Résumé :
De nombreux malentendus dans la façon dont bien des journalistes d’Europe francophone voient la situation actuelle en Europe orientale (Ukraine, Balkans) proviennent du fait que les mots «nation» ou même «langue» n’ont pas le même sens dans les deux côtés de l’Europe.
Dans l’idéologie jacobine française, la nation est un projet politique, qui, une fois réalisé, impose une langue «nationale» à la population, au détriment des dialectes, patois et langues régionales. En Allemagne au contraire, marquée par l’idéologie romantique dès la fin du XVIIIème siècle, la langue, fondement de la culture, était supposée représenter une nation précédant tout Etat. Toute l’Europe orientale est profondément marquée par cette idéologie romantique, que le marxisme-léninisme n’a jamais remis en question.
La Suisse aux quatre langues ne peut donc pas être considérée comme une nation dans ce type de pensée.
On donnera dans cette conférence quelques éléments de réflexion pour comprendre une logique différente, qui sous-tend des comportements politiques et culturels fort complexes.
Lecture conseillée :
https://medium.com/ithaque-reportages/la-linguistique-n-a-strictement-rien-à-dire-sur-la-façon-dont-on-doit-découper-une-frontière-25207592edbd