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Des pertes douloureuses qu'ont éprouvées ces derniers temps la science et la civilisation russes , celle d'Aleksèj Aleksandrovič Šachmatov est l'une des plus lourdes, l'une des plus réellement irréparables. Nous dirons plus : cette perte, pour autant que la culture russe n'est qu'une partie de la culture européenne et que les études slaves intéressent la science européenne tout entière, atteint douloureusement cette dernière elle-même. C'est qu'en vérité Šachmatov n'était pas seulement un savant ordinaire, ni même seulement un maître, mais le savant « par la grâce de Dieu », avec des dons exceptionnels, une préparation scientifique sans égale et une puissance de production admirable. On ne s'étonnera point, dans ces conditions, que la signification de son œuvre scientifique ne soit pas moins exceptionnelle que sa carrière scientifique elle-même : savant avant d'être entré à l'Université, membre adjoint de l'Académie des sciences de Petrograd à trente ans, et à trente-cinq ans membre ordinaire de cette même Académie, où presque aussitôt après il devenait le président de la Section de langue et de littérature russes.
Une étude et une caractéristique approfondies de l'œuvre de Šachmatov sous tous ses aspects ne pourraient être que l'objet d'une monographie, et d'une monographie difficile à écrire, car il ne faudrait rien de moins à son auteur que participer en quelque mesure à celte largeur de vues scientifique qui a été la marque propre de Šachmatov. Entre pareille monographie et une simple commémoration tout essai ne saurait paraître qu'insuffisant, et c'est pourquoi nous ne prétendons apporter ici qu'une commémoration et l'expression des premières pensées, des sentiments confus qui nous viennent devant cette tombe encore fraîche.
La vertu essentielle de Šachmatov, nous croyons pouvoir l'affirmer, ce fut sa constante recherche de la vérité scientifique, et toute
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sa vie ne nous semble qu'un continuel effort vers cette vérité. C'est encore en lycéen, à l'âge de seize ans (il était né en 1864), qu'il vient rendre visite, de Moscou à Petrograd, à I. V. Jagic´, alors professeur à l'Université de Petrograd, pour s'entretenir avec lui de diverses questions qui l'intéressent; et il surprend son savant interlocuteur par l'étendue de ses connaissances et la finesse de. ses raisonnements
[1]. C'est vers la même époque qu'il demande à Viktorov, le directeur du Musée Rumjancev de Moscou, l'autorisation de venir travailler dans la section des manuscrits de cet établissement. C'est alors que, fournissant son premier travail scientifique et original , il se met à l'étude de divers manuscrits russes et slaves ; et, dès 1882, l’Archiv de Jagić publie son article sur la collation avec le manuscrit original de l’édition de l’un des plus anciens monuments de la langue russe, le
Sbornik de Svjatoslav de 1073
[2]. Ainsi sa curiosité scientifique avait pris forme, sa raison de vivre était trouvée avant même qu’il ne fût entré à l’Université.
Cette vocation si exceptionnellement précoce ne comportait cependant ni étroitesse d'intelligence, ni excès de spécialisation. Le lycéen historien de la langue russe devait devenir non seulement un savant aux curiosités scientifiques les plus étendues, mais, dans le domaine de l'instruction publique, un travailleur aux vues les plus larges, un organisateur plein d'initiative, l'un des représentants les plus autorisés de la haute culture russe, jugeant d'un regard clair et calme les divers problèmes de la vie politique et sociale de son pays.
