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Section de langues slaves, option linguistique // Кафедра славянских языков, лингвистическое направление


Valentin Nikolaevič Vološinov (1895-1936)

Univ. de Lausanne, Faculté des Lettres

Section de langues slaves, Option linguistique

Année 2010-2011,

Prof. Patrick SERIOT / Anastasia FORQUENOT DE LA FORTELLE

Séminaire de licence / Bachelor-3 / Master

(automne 2010, le mardi de 15 h à 17 h, salle 5093)

Forme et contenu dans la culture russe

 

23 novembre 2010

Compte-rendu par Maria Lopez

Critique du Formalisme chez Vološinov.

Vološinov s'est surtout intéréssé à trois notions, la linguistique, le marxisme et la psychologie. Il a été fortement influencé par Karl Vossler (1872-1949), philologue et linguiste allemand pour qui il fallait étudier le langage dans sa totalité car comme l' auteur affirmait «il reflète l'esprit du peuple» , il n' était pas d'accord avec les néogrammairiens et avec les positivistes car il affirmait qu'on ne pouvait pas s' intérésser qu' à la forme en négligeant le contexte.
L' œuvre de Vološinov a été fortement influencé par la théorie marxiste du langage qui cherchait à lier le langage à la structure de la société et aux formes idéologiques.
On peut trouver ainsi dans la théorie de Vološinov trois idées principales :

1) L' énoncé a une nature sociale. Il faut donc l'étudier dans son contexte idéologique et social. L'acte verbal ou plus précisément l'énoncé ne peut être considéré comme un phénomène individuel au sens strict du terme et ne peut être expliqué à partir de conditions psychologiques et psyco-physiologiques de l'individu parlant puisque l'énoncé est de nature sociale.
2) Les mots sont déterminés par le contexte donc il n' y a pas séparation entre les deux. Le sens d'un mot est entièrement explicité par son contexte, un mot a autant de sens qu'il a de contextes d'emploi. Il faut étudier les relations entre l'interaction concrète et la situation extra verbale immédiate. L'échange verbal ne pourra jamais être compris et expliqué en dehors de ce lien avec la situation concrète.
3) L' énoncé est considéré en tant qu'unité réelle et sociale. La linguistique n'a pas une méthode pour aborder l'énoncé lui même, elle ne va pas plus loin que l'analyse des éléments de l'énoncé, or ce sont bien les énoncés qui sont les unités réelles du flot langagier, c' est pour cela que pour étudier les formes de cette unité réelle il convient de ne pas la détacher du flot historique des énoncés puisque l' énoncé ne se matérialise que dans le flot de l'échange verbal.

Pour l'auteur, la langue en tant que système stable n'est qu'une abstraction scientifique qui ne rend pas compte de la réalité concrète du langage, de sorte que le langage n'est qu'un devenir continu qui se réalise par l'interaction verbale de locuteurs, les lois du devenir du langage sont des lois sociologiques, la création idéologique doit être comprise à partir du sens et de de valeurs idéologiques qu'elle contient, la structure d'un énoncé est une structure purement sociale.

Vološinov considère qu'il y a deux courants qui ont été très importantes durant cette période: le subjectivisme individualiste qui considère la parole créatrice individuelle en tant qu'acte comme fondement du langage. Pour ce courant c'est le psychisme individuel qui est la source du langage et l'autre courant c'est l'objectivisme abstrait. Pour ce courant, le système linguistique est un système de formes phonétiques grammaticales et lexicales de la langue, la langue est ainsi un système stable immuable de formes linguistiques identiques que la conscience individuelle reçoit tel quel et qu'elle ne peut remettre en question, les relations proprement linguistiques n'ont rien à voir avec les valeurs idéologiques .
Vološinov refuse l'idée principale proposée par le formalisme puisque pour l'auteur il y a un lien indissociable entre les mots et le contexte, entre forme et contenu. La critique faite par l'auteur au formalisme c'est que pour lui le formalisme est une réflexion qui porte sur un produit fini, il considère les langues vivantes avec une position académique et conservatrice, il traite les langues vivantes comme si elles étaient de produits finis, achevés et par conséquent il porte un regard hostile sur toute innovation linguistique. Pour Vološinov l'idée de séparation est inacceptable, il y a une relation étroite pour lui entre l' énoncé et le contexte , il est aussi contre la théorie de l'arbitraire du signe proposée par Ferdinand de Saussure. Pour Vološinov on ne peut pas considérer le signe linguistique comme unité autonome par rapport à la realité. Il affirme aussi qu'il est important de considérer la conscience sociale; il critique aussi la théorie de Freud parce que pour Freud il y a une division entre le conscient et l' inconscient, le conscient influence le conscient de façon involontaire pour l'individu. Selon Volosinov cette définition est inacceptable, l'individu est maître de ses chix, tout en étant déterminé par le milieu social.

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