Je vous propose de profiter de votre relecture récente du Cratyle platonicien et surtout de la réponse de Anna Wierzbicka à la critique de Patrick Sériot (voir l'annexe) concernant "l'image langagière du monde" alias "la conception du monde inhérente de la langue", pour repenser ab ovo la problématique séculaire des rapports entre une langue et le monde. Pour détendre sinon résoudre les conflits de couples, nous dit-on, il faut "trianguler". Aussi, pour le débat Wierzbicka-Sériot, j'ai choisi un "arbitre", philologue et "philosophe naïf" russe, d'origine bulgare, Georgij Gachev (1929-2008). Par son intérêt, depuis le début des années 1980, pour les visions nationales du monde, il semble être susceptible de favoriser le camp des néohumboldtiens. Mais ils le citent rarement, et le considèrent, pour certains, sans doute, comme un faux compagnon de route. Ce camp, n'est-il pas hétérogène? Qui sont ces cratylistes modernes? Ont-ils évolué depuis Cratyle ou Humboldt? S'ils ne sont que dans la folie et l'erreur, qu'est-ce qui nourrit leur pulsion? Quelle expérience ou procédure épistémique pourrait leur faire adjuger une part de - vérité?