Aussitôt élu à l'Académie, Šachmatov prête une animation nouvelle à l'activité de la Section de langue et de littérature russes; jeune académicien, il en devient vite le centre et comme l'âme. Il refait, sur des bases plus larges, le plan du
Dictionnaire de la langue russe édité par l'Académie; il provoque l'établissement d'un programme pour l'étude des parlers locaux; il ressuscite les
Izvestija de la Section de langue et de littérature russes et fait participer à leur rédaction toute l'élite des savants russes ; il détermine l'Aca-
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démie à entreprendre, à ses frais, l'édition d'une vaste
Encyclopédie de la philologie slave; il soulève la question de la collaboration en intime union de toutes les Académies slaves…
Mais cette tâche d'organisateur n'était pas pour lui le « principal ». Le principal, et le principal de toute son existence, c'était assurément le travail scientifique. Son, regard, presque tout au long de la journée, tout au long de sa vie, allait au-dedans de lui-même, vers ce laboratoire de la pensée, où naissaient sans cesse des idées fécondes, où des faits en nombre infini (quelle, autre mémoire que la sienne eût pu les contenir?) s'ordonnaient en combinaisons complexes, harmonieuses, le plus souvent originales, parfois même imprévues.
L'Université de Moscou, qui a toujours été pour la Russie le réservoir des capacités scientifiques les plus hautes, a еu, comme il va de soi, le rôle dominant dans la formation de ce représentant, éminent entre tous, de la science russe; et parmi les professeurs à qui, entre autres, reviennent plus particulièrement l'honneur et le mérite de l'avoir formé, il en est deux surtout qu'il faut nommer : ce sont F. F. Fortunatov et F. E. Korsˇ. On sait que Šachmatov lui-même les appelait, l'un et l'autre, ses maîtres les plus proches, et qu'il leur était cher à tous deux comme le mieux doué et le plus aimé des élèves. Le domaine de ses préoccupations scientifiques, cependant, le rapprochait plus étroitement de Fortunatov, et c'est bien l'école linguistique de celui-ci dont l'empreinte apparaît dans sa « manière » — celle de ses premiers travaux surtout — , dans ses conceptions, dans sa méthode. Cette influence du maître, la personnalité créatrice de Šachmatov la transformera peu à peu. Si, dans la préface de sa thèse
[3], il s'excuse encore auprès de Fortunatov de répéter, sans toujours en indiquer la source, des idées que celui-ci avait le premier exprimées, il ne conservera par la suite de l'école qui a été la sienne qu'un patrimoine général d'idées et de procédés scientifiques; ce n'est que dans des cas exceptionnels qu'il répétera simplement la pensée de son maître, au lieu de la développer et de la faire progresser. Cet élève, il faut bien le dire, a de bonne heure manifesté sa personnalité, et une personnalité différant notablement de celle du maître.
Savant à la pensée profonde, qui s'était tout entier formé lui-même, fondateur de l'école russe de linguistique, esprit créateur, lui aussi, Fortunatov n'a manqué que de la volonté, de publier son
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œuvre scientifique. Lentement et scrupuleusement, il a pensé et repensé, en toute originalité, ses cours, sa doctrine; mais ce n'est guère que par les travaux de ses élèves Šachmatov, Ščepkin , Poržezinskij, que les résultats de cet effort créateur nous sont connus.
Šachmatov est un savant d'une mentalité autre et aussi d'un autre tempérament, il fait part au monde savant, largement et hardiment, de ses idées et de ses découvertes, sans redouter d'avoir à corriger ultérieurement ses conclusions; et, de fait, il lui arrive de renier parfois telle d'entre elles à laquelle il avait abouti précédemment
[4]. Mais celui-là seul ne se trompe jamais qui n'agit point, et Šachmatov, sa vie durant, a cherché sans crainte d'erreur, et ses recherches ont toujours enrichi la science, même lorsqu'elles se trouvaient engagées sur une fausse voie. Fortunatov, d'autre part, a eu pour domaine essentiel de son activité scientifique la grammaire comparée des langues indo-européennes, et ce n'est que, dans un rapport de dépendance avec celle-ci qu'il a touché et aux langues slaves — au vieux slave surtout — et enfin, comme à l'extrême limite de l'expansion de ses curiosités, à la langue russe elle-même. Pour Šachmatov par contre, la grammaire comparée des langues indo-européennes n'a été qu’une base, tandis que la langue russe était l'édifice essentiel, le centre de ses curiosités et de toute son œuvre scientifique.
