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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2008-2009,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3

(automne 2008, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

La langue et les spéculations sur l'identité collective dans la linguistique en pays slaves

Prof. Patrick Sériot, avec la participation d’Elena Simonato, Ekaterina Velmezova, Sébastien Moret et Tatjana Zarubina

 

4 novembre 2008 : Renan / Meillet / Bréal : le rapport non-nécessaire entre langue et nation.

compte-rendu par Alina Albu

La guerre franco-prussienne de 1870-1871 fut un conflit qui opposa la France et les états d'Allemagne sous la domination de la Prusse. La France vit l’annexion de l'Alsace-Lorraine à l’Allemagne, ce qui fut un vrai traumatisme national. La politique française, se dirigea ensuite vers la reconquête de l’Alsace et de la Loraine.

Des intellectuels français et allemands entrèrent en contact pour répondre à la question de l’appartenance de l’Alsace-Loraine : Quoi est à qui ?

Du côté français on trouve Ernest Renan (1823-1892), du côté allemand, David Friedrich Strauss (1808-1874).

 

Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882

Ernest Renan se propose d'apporter une réponse à la question « Qu'est-ce qu'une nation?», qui se pose dans le contexte de l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine par l'Allemagne en 1870.

Cette interrogation opposait à l'époque deux conceptions de la nation, dont la première (celle des opposants à l'Allemagne) consistait à privilégier une vision ethnique, linguistique et géographique de la nation; la seconde, partagée par Renan, pour lequel la nation était le résultat d’une volonté d’appartenir à une communauté, dont on choisissait les critères sociaux et linguistiques.

Selon Renan, l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, tout comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie.

Dans son discours, il remet en cause le principe du déterminisme par son énonciation: les nations sont quelque chose d’assez nouveau dans l’histoire. Par là, il s’oppose à la thèse romantique qu’on appelle primordialité : les divisions que nous connaissons ont toujours existé. Une nation est une âme, un principe spirituel, par conséquence l’homme n’est esclave de rien et de personne.

L’argument de Strauss

Les Alsaciens et les Lorrains sont germanophones alors ils doivent appartenir à l’Allemagne. Il a une vision des choses naturalistes : l’appartenance à une nation est objective et il faut s’appuyer sur la scientifique. L’opinion du peuple ne compte pas.

Renan est d’accord avec le fait que l’alsacien est un dialecte germanique mais cela n’a rien à voir avec l’appartenance nationale. Selon lui il faut demander aux populations qui elles veulent être.

 

Il y a l’objet du discours (par exemple, la nation existe en fonctionne du contexte), et l’objet du monde (quelque chose existe indépendamment de nous).

Le concept du « présupposé » d’Oswald Ducrot 

Prenant comme exemple la question : « Les lois ont-elles pour but d’effacer les inégalités naturelles ? ». Il faut fabriquer un objet comme s’il était un objet du monde, et celui-là sera un présupposé. Il sera ensuite utilisé pour répondre à la question : Est ce qu’il existe des inégalités naturelles ?

 

Michel Bréal ( 1832-1915 ) : « Le langage et les nationalités »

On différencie deux modèles des rapports entre la langue et la nation: d’un côté, le modèle Romantique (Herder, Fichte, Humboldt) pour lesquels la nation existe de toute éternité « les hommes, dit Fichte, sont beaucoup plus formés par la langue que la langue n’est formée par les hommes » ; de l’autre côté, les Lumières (Voltaire, Diderot) qui veulent casser les patois pour obtenir une langue de la raison.

Les adversaires de Bréal sont les néogrammairiens, selon lesquels les lois phonétiques fonctionnent sans exception et les langues existent indépendamment des gens qui les parlent. Ce slogan est opposé aux idées de Bréal, qui propose de voir la langue comme une activité de l’esprit qui est tout sauf naturelle. La langue n’est pas un organisme vivant, mais un acte de l’homme, qui n’a pas de réalité en dehors de l’intelligence humaine. Ce qui est valable pour les hommes ne peut pas être valable pour les animaux et les plantes.

 

 

 





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