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La liberté, préjugé bourgeois, est bannie du territoire des Soviets, quel que soit le domaine de son application. Il y a une incompatibilité fondamentale entre l’esprit libre et l’esprit de dictature. Cependant, une constatation s’impose : jamais les très nombreux peuples et peuplades unis sous la raison sociale commune « Russie » ne semblent avoir joui d’une telle liberté de manifester leur caractère national. Gardons-nous de tomber dans l’illusion : malgré ce que cette formule offre de contradictoire, ne peuvent se développer nationalement que les groupements ethniques qui se rallient à la doctrine internationale du communisme. Il y a une singulière ironie dans cette constatation.
L’anomalie de la situation apparaît plus forte encore, si l’on songe que l’idée nationale moderne ne semble pas pouvoir être détachée de l’émancipation de l’individu politique. La reconnaissance des droits subjectifs publics n’a-t-elle pas précédé et engendré l’émancipation nationale ? La Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen n’a-t-elle pas été en même temps comme une charte, avant la lettre, de tous les nationalismes qui nous entourent, qui revivent un second printemps après la guerre et nous reportent à une époque de romantisme, trop vite classée, semble-t-il ? Pourtant> y a-t-il lieu en Russie, de nos jours, en présence de ce foisonnement des nouvelles républiques, avec leurs noms empruntés aux manuels d’ethnographie, de s’abandonner à ce toujours vivant souvenir du romantisme ? Qui dit romantisme dit élan, dévouement à l’idéal, lutte. Rien de tout ceci dans la réalité soviétique. Rien de vraiment et humainement joyeux, affranchi, animé de tous les espoirs. Faut-il rappeler, en effet, que c’est en quelque sorte, mécaniquement et à la suite de l’application d’une formule fausse dans son essence que furent créés tous ces nouveaux organismes nationaux ? Un sentiment national ne se commande pas.
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Certes, le communisme international, qui gouverne actuellement la Russie, s’est, dans certains cas, superposé à une conscience nationale naissante ou développée chez tel ou tel membre de la grande famille composant la Russie; mais c’est, croyons-nous, surtout dans ces milieux que le nationalisme soviétique de commande a paru sous son vrai jour. Et combien, à côté de ces nationalités ayant conscience d’elles-mêmes, de groupements ethniques entièrement inconscients, ayant reçu leur état civil de nationalité de la main des Soviets ! Quels sont la valeur réelle et l’avenir de ces nouvelles nationalités, faites de toutes pièces par les Soviets, et qui ne se justifient trop souvent, qu’en tant que moyen de gouvernement ou de propagande, aussi bien en matière de politique intérieure qu’en domaine international ? Cela se rapporte surtout à quelques nouvelles formations le long des frontières extérieures de l’U.R.S.S., aussi bien en Europe qu’en Asie.
Ce n’est qu’après avoir formulé ces réserves, indiquant sous quel angle nous envisageons l’apparition et le sort des nationalités nouvelles de l’U.R.S.S. et en disant notre admiration pour les savants russes, restés malgré tout fidèles à leur poste, que nous pouvons aborder le sujet de la présente note, relative à l’ethnographie dans la Russie actuelle, en nous servant pour ce faire d’un aperçu paru dans les Izviestia de Moscou, en date du 11 janvier 1927, sous la signature du professeur B. Sokoloff.
Il commence par constater que la science appelée ethnographie ou la connaissance de peuples a acquis une grande actualité en Russie. En même temps que l’étude ethnique du pays a pris un grand essor, l’ethnographie s’est affirmée comme un compagnon inévitable de l’édification culturelle.
