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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы

-- Patrick SERIOT (CNRS/IMSECO)(1) : «Langue et langue de bois en Pologne», M.O.T.S., n° 13, 1986, p. 181-189.




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        En écho à une chronique parue dans le N° 11 de la revue Mots (2) nous voudrions faire ici le point sur quelques travaux réalisés par des chercheurs polonais à propos de la "langue" du pouvoir politique.
Nous prendrons comme corpus deux colloques universitaires qui se sont déroulés sous l'égide du syndicat Solidarité:
        - Problèmes de la langue polonaise contemporaine (Université de Cracovie, 16 et 17 janvier 1981);
        - Manipulation et défense contre la manipulation (Université de Varsovie, 24 au 26 avril 1981);
        - et un recueil d'articles de Jakub Karpinski: La langue pour le peuple (édité à Londres, 1984).
Dans cet ensemble de travaux nous avons choisi ceux dont la problématique était la plus explicitement "linguistique", ou du moins concernait a priori la langue, laissant de côté les interventions de nature plus psychologique, sociologique, historique, politique ou philosophique.

1. Présentation

        Ces textes ont ceci de commun qu'ils tentent d'expliquer la relation particulière qui semble exister entre la langue et le pouvoir dans les pays de régime socialiste. Cette relation particulière étant vécue "de l'intérieur", c'est à dire dans le pays et dans la langue, l'accent est mis sur une perspective prophylactique: étudier les procédés de manipulation des gens par la langue doit permettre de mieux s'en protéger. Les linguistes ont donc un rôle de tout premier plan dans ce programme:

Le mouvement de renouveau doit concerner aussi le sentiment de la culture et de la langue. Les linguistes doivent prendre part à ce mouvement (Kurzowa p. 94).

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        Le souci thérapeutique est également affirmé: "il faut guérir la langue" (ib., p. 95).
Ajoutons que le rôle des intellectuels dans le mouvement de renouveau prôné par Solidarité est une résistance morale face au mensonge et à la manipulation:

Notre tâche est de défendre les positions du mouvement de renouveau: honnêteté et vérité dans la vie de la société (ib., p. 95).

        Au delà des différences d'approche, on peut dégager un certain nombre de traits généraux caractéristiques de la relation langue/pouvoir politique mis en avant dans ces textes: il existe en Pologne deux codes, deux façons de parler, deux langues: la "langue commune" (ogolny jezyk) et la "nowo-mowa" (traduction du "newspeak" de Orwell, désignée également par "langue de la propagande"). Par opposition à la "langue commune", la nowo-mowa (désormais en abrégé NM) se caractérise par les traits suivants: magie, défaillance référentielle, manipulation de la pensée.

1.1. La magie

        La NM est une langue ritualisée, remplie d'expressions figées et de formules toutes faites, ce qui la rapproche de la magie:

(la NM) partage avec la magie la conviction que par la parole on peut faire apparaître la chose, qu'on peut ensorceler la réalité (Karpinski, p. 71).
        L'élément magique [de la NM — P.S.] repose sur la conviction que les ‘mots magiques’ peuvent créer la réalité. La magie linguistique est caractéristique d'une façon de penser mythique, qui identifie la pensée à l'existence (c'est à dire la dénomination avec son référent) (Bednarczuk, p. 31).

1.2. Perversion de la fonction de communication par défaillance référentielle

        On trouve dans tous ces textes le postulat explicite que la fonction primordiale de la langue est la fonction de communication et d'information. Toute mise au premier plan d'une autre fonction de la langue est assimilée à une perversion (3) :

La manipulation linguistique est liée à une autre fonction [que la fonction de communication - P.S.] renforcer l'influence sur les opinions et le comportement des gens (Puzynina, p.8).

