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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2008-2009,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3

(automne 2008, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

La langue et les spéculations sur l'identité collective dans la linguistique en pays slaves

Prof. Patrick Sériot, avec la participation d’Elena Simonato, Ekaterina Velmezova, Sébastien Moret et Tatjana Zarubina

Compte-rendu, par Diane Müller :

23.09.08 : Le rapport langue / nation / territoire : continu ou discontinu?

 Contrairement aux plantes, les hommes ne sont pas enracinés dans un territoire. Nous ne sommes pas déterminés à vivre sur un territoire particulier et déterminé. De ce fait, la frontière linguistique ne correspond pas à la frontière étatique, le meilleur exemple de cela est la Suisse : une frontière, mais plusieurs langues et dialectes.

 Il est compliqué et dangereux de tenter d’établir une carte des langues parlées. Quelle est la limite territoriale d’une langue ? Où est la limite entre le franco-provencal et l’occitan (cf. powerpoint du cours) ? Les cartes vues en cours ont montré de graves erreurs : une suisse entièrement germanophone dans le Larousse. Le suisse-allemand définit comme de l’alsacien sur une autre carte. Et dans une même langue, on parle plusieurs dialecte. Ce n’est pas le même français qui est parlé à Marseille et à Lausanne, ou entre Genève et Fribourg. Lorsque l’on donne des limites territoriales aux langues, on dit que l’on est dans une pensée discontinue. Dans ce cas, les variantes d’une langue dans cet espace sont considérées comme inessentielle. Par exemple, le fribourgeois et le lyonnais ne sont pas différenciés. Alors que le neuchâtelois et le jurassien sont vus comme des langues essentiellement différentes. C’est ce qu’on appelle une pensée discontinue homogène. Ben Vauthier pense ainsi ; pour lui les frontières étatiques sont nulles. Les véritables frontières sont linguistiques ou culturelles.

Le continu et le discontinu

Pour illustrer la continuité linguistique, imaginons que les langues sont des couleurs sur le spectre des couleurs. On peut voir une continuité entre le violet et le rouge, avec tout un dégradé pour passer d’une couleur à une autre. Et même dans une seule couleur on peut voir clairement une hétérogénéité. Alors que si l’on voit les langues comme discontinues, cela voudrait dire que le rouge est attenant au jaune, sans aucun dégradé. On gomme les nuances, qui font la spécificité pour ne garder que les couleurs principales. Le nom est discontinu, il est en conflit avec la réalité continue. Par exemple, en disant de la suisse alémanique qu’elle est germanophone, on efface la spécificité qu’est le schwitzerdütsch. Et pour nous il paraît bien évident que le suisse-allemand n’est pas de l’allemand.

Problème de l’intercompréhension : Soit on identifie deux peuples différents à deux langues différentes, soit on part du principe qu’ils se comprennent.

Problème du verbe considérer : ce verbe n’a pas de réelle valeur. Qui considère et sur quoi se base-t-il ?

Le spectre du continuum de la langue : Les frontières politiques , étatiques séparent les langues, classifient les variantes dialectales en dépit de la distance qui les sépare. Donc la nomination de la langue est purement conjoncturelle, elle dépend de la frontière. C’est-à-dire qu’en posant une frontière, on définit comme différents deux dialectes qui peuvent être proche mais séparés par une frontière mais comme identique deux dialectes du même pays ( l’un à l’est, l’autre à l’ouest).

 

Deux façons de voir le rapport entre la langue et la nation

Contractualiste :Rousseau : une nation est le résultat d’un projet politique

Gesellschaft : aussi artificielle que les frontières étatiques

                        Civilisation

                        Mécanique 

                        Jus solis : droit du sol

 

 

Romantique : Ficht et Herdert : la nation existe de toute éternité

                        Gemeindschaft

                        Culture

Organique : hommes ne sont pas des machines, ils sont animés par une force vitale. Contraire de Descartes

Jus sanguinis : filiation par les ancêtres donne l’appartenance


 

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