En véritable disciple de Fortunatov, Šachmatov connaît parfaitement et la grammaire de l'indo-européen et les principes et les méthodes de la linguistique moderne. Il connaît admirablement par surcroît, les langues slaves et la littérature qu'a inspirée leur étude scientifique; il a l'intérêt le plus vif pour différents problèmes de la linguistique slave : la palalalisation en slave commun des postpalatales
[5], le sort devant j des voyelles réduites du slave commun
[6], l’
akanie slovène
[7], les phénomènes essentiels qui caractérisent l'histoire du tchèque
[8], etc. Et dans ceux même de ses travaux qui ne
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paraissent concerner à première vue que des faits purement russes, comme par exemple le
vocalisme plein, c'est par l'étude comparative des données des autres langues slaves qu'il éclaire les faits en question. Aussi ces travaux sont-ils hautement instructifs non seulement pour les historiens de la langue russe, mais aussi pour les spécialistes des autres langues slaves. Šachmatov a notamment consacré toute une série de recherches à l'étude de l'accent, l'une des plus difficiles de la linguistique slave
[9]. Ces recherches ont laissé, indiscutablement, des traces profondes : ancienneté clairement établie de lˇaccent montant čakavien, mise au net de la question de l'abrègement en slave commun de certaines longues, définition des conditions dans lesquelles se constate cet abrègement, préparation de la doctrine actuelle sur les modifications des intonations du slave commun ou métatonie (MM. Belic´, Rozwadowski), tels sont les résultats qui se dégagent des travaux de Šachmatov sur l'accent.
Toute cette œuvre, cependant, dans le domaine de l'indo-européen et de la linguistique slave, n'est pour Šachmatov que l'assise large et profonde sur laquelle il bâtira son histoire de la langue russe, cette histoire qu'il a bâtie toute sa vie durant, depuis l'âge de seize ans, alors qu'il collationnait avec le manuscrit du Musée Rumjancev l'édition du
Sbornik de Svjatoslav, jusqu'aux dernières journées, si sombres, de son existence, où, dans les conditions matérielles et morales intolérablement douloureuses du Petrograd des sovêts, il construisait sa syntaxe de la langue russe.
Cet édifice de l'histoire de la langue russe, l'architecte l'a conçu sur un plan vaste el original. Son dessein est de présenter l’
histoire de la langue russe en ses relations avec l'histoire du peuple russe. L'auteur est ici à la fois linguiste et historien : d'où son élude monumentale consacrée à la chronique russe
[10] et plusieurs autres travaux de moindre étendue
[11] mais tout aussi précieux pour l'historien proprement dit que pour l'historien de la langue russe; d'où aussi tout un cycle nouveau de questions concernant la période
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préhistorique du développement du peuple russe et de sa langue, à savoir — la question du premier habitat des Russes, — celles de leurs transmigrations, de leurs relations culturelles et de leur contact avec diverses autres nations avant l'époque où commence leur histoire, — celles du premier habitat des Slaves et des Indo-Européens, — toutes questions, en somme, se rapportant aux antiquités slaves et indo-européennes, et sur lesquelles il a projeté un jour si original et si attirant dans son Introduction à un cours d'histoire de la langue russe
[12].
Sˇachmatov consacre un travail spécial à la question obscure, mais capitale, de la formation des parlers russes : on ne saurait en effet, sans l'avoir préalablement tirée au clair, poser correctement le problème du développement historique de la langue russe. En 1899, il publie pour la première fois les résultats de ses recherches dans ce domaine
[13], mais il ne cesse point par la suite de les creuser, de les développer, de les rectifier, et c'est là l'un des services les plus considérables qu'il ait rendus à la science.