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        Ce renversement de la hiérarchie des fonctions provoque, dans la NM, une opacité maximale. Karpinski (p. 1) rapporte que dans les années 1950 en Pologne on disait de la langue du pouvoir politique qu'elle était "un message adressé aux Chinois a travers une lucarne fermée". C'est une langue au style embarrassé, fait de métaphores creuses et aberrantes, telles que:

Le chant du cygne qui éclate comme une bulle de savon sur les charbons ardents de notre réalité (cité par Karpinski, p. 75).

        Semblable "déformation de la langue" (Kurzowa, p. 93) est une sorte de gangrène: "la langue de la propagande pénètre la langue commune, et fait entrer des formules toutes faites dans. les phrases des individus" (ib.). La «pollution de la langue» (ib., p. 94) est le résultat d'un phénomène social généralisé de décalage entre la langue et la réalité:

La société est désorientée par la réalité dans laquelle elle vit: la société dans son ensemble ne comprend pas cette réalité, ne peut pas l'interpréter (ib.).

        De la perte de contact direct entre la langue et la réalité va alors résulter l'apparition d'une réalité illusoire, qui n'a d'existence que verbale:

"La nowo-mowa remplace les faits par des mots et des combinaisons rythmiques de mots, en prenant soin qu'ils soient uniformes par le son et n'aient rien de commun avec la réalité polonaise, complexe, atypique, hétérogène et multiple (T. Stalinski, cité dans Karpinski, p. 65).
Cette langue contribue à former une pseudo-réalité, qui s'exprime dans des slogans tels que ‘Ie peuple avec le parti’ (Karpinski, p. 70).

        Ici encore, la hiérarchie naturelle des fonctions est bousculée, et c'est la fonction poétique qui occupe le premier rang: les mots n'ont plus d'autre référent qu'euxmêmes:

La propagande, principalement dans les pays de régime communiste, veut créer une réalité de type spécial, une réalité autonome, comme une carte du pays des contes de fées, sans aucun rapport avec la réalité que nous connaissons par ailleurs (Karpinski, p. 64).
       
La propagande est une sorte particulière de poésie, surtout quand elle n'a rien à voir avec la réalité (ib., p. 4).

        Communication pervertie, la NM est assimilée à du "bruit", ce qui rappelle l'image des parasites de la théorie de l'information:

La langue de la propagande est une langue coupée de la réalité, un simple bruit (Puzynina, p. 14).

        Mais ce bruit qui ne communique rien a une conséquence pragmatique fort importante, en ce qu'il appauvrit et insensibilise la conscience des êtres humains: cette "langue de l'obscurité et de la violence" (Karpinski, p. 4) est un

instrument de formation de la conscience, au moyen de phrases rabâchées et dénuées de sens, qui ne communiquent rien, servent à faire un bruit de fond, bloquent l'espace qu'aurait pu remplir une information authentique ( ... ). Elle détruit la sensibilité au mot, l'habitude écouter, l'attention, la concentration, et forme des gens qui ne pensent plus (Puzynina, p. 14).

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1.3. La manipulation de la langue

        La manipulation de la langue est critiquée à partir d'une position éthique: la NM résulte d'un usage malhonnête de la langue. Elle est définie comme

les moyens par lesquels un homme essaie de déterminer les opinions et le comportement d'autres hommes, en employant des procédés considérés comme malhonnêtes (Pusynina, p. 8).

        La manipulation des esprits est ainsi rendue possible par la manipulation de la langue. Parmi les "techniques" (Puzynina p. 8) qui la définissent, la plus importante est l'arbitraire:

L'introduction ou la suppression arbitraire, le changement arbitraire des significations permettent à l'émetteur de manipuler la langue, ce qui provoque un changement de l'usage linguistique (Bednarczuk, p. 31).
        Le sens des mots est effacé ou est glissé dans une appellation différente, et se limite à une charge émotionnelle et évaluative. Ainsi, "démocratie" sans déterminant est une notion illusoire, imaginaire, alors que "socialisme" sans déterminant est parfait. Mais il est difficile de dire ce qu'est ce ‘socialisme’, d'autant plus que, selon les règles de la langue socialiste, le mot "socialisme" ne peut pas avoir de déterminant (Karpinski, p. 72) (4) .


