Deux visions se présentent dans la conception de la philosophie. D’une part, la philosophie est conçue comme système des notions générales sur l'ensemble des choses. D’autre part, la philosophie est conçue comme l’étude des conditions des connaissances valables.
1° De la première conception découle la subdivision de la philosophie en plusieurs domaines, dont chacun peut être considéré comme un système des idées générales qui appartiennent à une science, à un art. Ainsi : philosophie de la matière, philosophie de la morale, philosophie de l’art, philosophie de l'art de la guerre, …. La philosophie du langage s’inscrit dans cette perspective. Cette conception — classique, s’il en est — de l a philosophie se trouve remise en question du fait du développement de nombreux domaines du savoir, qui se sont constitués en sciences autonomes, et émancipés de la tutelle de la philosophie.
L’inconvénient de cette conception est qu’on ne peut assigner à la philosophie un objet ni une méthode, étant donné l’ampleur des domaines qu’elle est censée couvrir.
Cependant, la démarche souvent adoptée dans cette perspective est la création de concepts. Elle présente des caractéristiques communes avec l’un des chapitres de la linguistique, à savoir la sémantique.
2° Suivant la seconde orientation, la philosophie se limite à la philosophie des sciences et se confond avec l’épistémologie. Dans cette perspective, elle étudie les exigences auxquelles doit satisfaire la recherche scientifique ; en retour, elle se nourrit des progrès et des échecs des sciences. Dans le cadre ainsi conçu, il n’y aura pas lieu de parler de philosophie du langage pas plus que de la philosophie de la matière.
Cela étant, il y a des chercheurs qui se réclament de philosophie, et qui ont des contributions intéressantes, dans le domaine des sciences de l’homme notamment. Ces réflexions ont un double effet : clarification de problèmes philosophiques, d’une part, et de l’autre, propositions de solutions à des problèmes en suspens dans une discipline scientifique.