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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2012-2013,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3 / Master

(printemps 2013, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Le signe dans la culture russe

Séance du 30 avril 2013 : L’école sémiotique de Tartu et Moscou (ESTM). Compte-rendu de Yulia Kolomyets

Plan

1.     L’école sémiotique de Tartu et Moscou (ESTM)

1.1  Développement

1.2  L’école dans la tradition russe

1.3  Genèse des propositions théoriques

2.     Traits distinctifs de l’école

2.1  Produit de la culture russe

2.2  La question du point de vue

3.     3.1 Histoire et culture

3.2. Les conclusions sur l’histoire russe

3.3 Conclusion

Sémiotique de la culture russe par Iouri Lotman et Boris Uspenski.

La traduction des travaux soviétiques en Europe se fait au même moment pour ce qui concerne le formalisme russe et la sémiotique.

Boris Uspenski (1937- ) termine des études en philologie romano-germanique avant de consacrer sa carrière à l’étude de la culture russe. Il occupe une place de professeur à l’université de MGU entre 1977 et 1992, avant d’être invité dans de nombreuses universités dans le monde.

La conférence d’Uspenski porte sur la genèse de l’école sémiotique de Tartu et Moscou.

1.1  Le développement de l’école se fait à partir d’une rencontre entre Lotman et les membres moscovites après 1962. Cette rencontre a lieu après la diffusion des actes d’un colloque « symposium sur l’étude structurale des systèmes de signes », organisé à Moscou en 1962. Participants : Ivanov, V.N. Toporov, Zalizniak et d’autres.

La collaboration entre les scientifiques des deux villes débouche sur la publication    des Travaux sur le système des signes, ainsi que l’organisation du cours d’été à Tartu tous les deux ans.

Uspenski définit une étape du développement de l’école, fondée sur la définition de nouveaux langages (cartes, art, cinéma etc…), et il fallait d’élaborer une méthodologie particulière.

1.2    L’école sémiotique de Tartu-Moscou est la rencontre de 2 traditions russes : celle de St-Pétersbourg et celle de Moscou. Moscou incarne la tradition linguistique, tandis que St-Pétersbourg est le lieu de la tradition littéraire. Uspenski distingue les sources d’une tradition culturelles et ce qu’il appelle une succession directe.

1.3    Les fondements sémiotiques du cercle de Tartu-Moscou est double voir ambigu. Il s’agit de la sémiotique du signe chez Pierce, et de la sémiotique du langage chez Saussure. La notion de langage chez Saussure ne peut se comprendre sans la notion de langue et la parole. Uspenski ne s’appuie pas sur des notions saussuriennes, mais les réinterprètes afin d’appuyer telles propositions : a) le langage depuis Saussure est compris comme un générateur de texte ; b) le concept de texte comporte 2 sens : 1. Le texte peut être pris comme un signe à contenu autonome ; 2. Comme une suite de signes élémentaires dont le contenu est définit par le sens des signes qui le composent et des règles de la langue.

Texte – signe

Texte            Signe    

Signe             Texte

Les concepts fondamentaux de l’ESTM naissent de démarches ressemblant à des démonstrations en mathématique. La notion de signe apparaît sous deux aspects : le signe dans ses multiples applications théoriques et le signe-indice dans l’argumentation.

     La notion de culture sera ainsi définie par Uspenski comme domaine immanent d’investigation. Alors ce sont les traces sémiologiques de la culture qui sont recherchés dans divers objets.

2. Le texte d’Uspenski argumente sur les spécificités de chaque pôle (Moscou-St.Pétersbourg(->Tartu) et la façon dont cette spécificité est ancrée dans le temps.

Il faut distinguer deux types de point de vue : 1) relatif à la position de l’observateur, s’il est interne ou externe à l’objet étudié ; 2) celui qui conditionne notre façon d’observer un objet.

3. C’est la culture qui modèle le fonctionnement de l’histoire, et le principe de ce fonctionnement se trouve dans la mémoire de la culture. « Au sens le plus large, la culture peut être comprise comme le mémoire collective non héréditaire s’exprimant dans un système défini de prescriptions et d’interdits ».

Le point de vue de Lotman et d’Uspenski consiste à étudier la position de l’observateur intérieur, qui lui-même est conditionné par l’autoconscience imanente de la culture.

 La thèse principale sur l’histoire russe est que l’opposition entre « l’ancien » et « le nouveau » et un couple conceptuel très puissant qu’il détermine d’autres couples d’oppositions survenus durant l’histoire russe à l’instar de :

Russie – occident

Christianisme – paganisme

Foi véritable – foi mensongère

Savoir – ignorance

Haut – bas

Lotman et Uspenski exposent ici un système où l’on essaie d’analyser les signes cités plus haut dans la perspective d’un système où la position des signes par rapport à leur forme. Conformément à l’idée le contenu nous est donné à travers la forme, on peut se demander si le contenu de ces signes ne se limite pas à l’appartenance à un couple binaire d’opposés.