En premier lieu, fait significatif, on doit signaler l’activité de la Commission permanente d'études de la composition ethnique de la Russie et des pays avoisinants, constituée près de l’Académie des sciences dès l’année 1917 et connue sous l’abréviation K.I.P.S. (c’est-à-dire « Kommissia Izoutcheniya Plemiennogo Sostava »). La Commission s’est donné pour tâche la classification et la systématisation des populations de l’U.R.S.S. et des pays limitrophes, la compréhension de leur genèse et liens réciproques, du peuplement et du nombre des groupes ethniques divers ; avec l’attention spéciale accordée à leur recensement et leur expansion géographique. Dès à présent, la commission enregistre un travail énorme, effectué pour !'établissement des cartes de répartition des peuples et peuplades de. l’U.R.S.S. avec ses notices explicatives très détaillées, les cartes de certains rayons de l’U.R.S.S. ayant déjà été publiées. La K.I.P.S. s’attache tout spécialement à l’étude des peuplades en voie de disparition et prend une part active à
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l’exécution du recensement général dans l’union entière. Ce recensement a une portée toute particulière pour l’ethnographie de l’U.R.S.S.
Le rôle dirigeant dans les études de la vie populaire appartient à l’institution savante principale qu’est l’institut de la culture blancrussiennce.
Ce qui caractérise surtout les destinées des recherches ethnographiques pendant les années de révolution, c’est le développement des institutions ethnographiques sur place, dans la province
Le nombre des Sociétés d’études régionalistes[1] enregistrées au Bureau Central, approche rapidement de 2.000. Plusieurs centres gouvernementaux de la partie européenne de la R.S.F.S.R., tels Kostroma, Saratoff, Viatka, Voronege, Perm, Riazagne, Nijnii-Novgorod, etc., ont effectué durant ces années un très grand travail d’études de leurs régions sous le rapport ethnographique. Ce qui est, d’ailleurs, surtout important et démonstratif, c’est l’organisation des travaux ethnographiques, soit par des forces propres, soit en collaboration avec les travailleurs scientifiques du centre, qui a lieu dans les principaux points, ou, souvent, à la périphérie des républiques et régions autonomes nationales[2]. Presque dans chaque centre de n’importe quelle formation nationale il existe une Société savante locale, qui comprend l’ethnographie dans son programme.
Ce fait n’a pas seulement augmenté l’intérêt pour les études ethnographiques sur place, mais il a contribué à l’enrôlement, dans l’armée relativement petite des anciens ethnographes, des forces fraîches de la nouvelle jeunesse créatrice.
Compte tenu de l’actualité, pour le pays, des connaissances ethnologiques, les ci-devant facultés historico-philologiques ou les facultés des Sciences sociales des universités centrales ont modifié leurs programmes et pris le nom de Facultés ethnologiques. Dans
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ces facultés, ainsi que dans plusieurs hautes écoles des diverses républiques et régions, il y a des sections qui se consacrent à l’étude des populations indigènes.
Fait plus significatif encore : la création d’établissements scolaires, tels que l’institut d’études des langues et de la culture des peuples d’Orient à Moscou, qui fait preuve d’une activité vigoureuse[3]. L’Institut a pour but la préparation des jeunes savants à l’étude des populations caucasiennes, turques et finnoises. Les aspirants de l’institut sont presque exclusivement des jeunes savants appartenant à ces nationalités. Faut-il indiquer que l’ethnographie est au premier plan des programmes de pareilles institutions ?
Un coup d’œil général sur le sort de l’ethnographie sous le régime soviétique nous fera apercevoir un autre fait encore très caractéristique : l’importance augmentée et, peut-on dire, la transformation complète des musées d’ethnographie.
Le célèbre musée d’anthropologie et d’ethnographie à l’Académie des Sciences de l’U.R.S.S., mal logé dans un local étroit, littéralement obstrué par les collections, presque inaccessibles à l’étude, a été agrandi de deux fois et demie sa superficie à l’époque du jubilé de l’Académie ; il a reçu une nouvelle installation et ouvert largement ses portes au travail scientifique et éducatif.
Un autre vaste musée ethnographique, celui de Leninegrade, le département ethnographique du musée Russe, après vingt-cinq ans d’accumulation assidue de matériaux et de travail d’installation, n'a commencé, au fait, à exister comme un musée qu’en 1922-23, ayant ouvert trente-deux salles spacieuses accessibles aux savants et au grand public.