        On est bien là à l'intérieur d'un problème de langue: il s'agit de véritables contraintes de sélection, restreignant les possibilités de combinaison des mots. On voit ainsi le sens des mots se "rétrécir" au point que les dictionnaires enregistrent de nouvelles "normes sémantiques":

Si un dictionnaire ne mentionne que la "solidarité de classe", on ne peut plus employer ce terme dans un autre sens (par exemple pour parler des relations nationales, familiales, etc.) (Puzynina p.9-10).

        On a là une des très nombreuses allusions au "newspeak" d'Orwell, qui est, avec V. Klemperer, une référence fondamentale en Pologne, selon le principe: "ce dont on ne parle pas, on ne le pense pas" (Karpinski, p. 64). Dans cette conception ultra-culturaliste, sorte d'hypothèse Sapir-Worf poussée à l'extrême, l'absence d'un mot dans la langue empêcherait la pensée d'utiliser le concept correspondant. Celui qui a le pouvoir sur la langue dispose ainsi d'un pouvoir total sur les individus

Dans les régimes totalitaires la langue de la propagande politique est un moyen de contrôler les esprits (Karpinski, p. 65).

        Il y a donc un parfait isomorphisme entre les structures, ou ressources de la langue, et les structures de la pensée:

La nowo-mowa diminue la capacité de compréhension des locuteurs, et par là-même touche à la fonction principale de la langue: la fonction de communication-information (Kurzowa, p. 93).

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2. Réflexions critiques

        Démonter les mécanismes d'engourdissement de la pensée par la langue est une question de survie lorsque cette situation est vécue "de l'intérieur". Cette survie ne concerne pas uniquement les intellectuels.
Néanmoins, lorsqu'on lit ces textes "de l'extérieur", un certain nombre de questions viennent à l'esprit. En effet, dans l'opposition "langue commune" / "nowo-mowa", c'est toujours la NM qui est analysée, la "langue commune" étant censée être parfaitement connue et clairement comprise par tous.
Or, si on essaie de reconstituer, par contraste, en quoi consiste cette langue commune, normale, celle qui n'est pas pervertie, on aboutit à un tableau quelque peu surprenant.

2.1. Une langue-instrument

        Notons que tout ce qui est dit de la NM polonaise pourrait fort bien concerner toute autre langue naturelle. Ces travaux pourraient parfaitement étudier des textes traduits d'une autre langue. La langue est ici envisagée comme un moyen, comme un instrument qu'on peut utiliser de façon adéquate (c'est à dire adéquate à sa fonction: transmettre des informations) ou utiliser de façon perverse, pathologique. En fait on parle de la langue comme s'il s'agissait du langage en général. Le propre de la langue, d'une langue particulière, n'est pas envisagé en tant que tel (cf. à ce sujet Sériot, 1984). Par exemple, lorsque Karpinski dénonce "le flou général de la langue de la propagande, les métaphores et épithètes métaphoriques telles que "l'hydre du fascisme", "apporter de l'eau au moulin" (de l'adversaire), "les laquais de l'impérialisme", il s'agit toujours d'une parole sans langue, d'un rapport de signe à référent et non de signifiant à signifié. C'est une conception réaliste (au sens scolastique) qui est implicite dans tous ces travaux: si "le sentiment de la vérité est indépendant de la façon dont elle est exprimée" (Pusynina, p. 8), c'est que "la langue" (et non chaque langue) n'est qu'un instrument qu'il appartient à chacun d'utiliser honnêtement pour en faire ce qu'elle est supposée devoir faire: refléter la réalité de façon transparente.

2.2. La transparence

        L'idée, à notre avis, fantasmatique, de la dénotation transparente, implique la possibilité de traduction d'un système à l'autre, c'est a dire du faux en vrai et inversement. Par exemple, "grève d'étudiants" se dira, en NM:

Dans certains établissements d'enseignement supérieur, de petits groupes d'étudiants sont restés dans l'enceinte de rétablissement sans participer aux activités didactiques (cité par Karpinski, p. 75).

