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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- G.I. BROJDO : «K voprosu o zamene arabskogo alfavita latinskim», M. Pavlovich (Red.) : V bor'be za tjurkskij alfavit, Moskva : Izd. nauchnoj assosiacii vostokovedenija pri CIK SSSR, str. 40-43.



L'auteur de l'article, G.I. Brojdo, analyse les arguments pour l'introduction de l'alphabet latin dans les républiques d'Asie Centrale, et à travers ses arguments nous pouvons nous rendre compte de la complexité de la question.
D'après l'auteur, il faut viser une unification «de la langue» qui va dans le sens du développement des forces productrices, avec l'établissement des liens entre les peuples. Mais si l'alphabet doit, d'après lui, suivre la culture, en particulier, l'unification, il ne détermine aucunement l'unification culturelle.
Toute décision en matière d'alphabet dépend du moment historique, dit l'auteur. Par exemple, l'introduction de l'alphabet latin pour la langue russe peut être vue comme un pas progressiste et révolutionnaire, mais cette même décision priverait des milliers de personnes d'accès aux richesses littéraires accumulées le long des siècles.
De même, imprimer le journal des ouvriers de Bakou en latin signifierait le rendre totalement inoffensif pour les propriétaires fonciers à Téhéran. Les adeptes de l'alphabet latin pensent que cela portera un coup contre le clergé musulman. Or, dit l'auteur, la puissance du clergé ne se fonde point sur aucun alphabet, puisque plusieurs mullas ne savent pas lire.
En deux mots, dit l'auteur, l'utilité d'introduire l'alphabet latin n'est pas assez convaincante si l'on pense que cela va être compris par les masses comme une intervention contre la culture locale.


(Elena Simonato-Kokochkina)


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