Les matériaux qui devaient servir à l'édification de son histoire monumentale de la langue russe, — la grande préoccupation de sa vie —, Šachmatov les a rassemblés et mis en œuvre au cours de toute sa longue carrière. Ne se bornant pas à l'utilisation des travaux, peu nombreux d'ailleurs, que lui fournissaient ses devanciers, Šachmatov a poursuivi simultanément l'étude des monuments de l'ancienne littérature russe et celle des parlers populaires vivants. Qu'il suffise de rappeler : d'une part, son
Etude de la langue des chartes de Novgorod des XIIIe et XIVe siècles[14], son
Etude des chartes de Dvinsk du XVe siècle[15], le précieux article intitulé
Quelques remarques sur la langue des monuments de Pskov (à l'occasion du travail de Karinskij)
[16], etc.; — et, d'autre part, le travail sur les
Particularités phonétiques des parlers d'El'nja et de Masal'sk[17] et la
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Description du parler de Lèka du district d'Egorjev, gouvernement de Rjazan’ [18].
Outre les monuments anciens de la langue et les parlers populaires, Šachmatov étudie spécialement certaines des questions que pose la grammaire historique du russe. Il les étudie, comme nous l'avons indiqué, du point de vue le plus large, en leurs relations avec la grammaire comparée des langues slaves, ainsi : le sort des voyelles
о et
e[19], le vocalisme plein
[20], la palatalisation des consonnes
[21], l’
akanie[22], les divers phénomènes qu'il rattache à l'hypothèse de
ä slave commun
[23], etc. Mais il ne se limite pas à ces seules questions. C'est en réalité le cycle entier de toutes les questions de la grammaire historique du russe qu'il a parcouru et sur lequel il a médité avec la personnalité et la profondeur qui lui sont propres.
II a, sur presque chacune de ces questions, son opinion originale, ou du moins ses données particulières : il suffit, pour s'en convaincre, de consulter l'édition lithographiée des cours qu'il a professés à l'Université de Petrograd.
Il s'était écoulé trente-cinq années depuis le jour où, lycéen, Šachmatov avait débuté dans ses études d'histoire de la langue russe, et voici que, chargé non point d'ans, mais de mérites, il a jugé l'heure venue de faire la synthèse des résultats de ses longs travaux en nous offrant un tableau large et un de la vie de la langue russe. Il nous en donne, en 1915, la première partie sous le titre
Esquisse de la période[24] ancienne de l'histoire de la langue russe. Il nous donne encore, en 1916, son
Introduction à un cours de la langue russe, avec le sous-titre qui définit l'esprit de l'ouvrage :
Processus historique de la formation des tribus et des dialectes russes[25]. Puis surviennent des événements qui n'étaient pas de nature à favoriser la continuation de l'œuvre: et enfin, prématurément, la mort…
[151]
Ces deux livres nous laissent entrevoir en son enseemble la Conception de cette grande œuvre; ils nous apportent quantité de vues intéressantes et précieuses, mais hon point, hélás, tout ce que la science attendait encore de Šachmatov. Les qualités maîtresses de l'auteur, telles qu'elles caractérisent ses précédents travaux, apparaissent pareillement ici : préparation scientifique d'une étendue et d'une profondeur exceptionnelles, richesse et fraîcheur d'invention créatrice, hardiesse et originalité des conclusions. Il ne tient que peu de compte des opinions antérieurement exprimées par d'autres savants; il ne polémise d'ailleurs jamais avec personne, ne critique que rarement, accepte volontiers les critiques qu'il juge justifiées et passe sous silence celles qui ne l'ont pas convaincu. Parfois il se désiste de son opinion première; parfois, au contraire, il s'y attache avec une étonnante ténacité, derrière laquelle, à n'en pas douter, il ne laisse point paraître les considérations sérieuses qui l'inspirent, ou bien des données dont nous n'avons pas connaissance. Certaines de ses hypothèses, il est vrai, nous semblent bien hardies, mais ne serait-ce point (et qui le sait ?) parce que sa fantaisie créatrice a devancé notre époque; et telle ou telle de ses intuitions ne se trouvera-t-elle pas confirmée demain par le progrès de la science ?
