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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

année 2007-2008,

Prof. Patrick SERIOT / Alexander SCHWARZ

Séminaire de Master / Bachelor-3

(printemps 2008, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Linguistique nazie / linguistique stalinienne

26 février 2008 Le refus des Lumières

Compte-rendu, par Camille Bohner

 

Idée : le refus des Lumières implique qu’il ait eu des Lumières. Qu’on fait les linguistes de ce refus des Lumières ?

 

Qu’est-ce que les Lumières ?

- Les philosophes des Lumières mettent en avant la raison plutôt que la foi.

- Ils proposent d’utiliser les sciences de la nature pour parvenir à la connaissance et rejettent les préjugés, la révélation et tout ce qui n’est pas rationnel.

- Ils souhaitent étudier l’espèce humaine avec l’attitude des sciences naturelles, les variantes locales et historiques étant secondaires, de manière à donner un but commun à toute l’humanité.

- Les Lumières sont une théorie de la connaissance et de l’action, qui a pour but d’édifier un système de lois généralisables et vérifiables.

 

Conséquences

- Remplacer l’ignorance, le dogme, le préjugé, l’erreur intéressée grâce à la méthode scientifique.

- Les différentes formes d’oppressions sont balayées (despotisme, tyrannie).

- Les hommes s’engagent pour la vertu et la victoire de la raison.

 

Contre-programme

De Maistre est un philosophe adversaire de la Révolution française dont il rejette la totalité des valeurs issues des Lumières. Par sa violence, elle rend l’individu sans défense contre la puissance de l’Etat (les corporations et les différents «états», ou groupes intermédiaires n’existent plus).

L’homme n’est que le résultat de son époque et du lieu dans lequel il vit.

 

La «question de la langue»

Différentes conceptions de la langue  :

Issues des Lumières :

- Philosophie immanentiste de la langue (étudier la langue en elle-même et pour elle-même), conception partagée par Saussure ou Chomsky; Grammaire de Port-Royal.

- Langage comme entité concrète : étude des énoncés produits par les locuteurs. C’est le cas des théories de l’interaction, la pragmatique et l’analyse conversationnelle.

Issues des contre-Lumières : Humboldt :

- Philosophe dont le but est de faire une anthropologie des groupes humains qui se différencient par leurs langues.

- Les langues sont des organismes vivants dont on peut étudier l’évolution de leurs anatomies comparées. Le but est de remonter à l’origine des langues.

- Le sanskrit est la langue la plus proche de la perfection.

- Idée : la langue est l’organe formateur de la pensée. Elle façonne l’âme nationale et témoigne de la pensée d’un peuple. La diversité des langues représente donc les différentes mentalités des peuples.

Conséquences

- Comparer les langues selon leurs qualités, ce qui implique des jugements de valeurs.

- Théorie stadialiste de l’évolution des langues : apparition, formation de sa structure, stabilité. Ces états peuvent être atteints à des étapes différentes.

- Lien avec la conception des frères Schlegel dans laquelle il existe des langues isolantes, agglutinantes et flexionnelles, ces dernières étant au dernier stade de leur évolution.

- Contradiction : chaque langue doit être étudiée avec ses catégories propres, mais l’esprit demande une langue flexionnelle, car, selon cette conception, la pratique de la philosophie oblige de marquer clairement les objets et les relations. Donc : relativisme ou jugement de valeur ?

 

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