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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы

-- MEILLET Antoine : «La notion de langue mixte», in MEILLET A.: La méthode comparative en linguistique historique, Paris : Champion, 1925, p. 72-83.

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        Durant longtemps, la linguistique historique a opéré avec l'hypothèse tacitement acceptée que la langue se transmet de génération en génération, chaque enfant reproduisant de son mieux le parler de son entourage. Tel est le cas qui semble normal et qu'on observe souvent en effet.
        Mais il arrive qu'une population change de langue. Ce n'est pas un fait exceptionnel : parmi les pays dont l'histoire est connue — et l'on sait que nulle part, dans le cas le plus favorable, l'histoire faite au moyen de textes ne remonte au delà de cinq mille ans environ, période courte par rapport au développement total de l'humanité —, il n'y a presque pas un peuple qui n'ait changé de langue au moins une fois, et généralement plus d'une fois.
        De tous les pays, l'Egypte est celui dont l'histoire remonte le plus haut et où il y a le plus de conservation ; or, après avoir persisté durant environ quatre mille ans de période historique, l'égyptien est sorti de l'usage et a été remplacé par l'arabe, sans que le fond de la population ait sensiblement changé ; la conquête macédonienne a amené une colonie grecque, surtout à Alexan-
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drie, et elle a entraîné l'hellénisation de petites couches de dirigeants ; mais le fond de la population est demeuré le même, même en tenant compte des émigrants venus de Syrie. — Sur le territoire de la France actuelle, le gaulois a dû arriver avec la conquête celtique, durant la première moitié du millénaire qui a précédé l'ère chrétienne; puis il a cédé la place au latin après la conquête romaine ; la conquête gauloise ne paraît pas avoir renouvelé la population, et la conquête romaine n'a sûrement apporté que peu d'éléments nouveaux. — Il serait aisé de multiplier les exemples : il intervient souvent des changements de langue. Il importe d'examiner en quelles conditions se font ces changements et quels en sont les effets.
        Le cas le plus facile à observer est celui qui se rencontre actuellement presque partout en Europe. Dans chaque région, il y a un groupe de parlers locaux de même famille et une langue écrite, langue de civilisation qui sert à tous les usages généraux, aux relations avec l'ensemble du pays et qui est la langue du gouvernement, de l'école, des administrations, de la presse, etc. En pareil cas, la langue écrite a sur les parlers locaux une forte influence.
        Alors il se produit deux mouvements de sens divers et qui aboutissent à un même résultat final.
        Le parler local s'emplit d'éléments empruntés à la langue générale, qui seule est en mesure de répondre aux besoins nouveaux de la civilisation et dont le prestige est grand par rapport au parler local : c'est la langue des gens les plus puissants et les plus cultivés. En étudiant les parlers locaux de la Gaule romane,
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M. Gilliéron a reconnu que, dans les cas où ils éprouvaient un embarras, ces parlers ont cherché dans le français général les moyens de se tirer de difficulté. Ainsi, loin de fournir une tradition pure et résultant de leur histoire propre, les parlers gallo-romans comprennent, en une large mesure, des éléments français généraux « patoisés ». Les études sur les parlers gallo-romans comportent maintenant un grand chapitre sur les procédés par lesquels ces parlers ont adapté les mots français. Comme le français et le parler sont de même famille, ils présentent pour le fonds ancien de leur vocabulaire des correspondances régulières, et, en tenant compte de ces correspondances, il n'est pas difficile aux sujets employant le parler local de faire, avec des mots français, des formes de type patois, ou de transporter dans le patois des tours de phrase français. En revanche, ce travail d'illettrés est souvent si bien fait que le linguiste a peine à discerner dans le patois ce qui est vraiment indigène de ce qui est adapté.
