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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

année 2007-2008,

Prof. Patrick SERIOT / Alexander SCHWARZ

Séminaire de Master / Bachelor-3

(printemps 2008, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Linguistique nazie / linguistique stalinienne

20 mai 2008

Compte-rendu par Jenny Hofstetter

 

Conférence de Madame A. Tabouret-Keller

 

Histoire de l’Alsace : l’Alsace est allemande jusqu’en 1645 puis deviendra française tout en gardant certaines prérogatives locales. Au Nord, la population est restée très germanophile par rapport à la population du sud. En 1458, avec la traduction de la bible, apparaît le mot « Alsace ».

Famille de madame Tabouret-Keller :

Au début du 17ème ses parents fuient la Suisse pour arriver en Alsace. Ce sont des gens très pauvres qui seront cependant alphabétisés très tôt. Ces gens sont devenus des adeptes de l’Eglise réformée de France. Les Luthérien eux avaient leur culte, leur bible en Allemand alors que les réformés utilisaient le français.

En 1946, pour les nouveaux Français d’Alsace on met en place un enseignement de français accéléré pour ces enfants qui venaient d’étudier la culture allemande durant 4 ans.

En Alsace la frontière linguistique n’a pas bougé. Selon les études elle était déjà idem en l’an 1000.

Aspects politiques : le Königsreich Frankreich comprenait l’Alsace sans pour autant que ces derniers parlent le français. L’Alsace faisait aussi partie de la première république française. Puis, de 1871 à 1918 l’Alsace sera Allemande et le redeviendra lors de la 2ème  guerre mondiale.

Famille de madame Tabouret-Keller : union entre immigrés et Alsaciens au travers des différentes générations. Selon l’éducation et l’origine de chacun, chacun maîtrise soit le français, l’alsacien ou l’allemand ou plusieurs de ces langues. On fait une distinction entre le parler, la compréhension et l’écrit.

Durant les 2 guerres l’allemand sera la langue dominante, elle sera même «totalitaire» entre 1941 et 1945. On interdisait aux gens de parler français. Dans les années 1970 c’est la rupture : le dialecte alsacien n’a plus été transmis car une génération a alors suivi une scolarité entièrement francophone et ne ressent plus le besoin de transmettre le dialecte alsacien.

Exemple d’un village alsacien dans les années 1950 : la confession se fait en alsacien, la messe se fait en latin.

La famille de Madame Tabouret-Keller était une famille qualifiée de résistante : son père sera arrêté par la gestapo pour avoir toujours refusé de faire le salut hitlérien. Ses parents on été très engagés dans la résistance: transport de documents, évasions, réfugiés,…La période nazie sera surtout ressentie à travers la résistance familiale. Les nazis sont considérés comme des occupants. Le nazisme représente l’horreur même même si elle se souvient de quelques anecdotes où certains nazis ont été gentils avec eux.

Dans les années 20 : propagande pour le français (exemple : ici :propriétaire français). Dans les années 40-45 : propagande en Alsace pour une deutsche Muttersprache qui n’a cependant pas eu beaucoup de succès auprès des Alsaciens.

Le terme de Muttersprache n’est pas très répandu en Alsace, il n’a pas beaucoup de signification pour eux. Ce sont avant tout les linguistes qui ont fait renaître ce terme.

Ceci est compréhensible étant donné qu’il y a une ambiguïté permanente : on parle couramment le français et l’alsacien. Comment savoir alors quelle est véritablement sa langue maternelle ?

Le dialecte alsacien est en train de disparaître progressivement étant donné que toutes les institutions utilisent le français. Seul la transmission familiale subsiste selon les régions. 

 

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