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        Or, ces analyses nous semblent relever bien plus de l'éthique de la rhétorique que de la linguistique proprement dite. Ainsi, lorsque Bednarczuk définit la "structure profonde sémantico-pragmatique" de la NM par les traits "magie + aspect rituel + arbitraire", l'usage métaphorique de concepts linguistiques sert à mettre en avant un idéal moral de communication réussie, fort éloigné de la problématique linguistique de la communication.
        La transparence imaginaire concerne tout autant le corps social que la langue: la manipulation est

ce à quoi est soumise la société à la suite d'une utilisation arbitraire du système, de façon autre que le code linguistique que cette société utilise (Pusynina, p. 8).

        La société est ainsi considérée comme un une entité transparente a elle-même, attaquée par un corps parasite caractérisé par une "utilisation" atypique, marginale, anormale de la langue.
        La méfiance envers les mots de la langue politique, que Karpinski étaye par de nombreuses citations, de F.Bacon à A.Korzybski, révèle le rêve d'un sens vrai, immédiat, d'un accès direct au contenu. En somme, la langue idéale est une langue sans mots.
        La contradiction nous semble alors totale entre la conception ultra-culturaliste d'embrigadement de la pensée par la langue et celle, universaliste et ontologique, de la langue comme reflet adéquat du réel, qui affirme, elle, la traductibilité du faux en vrai, de l'opaque en transparent.
        Enfin la langue, reflet transparent de la réalité, est envisagée dans la perspective aristotélicienne du jugement. Elle semble être faite d'énoncés déclaratifs d'où sont exclus les paramètres énonciatifs et pragmatiques. Ainsi Pusynina déplore que

l'on enseigne au propagandiste que le contenu de ses textes doit dépendre du résultat qu'il veut atteindre, du jugement du destinataire, de la situation... (p. 10).

        Une "vraie" communication semblerait donc s'effectuer en dehors de toute énonciation, de façon intemporelle et statique. De même la dimension perlocutoire semble faire partie du domaine parasitaire de la langue:

En utilisant la langue [de la propagande politique - P.S.] on peut non seulement faire une sélection de données et d'arguments, mais aussi mentir, insinuer, dénigrer, faire peur, flatter. La langue participe involontairement à ces actes, et c'est pourquoi maintes fois les gens se mettent à la haïr, à en éprouver du dégoût, à la fuir, choisissant le silence, ou, enfin, à ressentir le besoin d'un "rituel de purification", (comme Milosz, qui explique ainsi le sens de son travail de traduction de la Bible) (ib., p. 11).

        Ici encore on se trouve dans une problématique morale: "une vraie communication, c'est …».

2.3. La référence nominale

        Plus encore que la fonction de communication, il nous semble que c'est une fonction de nomination qui est la marque fondamentale de la langue idéale, apparaissant par contraste avec la NM:

Les noms de la NM sont choisis de façon à appeler différemment ce qui est sien et ce qui est étranger . Ce qui est sien et ce qui est étranger ne doivent pas se mélanger, même dans la langue (Karpinski, p. 64).

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        La langue serait ainsi un stock lexical, un stock de nominations, bref, une nomenclature. Or nous pensons que, justement la nomination est ce qui est le plus soumis aux fluctuations, ce qui, paradoxalement est le moins garant du propre de la langue. La nomination, ou fonction nominante, est en fait la région la plus périphérique de la langue, par opposition, notamment, aux marques syntaxiques de niveaux de prise en charge (cf. Sériot, 1985a, chap. 3).
En prônant une conception (implicite) de la désignation transparente, l'idée que le nom appartient en propre à la chose, qu'il en est le substitut, les chercheurs polonais, nous semble-t-il, passent à côté d'un champ d'investigation: le lieu de formation de la référence nominale, c'est a dire le discours. Si le discours adverse est déclaré opaque, c'est que, dans son propre discours, la référence des mots est sentie comme si "naturelle" que l'on n'a pas conscience de son enracinement non pas directement dans la "réalité", mais dans ce que M. Pêcheux a désigné comme une "formation discursive". Ainsi la dénonciation des euphémismes dans la NM n'est autre, à notre avis, que l'intuition non théorisée du rôle prédicatif de la nomination (cf. Sériot, 1985b).