        La supériorité de la langue générale et par sa valeur et par les commodités qu'elle présente pour communiquer avec d'autres hommes est telle que, en dépit des vieux usages, on tend bientôt à préférer cette langue générale au parler local, comme on substitue le costume urbain aux costumes locaux. Mais il est moins facile de changer de langue que de costume. Si les parlers locaux de la France sont souvent en grande partie du français patoisé, le français employé au village est souvent du patois francisé. Dans bien des cas, il suffit de changer un peu le mot local pour en faire un mot français correct : le mot Iwé du village devient français dès qu'on le prononce Iwa (lot). Le mot berrichon lavwé
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est un peu plus difficile à franciser ; il ne suffit pas de le prononcer lavwa : il faut ajouter r (fr. lavoir) ; aussi y a-t-il chance que lavwé survive quelque temps ; mais tout le monde finit par dire lavoir, à la manière française. Ce qui survit le plus, ce sont certains usages grammaticaux fixés dans le mémoire et dont on prend à peine conscience, comme il a été indiqué ci-dessus, p. 26. Ces usages s'éliminent à leur tour, et ainsi, morceau par morceau, le parler local est remplacé par le français général. Ce mouvement se produit maintenant d'une manière rapide, plus vite dans certaines régions que dans d'autres : le français général élimine plus le parler local dans le centre de la France qu'en Picardie par exemple. Mais le mouvement a lieu partout, et dès maintenant on entrevoit le moment où, dans la France du Nord, toute étude des parlers locaux sera devenue impossible, parce que ces parlera seront sortis de l'usage. Or, ils étaient encore usuels partout dans les villages à la fin du xvm* siècle ; et, encore dans la première partie du xix« siècle, la façon de parler dans tous les villages de France conservait au moins des restes considérables du type local. Le fait français n'est pas une nouveauté dans l'histoire. Au Ve siècle av. J.-C, presque chaque localité grecque avait son parler propre. A partir de cette époque, l'action de la langue générale, de plus en plus forte, élimine les unes après les autres les particularités locales, et une langue commune, fondée sur l'usage attique, se répand sur toute Ja Grèce. Malgré des réactions multiples, cette langue s'est imposée partout, et, dès l'époque impériale, on voit que l'emploi en était devenu à peu près universel sur le domaine hellénique. Les parlers grecs modernes, qui ont de nouveau divergé les uns d'avec les
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autres, continuent tous cette langue commune. Et c'est à peine si l'on entrevoit sur un point quelque menue survivance des parlers locaux du grec antérieurs à la généralisation de la langue commune.
        Mais cette généralisation ne va pas sans des réactions qui modifient la langue générale. Le grec qui s'est généralisé n'est pas du pur attique. Les traits qui se sont répandus partout sont surtout ceux qui étaient communs à l'attique et à l'ionien et, en outre, quelques particularités propres à l'attique. Mais d'autres particularités trop spéciales à l'attique n'ont pas été acceptées. Par exemple on a préféré ss à la prononciation tt des formes correspondantes de l'attique, et l'on a dit metissa « abeille », comme en ionien et dans la plupart des parlers, non pas metitta, qui était la forme d'Athènes. Comme, avec le temps, Athènes s'est conformée aussi à l'usage commun, des particularités attiques ont disparu. Ainsi « aucun » était arrivé au IVe siècle av. J.-C. à se dire uthēs à Athènes ; cette forme attique n'a pas prévalu, et la vieille forme udēs, qui avait subsisté hors d'Athènes, a fini par revenir à Athènes. Le grec moderne, pour dire « non », a en conséquence δen, qui est l'ancien neutre udén « rien ». Le grec commun ne continue donc pas purement un seul parler ; il comprend des éléments appartenant à des parlers voisins les uns des autres, mais distincts.
        Même le français général, qui est la langue de Paris, n'est pas sans subir des influences provinciales, malgré le purisme qui prévaut en France.
        Ainsi une langue générale est plus ou moins une langue mixte, par la manière dont elle se constitue et par la complexité des éléments qui y entrent.
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        Ceci peut aller loin. L'italien général est fondé sur l'usage toscan ; mais la prononciation n'admet pas les particularités toscanes, et l'on enseigne volontiers que l'italien général est une lingua toscana in bocca romana. L'anglais général repose sur l'usage de Londres ; mais, placé au point de rencontre de dialectes divers, Londres a dans son parler des traits qui proviennent de régions différentes. Ainsi les langues générales, par le fait qu'elles se sont fixées pour répondre aux besoins d'hommes dont les origines sont différentes, ne reposent pas sur une tradition une, même dans les cas les plus favorables.
        Il peut même y avoir de l'artifice dans la manière dont se constituent les langues générales. Ainsi le grammairien Vuk qui a donné au serbo-croate écrit sa forme, s'est fondé sur les parlers d'une région serbo-croate où l'ancien x (h) était amui ; et il avait commencé par fixer la langue sans h. Après réflexion, il lui a paru bon de tenir compte des parlers, de type plus archaïque, où h s'était conservé. La langue qu'il a fixée s'est trouvée ainsi être composite. Et, comme les sujets appartenant à des régions où h avait disparu avaient peine à prononcer h, il y a sur ce point un flottement dans l'usage serbo-croate général et beaucoup de trouble.
        L'extension d'une langue générale n'est pas limitée aux cas où les parlers locaux appartiennent au même type linguistique que cette langue générale et ont une même origine. Quand la langue générale est nettement différente des parlers locaux, les faits se présentent d'une manière autre que dans le cas étudié; mais le développement est semblable à plusieurs égards.
