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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2012-2013,

Prof. Patrick SERIOT

Séminaire de licence / Bachelor-3 / Master

(printemps 2013, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Le signe dans la culture russe

Séance du 27 février 2013 : La querelle de l’iconoclasme à Byzance

Compte-rendu par Khrystyna Mytsak

 
Le problème sémiotique de la représentation était présent depuis longtempsavant Jésus-Christ et continue être actuel dans le monde entier dans nos jours.
• Quelle est raison de l’importance du signe dans l’histoire ?
• Pourquoi tant de gens se sont disputés à cause du signe ?
Rappel du cours passé : plus on se déplace vers l’Est, plus on entre dans la théorie platonicienne (ce qui est invisible, est plus réel que le visible, tout renvoie à quelque chose). La question du rapport entre les choses et les noms : rapport naturel/arbitraire.
Aux 6e - 8e siècles après J.-C. il y a eu une grande dispute dans le monde byzantin. A cette époque-là, il y a eu une lutte contre les icônes (l’iconoclasme).
(Jack Goody : la peur du signe, la haine du signe)
Exemple de Juliette dans la pièce de Shakespeare : elle a eu un regard nominaliste sur le problème de représentation des choses, d’après elle, il n’y a pas de rapport entre les noms et les choses.
Alors, on voit que depuis 2500 ans la question de la philosophie du langage était actuelle (il y a eu déjà Platon qui s’intéressait à cette question). De nos jours, on voit que cette question est d’extrême importance et porte des enjeux politiques.
Peut-on représenter Dieu ? D’après les iconoclastes, on ne peut pas représenter Dieu, puisque il est illimité. Un être humain ne peut pas créer d’autres créatures. Sinon, il prend la place du Dieu et accomplit un sacrilège. Alors, comment les hommes qui sont imparfaits et limités peuvent représenter ou créer ce qui est illimité et illicite. C’est pour cette raison que dans les églises iconoclastes, on ne trouve nulle part des images de Dieu, d’êtres humains ou même d’animaux. On ne peut pas adorer quelque chose d’autre que Dieu (exemples d’églises iconoclastes sans objets animés).
Par contre, d’après l’Église russe, l'icône ne représente rien mais elle est faite pour être vénérée
• Querelles essentiellement sémiotiques entre les orthodoxes et les catholiques.
• Raisonnement sur la double nature du Christ (une personne en deux natures (homme et Dieu) 2 doigts signifient la double nature) ou deux natures différentes de Jésus.
Le thème de la Transfiguration (Преображение). Jésus nous apparaît en tant que l'Homme et non en tant que Dieu. Par contre, on a eu un exemple quand les disciples de Dieu ont été aveuglés parce qu'ils ont vu Dieu en tant que Dieu, ce qui n'est pas possible, ou même interdit, pour les humains. Comme, d'après les chrétiens, il y a une incarnation, c'est la preuve qu’un homme lui-même est l'image de Dieu. Et puisqu'il y a une incarnation, on peut représenter le Créateur..


Islam
• Dieu s'est fait verbe
• En Egypte dans les tombeaux, on représentait des animaux ou des êtres humains coupés au milieu pour montrer de telle manière qu'ils ne sont pas vivants ou animés et ainsi il ne sont pas dangereux pour les morts.
• La première page du Coran contient les éléments d'iconoclasme, rien qui est animé.
• Ici on cherche de contourner l'interdit et trouver des justifications.

Protestantisme

Il a eu une réforme d'après la quelle toutes les statues ont été cassées. Il y a eu une interdiction de représenter l'animé.

Exemple de Cervantes «Don Quichotte» 1605. Le protagoniste a trop lu, et il confond les mots et les choses.
Exemple de «Guilliver's Travels» 1721. Le problème de représentation de présence des mots. Si l'on a besoin de parler de quelque chose, on doit apporter cet objet pour le voir physiquement plutôt que juste le nommer.

Romantisme

• Mary Shelley «Frankenstein»
• On ne peut pas prendre la place du Dieu.

Russie

Tout est signe, tout a un sens, un signe est un objet et à la fois, il représente autre chose, il renvoie à l'autre chose.
Refus de l'arbitraire du signe
Refus de formalisme, qu’il puisse y avoir une forme sans contenu
Prologue de l'Evagile selon Saint Jean : "au commencement" était le Verbe et non la parole, car la parole est déjà proférée.

Exemple de photos trafiquées à l'époque soviétique : pas de signe, pas de référent, le référent ne peut pas exister sans signe (photo où Trotsky a été effacé).