Enfin, à Moscou, au milieu de 1924, fut créé le si nécessaire Musée Central d’ethnologie. La section ethnographique du musée Roumiantsevski, existant depuis les années 60 du dernier siècle, n’était plus qu’une partie de ce conglomérat, privé de vie[4], de musées séparés (historique, artistique, ethnographique et la bibliothèque) ; une partie qui, depuis longtemps, avait besoin de trouver sa propre voie de développement. Cette section ethnographique fut mise à la base du nouveau musée ; on y ajouta les collections de l’exposition de la pan-union soviétique de 1923, qui avait eu, en général, une grande importance pour l’essor des travaux ethnographiques sur place ; on mit également à contribution d’autres fonds de musées. A l’heure actuelle, ce musée a doublé ses collec-
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tions par rapport à l’avant-révolution; pendant deux ans et demi, il a reçu autant d’objets exposés que l’ancienne section ethnographique du musée Roumiantsevski pendant soixante ans de son existence. A défaut d’un local de musée, à Moscou, suffisamment vaste, ce musée, uni dans sa substance, est pour le moment divisé territorialement (les locaux de la bibliothèque de Lénine, la « datcha »-villa-Mamonoff et le parc Nieskoutchnyi).
D’ailleurs, les musées ethnographiques furent appelés à une vie nouvelle, non seulement dans le centre de la R.S.F.S.R. ; mais aussi dans les centres des autres républiques alliées, et, fait primordial, ils devinrent un accessoire inséparable de presque chaque formation nationale, qu’elle fût une république ou une région autonome. Ce sont, par exemple, le Musée Central de la république soviétique socialiste autonome tartare à Kazagne, le Musée Central de la Tauride à Simféropol et le musée tartare à Bakhtchi-Saraï; celui de Tcheboksary, capitale de la république Tchouvache ; de Krasnokokchaïsk, centre de la république Marïïskaïa ; de Pokrovsk, dans la république des Allemands de la Volga; dans de très nombreuses villes des républiques et régions du Caucase, etc., etc.
Les musées ou sections ethnographiques s’affirmèrent comme une partie tout indiquée de presque tous les nombreux musées régionalistes de toute échelle. Ce qui paraît surtout digne de l’intérêt, c’est le fait que la révolution a inspiré une vie nouvelle à. l’organisation des musées. Les musées, y compris ceux d’ethnographie, cessèrent d’être des dépôts sans âme, se transformèrent en établissements vivants de recherches scientifiques, ainsi que d’instruction publique ayant une signification tout à fait exceptionnelle. Les salles de musées se remplirent d’un public vivant et curieux, jeunesse scolaire, soldats d’armée rouge, ouvriers, paysans. Les musées se sont mis à travailler beaucoup sur le changement du mode de présentation, s’efforçant de la rendre la plus vivante, démonstrative et accessible à la compréhension des masses. Les conférences et les promenades dans les musées servent au même but.
Le meilleur indice du rôle éducatif des musées ethnographiques se trouve dans le nombre des visiteurs qu’ils reçoivent. Le département ethnographique du musée russe à Léninegrade a vu passer environ 35.000 visiteurs ; le Musée Central d’ethnologie à Moscou plus de 60.000. Ces chiffres ne peuvent même pas se comparer au nombre très insignifiant de la période d’avant la révolution.