Comme tous les représentants de l'école de Fortunatov, ou plutôt mieux encore qu'eux tous, Sˇachmatov possède à fond la méthode historique et comparative, les principes de la linguistique moderne et la connaissance de la physiologie des sons. «L'histoire de la langue, écrit-il, se fonde essentiellement sur les données de la langue vivante moderne en tous ses parlers : ce sont ces données qui, si elles sont exactement enregistrées, peuvent offrir à nos recherches le point de départ le plus sûr». Mais, ajoute-t-il d'autre part : « l'histoire de la langue s'éclaire aussi d'une vive lumière à l'étude des monuments »
[26].
Šachmatov transporte en slave commun cette différenciation délicate des nuances phonétiques que nous fournit l'observation des parlers vivants : il s'efforce de mettre les différenciations dialectales et les groupements nouveaux qui en résultent sur le terrain de la réalité historique en les étudiant de pair avec l'expansion et les déplacements des tribus, et cela aussi bien d'après les données de l'histoire que d'après celles de la langue. Il recourt pareillement , et de la manière la plus heureuse, à la notion de croisement des tribus pour l'explication de certains faits phonétiques.
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Quant à l'analogie, loin d'en abuser, Šachmatov en use moins que tout autre linguiste : il a visiblement tendance, comme son maître Fortunatov, à lui préférer les solutions phonétiques. C'est ainsi que, à l'exemple de Fortunatov, il demeurera fidèle jusqu'à son dernier jour à l'hypothèse d'un eˇ slave commun nasal, et cela bien que celle-ci ne se justifie que par la nécessité d'expliquer la finale qui est celle du génitif singulier et du nominatif-accusatif pluriel des thèmes en -
ja- et aussi de l'accusatif pluriel des thèmes en -
jo-.
Complexité parfois extrême des conjectures, penchant marqué à reculer jusque dans le slave commun l'origine des phénomènes phonétiques, caractère quelquefois factice des explications et quelquefois aussi tendance à schématiser à l'excès, tels sont les traits secondaires qu'il faudrait peut-être ajouter pour compléter une définition de la « manière » scientifique de Sˇachmatov. Il le faudrait pour évoquer non pas un idéal, mais l'image vivante et réelle d'un grand savant : ses immenses mérites n'en seraient, bien entendu, nullement diminués.
L'historien futur de la langue russe ne trouvera pas achevé l'édifice qu'avait conçu Aleksej Aleksandrovič. Il en trouvera pourtant une importante partie : des fondements solides et profondément établis, un vaste plan de construction, un fronton et même un premier étage. Il trouvera enfin une grande quantité de matériaux choisis et dégrossis. Et celui qui terminera cet édifice n'aura pas le droit de s'en approprier l'honneur. C'est au premier constructeur, A. A. Šachmatov, que cet honneur reviendra.
Skopl'e, décembre 1920.
[1] « . . .Дође к мени (биће о божићним или ускрсним празницима) младо и плавокосо ђаче из Москве, представи ми се као гимназијалац те се пусти са мном у разговор о руском језику и словенској филологији с толики познавањем предмета, да сам био запањен, слушајући његово умно разлагање» (article de I. V. Jagić dans le Српски Књижевни Гласник, 1920, књ. I, бр. 5, pp. 343-348).
[2] Archiv für sl. Philologie, 1882, tome VI, pp. 590-697. Mais cet article n'est pas le premier que Šachmatov ait publié dans l'Archiv. Dès l'année précédente (à l'âge de dix-sept ans), il avait fait paraître dans cette même revue quelques notes critiques sur l'édition de la Vie de Théodose de Popov (1881, tome V, pp. 612-62З).
[3] Изслѣдованія въ области русской фонетики, 1893.
[4] Voir, par exemple, son article sur I’histoire de l’accent dans les langues slaves : «Къ исторіи удареній въ славянскихъ языкахъ» (Изв?стія, tome III, 1898, pp. 1-34).
[5] Изв?стія, tome І (1896), pp. 695-743.
[6] Archiv für sl. Philologie, tome XXXI (1907), pp. 481-506.
