selon nous, est incompatible avec le type en question.

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On le voit : les recherches faites en France ne peuvent se comparer à celles des grammairiens allemands: peu nombreuses, elles sont aussi plus disper-
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sées et, ne s'inspirent pas de doctrines cohérentes ni d'aucun échange de vues avec les autres. Le silence d'un pays à l'autre s'explique, en partie du moins, par l'orientation très différente des recherches sur le style indirect libre (et sur la grammaire en général). La langue maternelle retient presque exclusivement l'attention des Français, tandis que les Allemands font des analyses simultanées dans plusieurs langues. Nous avons déjà remarqué qu'en Allemagne le problème psychologique et génétique préoccupe les esprits, en France on observe le fonctionnement au sein du système. Comme l'a dit M. Jaberg[4], cette opposition s'étend aux études linguistiques dans leur ensemble et se remarque surtout, d'une part, dans les travaux des savants suisses Ferd. de Saussure (Cours de linguistique générale) et M. Ch. Bally (Le Langage et la Vie, 1926), et, d'aulre part, dans ceux du savant autrichien M. Schuchhardt [Schuchhardt Brevier) et de M. Vossler, de Munich (Frankreich im Spiegel seiner Sprachgeschichte).

L'historique des recherches sur le style indirect libre est intéressant à un autre point de vue, en ce qu'il fait saisir sur le vif comment un fait de gram-
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maire peut arriver à notre connaissance : il s'insinue dans la langue à l'insu de tous et l'on ne s'en aperçoit que tardivement, quand il est constitué. Les grammairiens, à la poursuite d'autres problèmes, n'en découvrent d'abord que des parties détachées : ici un cas curieux du conditionnel, là un emploi spécial de l'imparfait ; puis quelqu'un voit tout à coup le problème dans son ensemble. M. Bally a eu ce mérite. Il a mis en pleine lumière un procédé important des langues modernes. La porte est ouverte sur une foule de recherches de détail, sur des discussions de principes fondamentaux.

Mais pourquoi le style indirect libre a-t-il passé si longtemps inaperçu ? C'est qu'un procédé de syntaxe ne se laisse pas saisir aussi aisément qu'un mot. Il se dissimule sous des centaines de réalisations différentes, il faut l'extraire de ces matérialisations toujours changeantes. En outre, l'étude de la grammaire, surtout en France, est fixée par une longue tradition. On étudie la syntaxe à l'aide de catégories et de méthodes désuètes. Comment l'analyse des formes extérieures pourrait-elle faire trouver le mécanisme délicat du style indirect libre? M. Bally, en 1912, disait : « Pourquoi n'est-il nulle part question du style indirect libre (dans les grammaires) ?... La raison en est simple : le style indirect libre est une
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forme de pensée, et les grammairiens partent des formes grammaticales. » (G. R. M., 1912, p. 605.)

Le chemin est frayé à cette orientation nouvelle, grâce au Traité de Stylistique de M. Bally, à la Pensée et la Langue de M. Brunot. Quant à l'enseignement pratique, il ne suit que tardivement les suggestions de la science. Toutes les grammaires scolaires consacrent un paragraphe au style direct et au style indirect, mais on n'y trouve rien sur le troisième procédé de reproduction. MM Lanusse et Yvon font une heureuse exception dans leur Cours complet de Grammaire française (p. 232 et Ex. p. 156).

Un travail d'ensemble était donc nécessaire. Il faut que le style indirect libre s'impose enfin à l'attention de tous ceux qui s'occupent des langues et qu'ils lui accordent l'importance qui lui revient au sein de chaque système.

 



[1] II dit, à propos d'un passage de d'Annunzio : « D'Annunzio hat also verstanden, zwischen subjektiver und objektiver Rede die Wage zu halten, dass er die subjektive Rede als in der Realität richtig, die in der Realität vorgekommene Vision als subjektive kennzeichnet. »

[2] Dieser Visingsehen Auffassung gegenüber wird nun hier die Auffassung vertreten werden, dass das Vielartige auch heutzutage noch in einfachen Denkakten wurzelt, und dass die verschiedene Stellungnahme gegenüber der Vergangenheit, die sich im Défini, Imperfekt und Indéfini ausspricht, auf psychologischen Vorgangen elemantarster Art beruht, deren Dreiteitung sich ohne weiteres aus der allgemeinen Eigenart des menschlichen Geistes ergibt. Demnach hatte gezeigt werden müssen, dass in allen von Vising aufgeführten typischen Gebrauchsweisen (z. B. des Imperfekts) Dauer, Gleichzeitigkeit, Wiederholung ; Imperfekt in der Beschreibung, in der indirekten Rede, im Bedingungssatz, Imperfekt zum Ausdruck von Träumen und Visionen, von Gedachtem und Gesagtem, Imperfekt de conatu, immer und überall «Phantasiedenkakte » vorliegen.

[3] Je regrette que l'article de M. O. Walzel : Die erlebte Rede (Ztschft. f. Bücherfreunde, 1924) soit arrivé trop tard à maa connaissance et que je n'aie pu en tenir compte.

[4] Idealistische Neuphilologie (G. fi. M., 1926, p. i ss.) : Es ist doch wohl nicht nötig, dass Europas politische Zerfahrenheit auch auf dem Gebiet der Sprachwissenschaft nachgeahmt und dass diese unter eine Anzahl Sekten aufgeteilt werde, die sich gegenseitig nicht verstehen. Ich erinnere mich kaum, dem Namen Vosslers, der auf die jüngere Generation deutscher Linguisten und Philologen so stark gewirkt hat, je in einer französisch geschriebenen sprachwissenschaftlichen Arbeit begegnet zu sein, was doch kaum nur seinem grundsätzlich verschiedenen Standpunkt oder dem nationalen Gegensatz zuzuschreiben ist. Anderseits sieht Vossler, wie ich aus einigen Audeutungen der sprachphilosophischen Aufsatze schliesse, der französischen Schule, die von de Saussure ausgeht, von Bally abgesehen, recht fremd gegenüber.