Après l’eau froide, voici les fuites. Une chose est sûre, ou du moins, je commence à en avoir l’impression, ce séjour en Russie m’apportera beaucoup. Une fois revenue en Suisse, c’est comme si je pourrai prétendre à plusieurs métiers… Déjà diplomate, vu le nombre de queues que j’ai fait sans broncher. Ensuite, disons que je me suis initiée à la serrurerie. Là, je suis sûre que mon grand-père aurait été fier !! De mes capacités au bricolage… Peut-être qu’elles sont plus efficaces en Suisse où je sais que déjà, si quelque chose ne fonctionne pas c’est soit parce que le matériel a un défaut de fabrication grave, dans ce cas, seule la garantie ou l’intervention d’un expert est salvatrice, soit parce que l’objet, ou l’ensemble en question est trop vétuste, donc usé, donc à changer. Ici, non, il faut se débrouiller et malgré ma bonne volonté, mes capacités de « хозяйка » (maîtresse de maison), et bien, cela ne fonctionne pas. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé !!
En effet, au début de mon séjour, tout d’abord, j’étais étonnée en bien de l’état de ma chambre et de l’ensemble dans lequel je vis. Il faut notamment souligner que tout vient d’être rénové à l’étage où je vis. Donc, pas de problème !! Le deuxième jour de mon arrivée, vers les 18h, ils mettent le numéro de ma chambre sur la porte. Bon. Puis, ils installèrent un robinet à la cuisine, mais toujours pas d’évier. Quelle chance ! Nous nous croyons au camping à faire la vaisselle dans le lavabo de la salle de bain… Premier métier : plongeur (-se)… Puis, ils installent un lavabo quelques jours après. Une cuisine presque parfaite. Ensuite, vient l’arrivée du frigo !! Ca c’est une bonne idée, je dois dire. Et chaque jour, une nouvelle étape intervient dans l’aménagement de l’intérieur de ce qui va être ma maison pendant six mois (mise en place d’une étagère un jour, mise en place d’une autre, le jour suivant, etc.). Lorsque tout semblait fini, c’est-à-dire que tout avait été mis en place, je me disais, ça y est, les réparations sont terminées. Mon « semi-appartement » (je ne sais vraiment pas comment désigner l’endroit où je vis, disons donc un 2pces pour 5, ce sera plus simple) est tout rénové. Peut-être deux jours après cette constatation, les serrures de la salle de bain et des toilettes se décomposent. Deuxième métier : serrurier. Malheureusement, il semble qu’il manque une pièce pour pouvoir réparer cela. Par la suite, on s’habitue à devoir demander si quelqu’un est à l’intérieur des pièces, la vie quotidienne reprend donc son cours. Et avec cette quotidienneté, on apprend un troisième métier : blanchisseuse. J’ai effectivement choisi de laver à la main mes vêtements et de ne pas les amener systématiquement à la blanchisserie au bas du bâtiment. Petit à petit on s’accommode également des inconvénients, comme la fuite d’eau de la salle de bain. Enfin, les fuites d’eau. Quatrième métier : assureur. C’est que j’ai constaté que les joints entre les catelles et la baignoire n’étaient pas étanches, d’une part, et d’autre part, il semble que les jointures des canalisations sont la baignoires ne soient, elles aussi, mal réalisées… Un inconvénient en plus auquel on s’habitue également. Et vient à présent le cinquième métier, plombier. Là aussi mes capacités, pourtant éprouvées en Suisse, n’ont pas été efficaces. La cuisine est après-en inondée. Il suffit d’ouvrir le robinet que voici le remake de l’Arche de Noé. Rebelote, vaisselle dans le lavabo de la salle de bain, constatation des dégâts à chaque fois que l’on approche des plaques, pataugeoire, etc.
Heureusement que ce soir, voilà un nouveau métier appris : cuisinière russe. Ma voisine nous a appris, à moi et à mes amies italiennes, comment préparer des blinis. Voici la recette, que j’ai pu prendre entre deux cuillers à soupe de farine (pour 6 personnes) :
Dans un plat, casser 6 œufs et 2 cuillers et demies à soupe de sucre. Mélanger, ajouter environ un demi-litre de lait (qui doit être à température ambiante), mélanger. Ajouter de la farine et mélanger à mesure pour que l’appareil ne produise pas de grumeaux. Continuer ainsi jusqu’à l’obtention d’une consistance semblable à de la smetana liquide (donc, de la crème habituelle). Et ajouter une louche d’huile de tournesol. Voilà ! A ce moment, verser l’appareil dans une poêle chauffée à l’avance (comme pour des crêpes, en somme). Et déguster !!
Ainsi, je pense que j’aurai finalement appris quelque chose dans mon voyage. Ce n’est peut-être pas des métiers manuels, mais au moins, à prendre les choses comme elles sont, même si ce n’est pas toujours évident…
29.09.07