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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2009-2010,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3 / Master

(automne 2009, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Московско-тартуская семиотическая школа

Prof. Patrick Sériot, avec la participation de Ekaterina Velmezova et Tatjana Zarubina

 

10-е ноября 2009 г.

Конспект лекции Jean-Baptiste Demont

Что такое культурология?

 

Compte rendu suite à l’exposé sur la culturologie :

Dans cet exposé, nous avons essayé de définir ce qu’est la culturologie. Afin d’y parvenir, il convient de définir le mot culture. Au 18ème siècle, la culture se définit comme un processus d’amélioration et de cultivation. La culture se définit comme une acquisition de connaissances. Puis au 19ème siècle, des théoriciens l’ont utilisée pour définir une capacité humaine universelle. L'anthropologue britannique Edward Tylor (1832-1917) insiste sur le caractère acquis de la culture, elle se définirait par l’ensemble de toutes nos connaissances et croyances, qui elles-mêmes seraient le fruit d’une acquisition de l’homme en tant que membre d’une société.

En Allemagne en 1744, Johann Herder, poète et théologien allemand, propose une toute autre approche de la culture, elle serait propre au peuple, elle se définirait comme son bien particulier, elle formerait l’identité du peuple allemand et par ce fait, sa différenciation avec les autres peuples.

Les premiers enseignements de culturologie apparaissent en 1990 en Russie. On lui attribue deux définitions, la première la définit comme un enseignement de culture générale, regroupant les théories de la littérature, les sciences politiques, la philosophie, la religion, etc. La deuxième la définit comme une métascience qui serait capable de transformer ou de prédire les évolutions du monde. Mais dans les cas, la culture doit être étudiée comme une unité «intégrale».

En 1995, la spécialisation universitaire en culturologie est reconnue, et le déterminisme économique commence à être remplacé par le déterminisme culturo-civilisationnel.

En 1960, la culturologie a été introduite par J.Lotman à l’école de Tartu-Moscou, il la définit comme une étude des textes en opposition avec l’idéologie ambiante du moment. Il propose une vraie culture, qu’il définit comme capable de comprendre les évolutions sociales en opposition aux anciennes chaires de marxisme-léninisme.

La culturologie post-soviétique s’appuie sur des traits caractéristiques différents :

-le désir de la connaissance intégrale : la prétention d’être une méta-science, le tout est plus riche que la somme des ses composants. La culturologie engloberait toutes les autres disciplines en elle.

-le discours de vérité : On insiste sur la connaissance de la réalité en opposition aux moyens d’atteindre la connaissance. Les manuels de culturologie n’exercent pas l’esprit critique et de réflexion.

-l’idée russe et la nation : revendication de science nationale, rapport de la Russie à l’Occident omniprésent, pensée focalisé sur l’idée de nation, culturalisation de la science.

-dépolitisation : La Russie comme un monde à part, contexte historique, courant de pensée ou régimes politiques ne sont pas pris en compte. La revendication d’une science nationale devient prioritaire.

 Il faut néanmoins préciser que la culturologie existe également à l’Occident, en l’occurrence aux Etats-Unis «Cultural Studies ». Il est intéressant d’en extraire les principales différences ; les Cultural Studies ne se définissent pas comme intégrale ou universelle. Cette discipline s’intéresse particulièrement aux relations entre « culture » et pouvoir et possèdent une forte dimension critique, elles sont fondées sur le marxisme, prennent en considération la structure sociale et la contingente historique et considèrent la société comme divisée par les facteurs ethniques, de classe, de genre et de générations et ajoutent que ses divisions prennent place sur la culture elle-même, qui est définit comme le terrain ou se passe la lutte.

En conclusion, je citerai 2 phrases tirés de l’article  « La discipline de la culturologie : un nouveau «  prêt à penser »  pour la Russie ? » de Marlène Laruelle.

-« La discipline tente donc de renouveler une tradition, profondément ancrée depuis maintenant presque deux siècles, qui veut que la Russie constitue, sur le plan des critères identitaires, du travail scientifique ou dans le champ des idées politiques, un monde a part. »

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