2.4. Le sujet et le discours

        Dans les travaux polonais sur la NM la problématique du sujet est totalement absente. "Penser libres" est certes un programme auquel on ne peut que souscrire, mais penser en dehors de la langue et/ou du discours nous semble une position fantasmatique.
La notion de "manipulation" repose sur l'idée de maîtrise de la langue: on prend les "auteurs" de la NM comme des individus réels, désignables, connaissant parfaitement les ruses de la langue. C'est sans doute leur faire beaucoup d'honneur que de les croire à ce point maîtres de la langue. Ainsi Puzynina (p. 10) va chercher la réponse à ses questions dans les manuels d'instruction des propagandistes du parti, comme si dans ces livres allait se trouver explicitée et décrite une sorte de "grammaire" de la NM. De même les mémoires de l'ancien censeur de Cracovie, Tomasz Strzyzewski, publiées en Occident, sont minutieusement analysées par Karpinski (p. 66). C'est méconnaître qu'il n'y a pas de lieu extérieur à la fois à la langue et au discours, d'où l'on pourrait juger de l'adéquation des productions langagières au "réel".

2.5. La langue de bois. c'est la langue des autres.

        Pour finir, nous signalerons un phénomène extrêmement significatif, c'est la parfaite réversibilité des arguments concernant l'opposition transparence/opacité dans la langue du discours politique. En URSS, par exemple, dans les facultés de journalisme, de nombreuses
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études sont consacrées à la langue de la propagande bourgeoise (cf Sériot, 1986). Ici encore on traduit les fausses nominations de la langue bourgeoise en vraies nominations de ce qui est censé être la langue tout court. Ici encore des "procédés" tels que l'euphémisme, les métaphores, l'imprécision du sens des termes sont dénoncés. Ici encore l'idéal de transparence recouvre, à notre avis, un aveuglement total aux conditions de production et d'interprétation du discours, aux formations discursives qui sont le lieu de formation de la référence nominale.

CONCLUSION

        La langue n'est pas plus faite pour mentir que pour dire la vérité. Dans son usage politique la langue polonaise, en tant que telle, n'est ni appauvrie ni enrichie.
        La langue de bois, ou nowo-mowa, tout simplement, ça n'existe pas. Ou plus exactement, puisqu'il n'y a pas de symptôme sans cause, puisqu'un problème est incontestablement ressenti à propos de la relation langue/pouvoir dans les pays socialistes, nous dirons que situer le problème du côté de la langue est une impasse. En revanche, explorer les déterminations discursives de la référence nominale, par exemple, permettrait peut-être de se défaire d'innombrables et inutiles apories.

NOTES

(1) Institut du monde soviétique et de l'Europe centrale et orientale. (retour texte)
(2) Niewarowska A.: "Le langage d'Etat en Pologne", Mots N° 11, oct. 1985, p. 191-204. (retour texte)
(3) Le cadre conceptuel est ici, bien sûr, le très célèbre schéma de Jakobson, ce "maître-schéma" de la communication, qui a donné naissance à de nombreuses et réconfortantes études sur la normalité en langue. Pour une analyse critique de ce schéma, cf. Flahaut, 1978, p. 11 sqq. (retour texte)
(4) Curieusement les syntagmes "socialisme réel", "socialisme mûr", "société socialiste avancée", sont ignorés ici. (retour texte)



BIBLIOGRAPHIE

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— SERIOT P. (1985b): "Et le verbe se fit nom...", dans Travaux du cercle linguistique d'Aix-en-Provence, 3, p. 77-103.

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— SERIOT P. (1986): "La langue de bois et son double", dans Langage et société, 35, p. 7-32.



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