[7] Cf. l'article intitulé «Русское и словенское аканіе» dans le Сборникъ статей въ честь Ф. Ф. Фортунатова (1902).
[8] Cf. le compte rendu сrіtiquе de la grammaire historique de la langue tchèque de Gebauer dans le Отчетъ о присужденіи премій проф. Kотляревскаго 1898 г., Спб. 1899.
[9] Voir les articles intitulés « Къ исторіи славянскихъ удареній» (P. Ф. В., tomes XIX, 1888, XXIII-XXIV, 1890, XXXIII-XXXIV, 1896); «Къ исторіи удареній въ славянскихъ языкахъ» (Изв?стія, tome III, 1898, pp. 1-З4); « Объ общихъ явленiяхъ въ греческомъ и славянскомъ ударешяхъ» (Χαριστήρια: сборникъ въ честь Ф. Е. Корша); et le compte rendu sur ľouvrage de Rešetar, Die serbokroatische Betonung südwestlicher Mundarten (Изв?стія, tome VI, 1901, I, pp. ЗЗ9-З5З).
[10] Разысканія о древн?йшихъ л?тописныхъ сводахъ, 1908 (xx + 687 pp.).
[11] Сказанiе о призванiи Варяговъ, 1904 ; Южныя поселенія Вятичей, 1907; Древнія ляшскія поселенія, 1911; Симеонова л?топись XVI в. и Троицкая начала XV в., 1900, etc.
[12] Введеніе въ курсъ исторіи русскаго языка, Петроградъ, 1916. Voir aussi les articles : « Къ вопросу о финско-кельтскихъ и финско-славянскихъ отношенiяхъ» (Bulletin de l'Acad. imp. des Sciences de Saint-Pétersbourg , VIe série, t. V, 1911, pp. 707-795); «Zu den ältesten slavisch-keltischen Beziehungenv (Archiv fur sl. Philologie, t. ХХXIII, 1911, pp. 51-99); «Сполы, исконные сосѣди Славянъ» (Живая Старина, t. XX, 1911).
[13] Къ вопросу объ образованiи русскихъ нарячій, Ж.М.Н.П., 1899, t. 322.
[14] Изслѣдованiе о языкѣ новгородскихъ грамотъ ХIII и XIV вѣка (Изслѣдованія по русскому языку, I, Спб., 1895).
[15] Изслѣдованіе о двинскихъ грамотахъ ХV вѣка (Изслѣдованія по русскому языку, II, вып. З, Спб., 1903).
[16] Нѣсколько замѣтокъ объ языкѣ псковскихъ памятниковъ, Ж. М. Н. П., 1909.
[17] О звуковыхъ особенностяхъ Ельн. и Масальск. говоровъ Р. Ф. В, , t. 36-38.
[18] Описаніе Лѣкинскаго говора Егорьенскаго уѣзда Рязанской губернiи. (Изв?стія, XVIII, 1914. IV, pp. 173-220.)
[19] Dans la thèse ci-dessus citée. p. 146, note 1.
[20] Къ исторіи русскаго языка : о полногласіи и нѣкоторыхь другихъ явленiяхъ. (Изв?стія, t. VII, 1902. II, pp. З0З-382, et t. III, 1903, І, pp. 297-356).
[21] Къ истopiи русскаго языка : смягченныя согласныя (Изв?стія, t. 1. 1896, pp. 695-74З.
[22] Dans ľarticle déjà cité du recueil dédié à Fortunatov, cf. plus haut p. 147, note 4.
[23] Къ исторіи русскаго языка : общеславянское ä (Изв?стія, t. VI, 1901, IV, pp. 269-294).
[24] Очеркь древнѣйшаго періода исторіи русскаго языка (Эйциклопедія славянской филологіи, II, 1 вып., Петроградъ, 1915.
[25] Введеніе въ курсъ исторіи русскаго языка : историческій процессъ образованія русскихъ племенъ и нарѣчій, Петроградъ, 1916.
[26] Введеніе въ курсъ исторіи русскаго языка, pp. З-4.