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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2006-2007,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3

(Hiver 2006-2007, le mercredi de 17 h à 19 h, salle 5093)

Le monde de V. Vološinov // Мир В.Н. Волошинова


25 octobre 2006 : Le problème de paternité : Vološinov ou Bakhtine? / Réception et interprétation de Bakhtine/Vološinov : Est / Ouest


Compte rendu par Daria Busset

Le séminaire du 25 octobre 2006 portait sur la question d’identité de V. Vološinov et sur les points communs qu’il pouvait avoir avec M. Bakhtine, ainsi que sur la biographie et les discussions autour de ses livres.

 

1895 – Vološinov est né à Saint Petersbourg (même année que M. Bakhtine).

 

1918 – Vološinov s’installe à Nevel et ensuite à Vitebsk pour diverses raisons (la première Guerre Mondiale, la Révolution, la famine, etc.). Plusieurs membres de l’intelligentsia russe se sont réfugiées à Vitebsk pendant la guerre civile.

A Vitebsk Volosˇinov ne s’intéresse  guère à la linguistique, il devient enseignant de musique et de théorie de littérature dans le même gymnase que Bakhtine. Ensuite il prend la direction du département de théorie de l’art toute en continuant d’enseigner l’esthétique, l’histoire de la littérature russe et antique, musique et sociologie. 

Durant cette période  Vološinov et Bakhtine habitaient dans le même immeuble et il y avait un graffiti sur le mur disant « Крепкий чай и разговоры до утра». Cette phrase est devenue ensuite une sorte de slogan du petit cercle qui s’est formé autour de Bakhtine.

 

1924 – après avoir terminé des études d’ethnologie et de linguistique à l’université de Petrograd, Volosˇinov, avec plusieurs de ses amis revenus de Vitebsk, fondent une sorte d’atelier de réflexion sur la théorie de la psychanalyse de Freud, ils essaient de l’interpréter du point de vue philosophique.

A cette époque là, Vološinov se retourne vers son domaine préféré, la théorie de l’art et la sociologie.

 

1926 – Publication de l’article de Vološinov « Слово в жизни и слово в поэзии: к вопросам социологической поэтики».

1928 – Vološinov publie un livre « Марксизм и философия языка : основные проблемы социологического метода в науке о языке » basé sur sa thèse « Проблемы передачи чужой речи ».

1936 – Vološinov   meurt de tuberculose.

 

Selon une affirmation de V. V. Ivanov à l’Université de Moscou en 1970, deux livres signés par V.N. Vološinov (Марксизм и философия языка : основные проблемы социологического метода в науке о языке, 1929 г. et Фрейдизм, 1927 г.) et un par P.N. Medvedev (О формальном методе, 1930 г.), sont écrits par Bakhtine lui-même, avec seulement quelques petites corrections des auteurs présumés. Toutefois, aucune preuve matérielle de ce fait n’a été apportée.

Bakhtine devient « à la mode » en Europe, ces livres sont traduits en plusieurs langues et dans chaque pays il existe une lecture propre de ses œuvres, leur propre Bakhtine.

Les divergences de visions sur le philosophe émergent lors du grand Congres International de Bakhtine à Manchester en 1960. Les occidentaux présentent une lecture engagée «à gauche» : Bakhtine y est présenté comme un penseur marxiste, théoricien des idéologies (pour les Français), libéral et anti-totalitariste, utilisable pour les théories féministes (pour les USA). Les Russes sont scandalisés par la légèreté de cette approche, ils voient en Bakhtine un grand idéaliste, penseur religieux, personnaliste et conservateur. Les Soviétiques accusent la compréhension trop directe des Européens de l’idée de « culture  carnavalesque » et insistent sur une lecture moins directe, « entre les lignes ».

 En fait, chaque camp y trouvait son compte, car ils arrivaient à trouver chez Bakhtine des idées et des citations pour argumenter des points de vue parfaitement opposés.  

 


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