Les recherches ethnographiques ont reçu une impulsion particulière, grâce à l’emploi étendu de la méthode d’expédition, du travail ethnographique dit « de campagne ». L’ethnologie, par son
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essence, ne peut pas être une discipline de cabinet et livresque. L’étude de la vie réelle exige des travaux et des observations sur place, dans la mêlée même du milieu national étudié. Une organisation sur grande échelle des expéditions visant un objet complexe, y compris obligatoirement les problèmes ethnographiques, fut mise en application dans les travaux de l’Académie des sciences de l’Union. Actuellement, l’Académie a entrepris pour quelques années des travaux d’études scientifiques sur les républiques des Yakoutes et des Kazaks. Un grand nombre d’expéditions ethnographiques et de missions furent entreprises par l’Académie d’histoire de la civilisation matérielle et par d’autres sociétés et institutions savantes soit du centre, soit locales. Le département ethnographique du Musée russe à Léninegrade, au cours des années 1924 et 1925, entreprit un grand nombre d’expéditions et de missions (Saïanes-Altaï ; Minoussinsk ; Crimée; Leninegrade ; Donets ; Russie Blanche; Ukraine; Caucase du Nord ; Grand’Russie ; Kola, etc.); le Musée Central d’ethnologie à Moscou a, pendant deux ans, effectué trente-deux excursions en vue des études des différentes nationalités de l’U.R.S.S. (grand’russiens du Nord et du Sud; Ukrainiens; Blancrussiens : Mari, Votiaks; Mordves, Tchouvaches; Tartares, Ossètes ; Tchétchènes; Ouzbèks; Tadjiks ; Avares, Cabardes; Abkhazes). Le même principe d’expédition est appliqué également dans les autres musées et institutions ethnographiques de l’Union.
II y a lieu également de noter la modernisation des formes de travail ethnographique sur les lieux. Auparavant, étant donné le peu d’indépendance scientifique en dehors du centre, les savants de ce dernier menaient seuls les travaux d’expédition, tandis que, maintenant, chaque expédition du centre a pour règle un contact étroit avec les organisations savantes soviétiques locales et les hommes qui y travaillent.
Parmi les questions fondamentales de l’ethnographie contemporaine, qui attache une attention spéciale aux formes de travail national, à la vie économique et sociale, figure l’étude des créations populaires. L’intérêt pour l’art national se manifesta dans l’activité d’une institution nouvelle, créée par la révolution, l’Académie d’État des sciences artistiques, qui possède une section de folklore travaillant avec énergie et une section inaugurée récemment pour l’étude de l’art des nationalités de l’U.R.S.S. Plus spécialement, l’ethnographie musicale occupe, en dehors des anciennes commissions musico-ethnographiqnes, de nouvelles institutions, comme GIMM (« Gossoudarstvennii Institut, Mouzikalnykh Naouk », l’institut d’Etat des Arts musicaux) à Moscou, et le cabinet musico-ethnographique à l’Académie
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ukrainienne des Sciences à Kieff. Le folklore occupe la majorité des institutions savantes d’ethnographie susmentionnées. Le travail particulièrement intensif est accompli par la section folklorique de l’Académie des Sciences artistiques à Moscou ; dans la Commission des contes populaires de la Société géographique de Leninegrad, et à la Commission ethnographique de l’Académie des Sciences Ukrainienne à Kieff, à la section ethnographique de la filiale de Sibérie Orientale de la Société de géographie à Irkoutsk, et dans beaucoup d’autres endroits.
Toutes ces institutions savantes, au centre et, locales, dont on vient de voir l’énumération, ont accompli un grand travail ethnographique portant sur plusieurs aspects. L’activité éditoriale étant difficile, les fruits de cet énorme travail de recherches restent en majeure partie non publiés, ce qu’il faut beaucoup regretter. Rien ne refroidit l’énergie des savants comme l’impossibilité de publier les matériaux réunis et les recherches effectuées. Les publications périodiques manquaient surtout à l’ethnographie. Cependant, ces derniers temps, une animation sensible se manifesta dans ce domaine. Le lointain Irkoutsk se signala comme un pionnier de la renaissance des revues ethnographiques savantes. A partir de 1923, commença à y paraître une revue ethnographique au large programme, Sibirskaïa Jivaïa Starina : (le passé vivant de Sibérie) sous la rédaction des professeurs M.