        D'une part, la langue indigène à laquelle se superpose
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une langue générale différente, se réduit à des usages locaux et inférieurs. Dès lors, elle se charge d'éléments empruntés à la langue générale. C'est ainsi que, dans l'Armorique française, le breton s'emplit de mots et de tours français. Il peut être parlé avec négligence et perdre quelques-unes de ses particularités les plus caractéristiques. Par exemple, le breton de la région de Vannes s'est beaucoup détérioré. Une langue réduite à des usages locaux tend à perdre une partie de plus en plus grande de ses éléments. En général, ceci importe peu pour l'histoire de la langue ; car un idiome aussi dégradé finit par s'éliminer tout à fait.
        L'usage de la langue générale, plus commode, et qui classe le sujet parmi les gens cultivés, se répand de plus en plus. Mais les gens qui passent ainsi à la langue générale ne sauraient la parler exactement comme ceux pour qui elle est traditionnelle. Outre des termes locaux désignant des animaux, des plantes, des usages, des formes de pays pour lesquels la langue générale n'a pas de mots aussi précis, il subsiste chez les sujets qui sont passés à une langue nouvelle des manières anciennes de s'exprimer; la prononciation n'est d'ordinaire pas reproduite d'une manière parfaite.
        Qu'on observe, par exemple, ce qui se passe en France. Bien que les parlers du Nord et du Midi soient également gallo-romans, ils diffèrent assez pour qu'on ne se comprenne absolument pas, avec le parler, local, d'une région à l'autre. Quand les méridionaux, emploient le français général, qui, pour les habitants des villes, est souvent aujourd'hui la seule langue qu'ils connaissent, ils le prononcent d'une manière spéciale, et qui d'ailleurs diffère d'une région à une autre. La caractéristique des
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voyelles est plus haute dans le Midi de la France que dans le Nord ; les timbres vocaliques employés sont autres ; les voyelles nasales sont autrement articulées ; les e muets, dont la répartition en français est chose délicate et subtile, sont placés de manière incorrecte ; bref, l'ensemble de la prononciation diffère. La grammaire même comporte des différences : le prétérit simple, dont la langue écrite a maintenu l'emploi, mais qui n'existe plus dans le français parlé de la région parisienne, est fréquent chez les méridionaux parlant français. Ainsi, même dans un cas où, comme en français, il y a un type unique d'enseignement de la langue, une influence puriste puissante et un usage fixé avec une rigueur nulle part dépassée, rarement égalée, la généralisation de la langue ne va pas sans une forte adaptation aux habitudes locales. En se généralisant, le français se brise en français régionaux, et le modèle parisien n'est exactement reproduit dans aucune province. Si ces français régionaux n'ont jamais été décrits avec précision, ils n'en existent pas moins. Comme on dit, l'influence du « substrat local » se fait sentir, et, pour autant qu'on peut observer l'extension des langues générales, cette influence paraît inévitable.
        Sans doute l'action de l'école et de la langue écrite et le désir qu'ont les sujets de parler correctement tendent à unifier la forme de la langue générale ; mais cette unification ne saurait être parfaite. La norme de la langue peut être la même partout ; mais elle ne se réalise pas de même partout.
        Sans doute même y a-t-il quelque chose de plus profond : des expériences indiquent que, si les caractères
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anatomiques acquis ne se transmettent pas, il y aurait une hérédité des habitudes acquises. Or, l'usage linguistique a, au plus haut degré, le caractère d'un ensemble d'habitudes acquises. En apprenant une langue nouvelle, les sujets ne perdent pas pour cela leur hérédité. Des tendances qui se font jour dans la langue indigène peuvent dès lors se manifester aussi dans la langue nouvellement adoptée. On comprend ainsi que le latin ait subi des transformations particulièrement profondes sur les domaines où il a remplacé d'autres langues à tendances toutes différentes, et notamment le gaulois. On sait, par exemple, que l'un des traits qui caractérisent le celtique est une forte tendance à altérer, à conformer aux voyelles voisines et même à éliminer les consonnes placées entre voyelles. Or, nulle part plus que sur le domaine gallo-roman, et surtout en français, les consonnes intervocaliques latines ne se sont altérées ou même n'ont été éliminées comme elles l'ont été en français : lepore(m) devient lièvre, et amatam devient aimée. On est amené ainsi à supposer que les innovations les plus caractéristiques du français tiendraient, non seulement à la façon dont le latin a été prononcé en Gaule, mais à une hérédité d'habitudes acquises par les sujets parlant gaulois. Avec cette forme de l'hypothèse, les objections que l'on fait souvent à la théorie du substrat se résolvent immédiatement. Le passage de u fermé à ü sur le domaine gallo-roman et en Alsace ne serait pas une survivance immédiate du gaulois, mais l'effet  lointain de certaines  habitudes acquises transmises par hérédité.
