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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Иван Васильевич Киреевский (1806-1856)

Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2010-2011,

Prof. Patrick SERIOT / Anastasia FORQUENOT DE LA FORTELLE

Séminaire de licence / Bachelor-3 / Master

(automne 2011, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Slavophiles et occidentalistes: cultures scientifique et culture littéraire

Занятие 29 ноября 2011

Compte-rendu par Camille Zanarelli

1830-1850 : И. Kиреевский (1806-1856) et A.  Xомяков (1804-1860) ; la deuxième génération des slavophiles :

Quelques publications :

1841-1845 : journal « Mосквитянин » → Kиреевский et Xомяков veulent se démarquer de cette publication trop influencée par les idées des fondateurs de la revue ainsi que celles du ministre de l’éducation (С. Уваров) : idéologie d’une « народность ».

1846-1847 : Kиреевский et Xомяков publient en lieu et place de la précédente revue « Московский литературный сборник »

1856-1860 : « Русская беседа »

1860 : А. Аксаков, « День »

D’un point de vue littéraire :

Les slavophiles veulent « récupérer » dans leurs camps certains écrivains comme, par exemple,

→ Тургенев: « Les notes d’un chasseur »

→  où Н. Островский avec ses pièces de théâtre

Ce que les slavophiles tiennent absolument à montrer c’est que le peuple théophore (богоносец) se doit de rassembler autour de lui tous les slaves.  Cette idée est directement à mettre en lien avec celle de la  « Москва, третий Рим ». La Russie a la mission de sauver le monde, elle est celle qui va réunir tout le monde autour d’une seule et même foi, celle de l’orthodoxie. L’Occident est « pourri », alors que la Russie va renaître. La Russie renaît grâce à la religion, à l’unité d’Etat où le Tsar et le peuple font un, à la  « сознание народности », et à une idéalisation de la vieille Русь.

1848,  l’année de gloire des slavophiles :

Белинский meurt cette année-là après être arrivé à la conclusion que s’il faut passer par l’assassinat de « quelques» personnes pour que le reste du peuple comprenne que les inégalités sociales sont néfastes, c’est acceptable (→ « le sang selon la conscience »)

Avec les vagues de révolutions de 1848, le Printemps des peuples, le socialisme (utopique) déçoit les occidentalistes et ces derniers vont se rapprocher de l’idée d’община (communauté des paysans) qui avait déjà été acquise pas les slavophiles, interprétée de manière différente bien évidemment : chez les occidentalistes, cette idée sert de transition vers le « nouveau » socialisme (→image anticipation du futur socialisme de 1917)

Киреевский :

Киреевский s’approprie tout comme  Белинский des idées d’Hegel pour concevoir la base de sa réflexion, mais contrairement à Белинский qui n’avait jamais lu Hegel autrement que grâce à des traductions, Киреевский parlait et lisait l’allemand et est même parti à Berlin pour le rencontrer et comprendre au mieux sa philosophie.

En 1832, la revue slavophile Европеец publie l’article écrit par Киреевский « Девятнадцатый век » où l’on peut observer les 3 préoccupations centrales de notre auteur :

1.     Христианство

2.     Завоевание варваров

3.     Классические традиция

Selon lui, l’Occident s’est épuisé, mais la Russie est différente, elle s’est démarquée (отделилась). Cependant, la Russie est en retard car elle n’a pas tout de suite intégré l’héritage de l’Antiquité (contrairement à l’Occident). Cette tradition nécessaire va être intégrée de manière artificielle sous le règne de Pierre le Grand (Киреевский, en opposition aux autres slavophiles, ne diabolise pas le Pierre le Grand). Tous les espoirs sont basé sur ce développement : la Russie est simplement en retard, mais elle va se rattraper et à ce moment-là va faire une « découverte» extraordinaire qui confirmera la présupposition de son destin hors du commun. Киреевский se dirige vers la doctrine slavophile, mais ne l’embrasse pas entièrement tout de suite. Nous pouvons voir là une contradiction : Киреевский pressent le côté exceptionnel de la Russie, mais accepte en même temps le fait qu'à un moment donné (époque de Pierre le Grand), elle a dû imiter l'Occident.

En 1838, Хомяков écrit un article « Sur l’ancien et le nouveau » où il contredit Киреевский en affirmant qu’il faut retourner à la Russie d’avant Pierre le Grand. De cette affirmation commence la dispute (relativement brève) entre Киреевский et Хомяков : Киреевский estime que l’ancien ne serait pas forcément mieux maintenant.

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