-K. Azadovski et G.-S. Vinogradoff (cinq numéros ont paru jusqu’ici). Depuis l’année dernière, paraît à Kieff, sous la rédaction de l'Académicien A.-M. Loboda et V.-N. Petroff, l’« Ethnographitchnii Vistnik » (le Moniteur ethnographique), édité par l’Académie des sciences ukrainienne (3 fascicules ont parus). Moscou a suivi : récemment vient de paraître le premier numéro de la revue Khoudojestvennii Folklore (Folkore artistique) sous la rédaction du professeur G.-M. Sokoloff, publiée par l’Académie d’Etat des sciences artistiques (G.A.K.H.N.). Tout dernièrement a paru le volumineux (376 p.) tome premier de la revue Ethnographia (Ethnographie), publiée par la Glavnaouka (administration centrale des sciences) et le Gosizdat (édition d’Etat), sous la rédaction commune des ethnographes de Leninegrade et Moscou (V.-D. Vilenskii-Sibiriakoff, Pr. D.-A. Zolotarioff, red. respons. Acad. S. F. Oldenbourg. Prof. B.-M. Sokoloff et Pr. L.-J. Stenberg). Ce premier volume de la revue Ethnographie, sauf une série d’articles de fond et de recherches, fournit des résumés circonstanciels des travaux ethnographiques divers parus pendant la période de 1917 à 1926. Une chronique abondante donne un large tableau des différentes institutions au centre et locales. Les résumés sont dus à la collaboration des ethnographes savants, non seulement de la R.S.F.S.R., mais de l’Ukraine
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et de la Russie Blanche et, des nombreuses républiques et régions autonomes. La rubrique Personalia insérée dans la revue a compris des renseignements sur l’activité et les travaux ethnographiques durant l’époque révolutionnaire d’environ 200 ethnographes (cette liste couvre à peine la moitié des ethnographes de l’Union).
Tout ce qui précède fait voir l’ampleur et l’élan du travail ethnographique de l’Union. Un travail pareil doit, naturellement, craindre l’éparpillement et exiger la concordance et l’entente réciproques.
M. Sokoloff préconise à ces fins la transformation de la revue Ethnographie, actuellement plutôt annuelle, en publication mensuelle, ainsi que la convocation d’un congrès d’ethnographie de l’Union au cours de l’année 1927-28, date du dixième anniversaire du nouveau régime. Il souligne le très grand intérêt actuel que présentent les études ethnographiques quand, à la place de formes de vie disparaissant, viennent les nouvelles. Les observations des ethnographes, témoins d’une époque révolutionnaire, sont précieuses et engagent une grande responsabilité. Elles ne se répètent pas. D’où l’intérêt de l’ethnographie soviétique pour les savants ethnographes étrangers.
[1] C’est à défaut d’un terme français équivalent que nous avons traduit par régionaliste le mot russe «kraïeviedtcheskii » qui signifie littéralement « étudiant le pays ».
[2] La Constitution de l’U.R.S.S., organisme fédératif sui generis, connaît deux catégories de républiques : a) républiques autonomes, appelées quelquefois régions autonomes. Leur trait principal est qu’elles ne font pas directement partie de l'Union, mais présentent les parties des autres républiques composant l’Union. Les républiques et régions autonomes, juridiquement parlant, n’ont pas été parties contractantes au pacte du 30 décembre 1922 qui a donné naissance à l’U.R.S.S. sous sa forme actuelle ; b) républiques alliées qui constituent directement l’Union. En 1922, il y en avait six : la Grande Russie, l’Ukraine, la Blanche Russie, la Géorgie, l’Arménie, l'Azerbaïdjan. En 1921, se formèrent et s’ajoutèrent en 1925 à l’Union deux nouvelles républiques, celles des Turkmènes et Uzbeks, sur l’ancien territoire de Boukhara, Khiva et Turkestan : c) unions indépendantes entre les divers Etats de l’Union, telle la Fédération transcaucasienne constituée avant la constitution de l’U.R.S.S. elle-même, exactement le 12 décembre 1922. D’ailleurs, lors de la conclusion du pacte de l’U.R.S.S., chaque membre de la Fédération transcaucasienne agissait en son nom propre.
[3] Nous croyons reconnaître sous ce nouveau nom l’institut des Langues orientales Lazareff où, jadis, nous avons fait notre apprentissage d’orientalisme.
[4] On sait, en effet, que le musée en question, ayant pour origine les collections privées manquant de cohésion logique, présente un type à part, dont il existe, d’ailleurs, des analogies à Paris.