        Si l'explication — au moins partielle — de la diversité des formes prises sur différents domaines par une langue qui se généralise est souvent contestée, c'est qu'on envi-
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sage les faits d'une manière trop mécanique : il ne faut pas s'attendre à trouver dans la langue généralisée des particularités du «substrat» sous forme brute. L'action est complexe et se manifeste sous des formes au premier abord peu apparentes.
        Ceci posé, une langue généralisée est, sur les domaines où elle s'étend, une langue plus ou moins mixte, puisqu'à côté d'une norme universelle, on y observé l'influence — sans doute profonde — d'usages locaux, d'habitudes locales.
        D'ailleurs, et même en dehors de ces influences intimes, l'emprunt suffit à donner à une langue un aspect nouveau s'il devient fréquent. Le fait que l'anglais doit au latin et au français plus de la moitié de son vocabulaire suffit à lui seul à le différencier d'avec les autres langues germaniques. La prononciation même en est touchée, puisque les mots empruntés ont gardé leur accentuation et que l'accentuation germanique sur l'initiale du mot a cessé, dès lors, de garder son caractère de constance. On peut emprunter des manières de parler : le tour allemand was für peut être transposé dans un tour slave čto za. Il se produit même des expressions dont les éléments sont pris à deux langues : en latin, le grec kath-ena (littéralement « par un ») a été en partie calqué, en partie emprunté, et il est résulté de là *cata-uno, *cat-uno, d'où espagnol cadauno, italien caduno « chacun ».
        Qui dit emprunt admet que le sujet parlant a conscience de deux langues distinctes: Et en effet, dans les langues à morphologie compliquée comme les langues indo-européennes, les langues sémitiques, les langues bantous, ou
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même dans des langues à morphologie plus simple, mais comportant des caractéristiques bien définies de catégories grammaticales, le sujet parlant doit toujours parler une certaine langue; il a le sentiment de parler ou une langue ou une autre ; et il ne saurait mêler la morphologie d'une langue à celle d'une autre. Si dégénéré que puisse être son breton, l'habitant de la région de Vannes sait s'il parle français ou breton. Car il emploie suivant les cas deux morphologies essentiellement distinctes. M. Marr a supposé que la morphologie arménienne, dont le caractère indo-européen est manifeste, comprendrait des éléments dus à une population antérieure à l'arrivée dans le pays arménien d'hommes parlant une langue indoeuropéenne; mais il n'a pas réussi à démontrer cette hypothèse et il n'a, hors de son école propre, convaincu aucun des linguistes qui s'intéressent à l'histoire de l'arménien.
        Pour des langues comme celles d'Extrême-Orient qui ont un minimum de morphologie, et où la phrase se fait à l'aide d'ordres de mots définis et de mots accessoires, on conçoit mieux que le sujet parlant emprunte des procédés à deux langues. On se représente aisément qu'un Annamite puisse mêler à son parler propre des traits du chinois. La juxtaposition de deux langues de cette sorte est relativement aisée. Et ce n'est peut-être pas un hasard qu'il soit difficile, en Extrême-Orient, de reconnaître et d'établir des parentés de langues.
        En fait il ne s'est pas rencontré jusqu'ici de cas où l'on ait été conduit à poser que le système morphologique d'une langue donnée résulte d'un mélange des morphologies de deux langues distinctes. Dans tous les cas observés jusqu'à présent, il y a une tradition continue
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d'une langue ; il peut y avoir un nombre plus ou moins grand d'emprunts, et ces emprunts peuvent occasionner certains procédés nouveaux de formation des mots ; la tradition peut être du type courant : transmission de la langue des anciens aux jeunes, ou résulter d'un changement de langue : apprentissage d'une langue de communication par une population qui abandonne finalement son idiome propre. Mais il y a tradition une pour le système morphologique.
        Néanmoins on ne saurait affirmer que, dans certains cas favorables, il n'y ait pas eu des « mélanges » véritables. Le jour où l'on viendrait à les rencontrer, la tâche du linguiste serait malaisée. Si l'on a pu arriver à faire, par la comparaison, l'histoire de quelques langues, c'est que l'on était sûr que chaque système nouveau devait s'expliquer en partant d'un système unique. Au cas où l'on devrait faire état de deux systèmes initiaux et de réactions de l'un sur l'autre, les méthodes actuelles ne suffiraient pas. Car le droit qu'on aurait de choisir entre deux séries de formes originelles causerait un tel arbitraire que toute démonstration deviendrait presque irréalisable. Malgré les hypothèses faites en ce sens, les linguistes ne se sont par bonheur jamais jusqu'ici trouvés de manière sûre devant pareille difficulté. Pour en triompher, la linguistique devra, si la difficulté vient à se rencontrer vraiment, élaborer de nouvelles méthodes, plus délicates que celles qui sont décrites ici, et il resterait à les éprouver.