peuples «romano-germaniques». Structuraliste, il parlait des cultures comme de «totalités organiques». Victime des bolcheviks et de la Gestapo, il méprisait la démocratie et attendait beaucoup des pays où un parti unique incarnait l'idée vivante du peuple et de la nation (l'Italie fasciste et la Russie soviétique). Fervent patriote russe, il portait aux nues le joug tatar. Relativiste et partisan du respect de toutes les cultures, il déniait aux Ukrainiens le droit d'avoir une langue de culture.
On s'est à plusieurs reprises demandé dans quelle mesure les deux aspects de l'activité de Troubetzkoy étaient en rapport l'un avec l'autre (cf. Mounin, 1972, p. 100; Viel, 1984, p. 43; Kleiner, 1985, p. 99; Gasparov, 1987, p. 49), bien que Troubetzkoy lui-même s'en soit formellement défendu (LN, 1985, p. 12).
Etudier ce lien à notre tour nous permettrait de nous demander s'il est vrai qu'il existe une «pensée occidentale» en linguistique et si la «pensée russe» en fait partie, s'il existe, dans les diverses variantes du structuralisme, une composante «est-européenne» (c'est l'opinion de Holenstein, 1974, p. 8), un structuralisme qui mettrait en avant la clôture des systèmes à la différence d'un autre qui ne dirait que l'abstraction.
Peut-on, dans l'air du temps des annés vingt et trente, déterminer aussi un «air du lieu» propre à la linguistique russe, que les émigrés auraient emporté avec eux au Cercle de Prague? Autrement dit, y aurait-il des «sciences nationales» ? ou des façons locales de faire de la linguistique?
Il semble, en tout cas, y avoir un fond culturel russe, une «tradition idéologique russe» selon l'expression de Jakobson (que rapporte Holenstein, 1984, p. 22, qui préfère parler de russische Geistesgeschichte). Mais alors, quel est le degré de compatibilité entre ces variantes du structuralisme? Néanmoins, s'il y a un air du lieu russe, on doit s'en tenir à la notion fondamentale de commensurabilité des traditions linguistiques, sans laquelle aucun travail scientifique n'est possible.
* Le mouvement eurasien
Arrivé à Sofia en 1920 après avoir été balloté dans différentes villes par la guerre civile, Troubetzkoy devient l'instigateur d'un mouvement de pensée qui fut très important dans l'émigration russe entre les deux guerres: l'«eurasisme», pour lequel la Russie
[90]
n'est ni l'Europe ni l'Asie, mais un troisième continent, un «monde à part», situé à l'est de l'Europe et au nord de l'Asie :
«Le substrat national de l'Etat qui autrefois s'appelait l'Empire russe et maintenant s'appelle l'URSS ne peut être que l'ensemble des peuples qui habitent cet Etat, envisagé comme une nation particulière, faite de plusieurs peuples (mnogonarodnaja nacija), et qui, en tant que telle, possède son nationalisme. Nous appelons cette nation eurasienne, son territoire l'Eurasie, et son nationalisme l'eurasisme.» (Troubetzkoy, 1927, p. 28)
«Le Turk typique n'aime pas s'embarrasser de subtilités et de détails compliqués. Il préfère manier des images essentielles, facilement assimilables, et regrouper ces images en des schémas simples et clairs[...]. L'imagination turke n'est ni pauvre ni timide, on y trouve une envergure audacieuse, mais cette envergure est rudimentaire : la force de l'imagination est dirigée non pas vers l'arrangement des détails, vers l'accumulation de détails variés, mais, pour ainsi dire, vers le développement en largeur et en longueur; le tableau que dessine cette imagination n'est pas chamarré par une variété de couleurs et de tons intermédiaires, il est peint dans les tonalités de base, avec des touches hardies, qui sont parfois colossales» (1925, cité d'après 1927, p. 46-47).
Tous les émigrés partisans de ce mouvement avaient en commun l'idée que la Russie ne faisait pas partie de l'Europe, qu'elle avait une civilisation «à part», qui avait été niée en Russie par 200 ans d'un régime monarchique occidentalophile. Ils voyaient dans la révolution bolchévique, par delà les idées du communisme athée, importé d'Occident, en réalité, dans son essence subsconsciente, la révolte des masses russes contre la domination d'une classe européanisée, donc culturellement étrangère. A la différence des slavophiles, ils ne reconnaissaient aucun lien entre la Russie et les Slaves de l'Ouest, occidentalisés et catholiques, et ils mettaient en avant les liens culturels, ethnographiques et géographiques de la Russie avec ses proches voisins orientaux.
Les œuvres culturologiques de Troubetzkoy ne sont pas traduites en français et sont donc mal connues dans le monde francophone. Elles sont pourtant essentielles pour éclairer certaines particularités de son structuralisme, ce «vieux fond hégélien» dont parlait Mounin (1972, p. 101), qui avouait sa perplexité au sujet de certaines formulations de Jakobson à propos de Troubetzkoy, mais qui n'avait alors à sa disposition, visiblement, que les quelques éléments biographiques publiés au début des Principes de phonologie (dans l'édition en français; la correspondance intégrale de Troubetzkoy n'a été publiée qu'en 1975, cf. LN) (1).
[91]
Bizarrement, pourtant, Trubetzkoy n'a jamais fait de l'Eurasie en tant que telle un objet de ses recherches proprement linguistiques (sauf une note très marginale sur la géographie de la déclinaison, en appendice à Jakobson, 1931, cf. Jakobson, 1971, p. 196), alors que Jakobson a passé pratiquement toute l'année 1931 à répandre l'idée de l'existence de l'Eurasie au plan linguistique (Jakobson, 1931a; 1931b; 1931c; 1931d; 1938; idée reprise à la fin de sa vie dans le chapitre sur «Le facteur espace» dans ses Dialogues avec K. Pomorska).
1. Les langues, parfaites en cela que plusieurs
1.1. La bénédiction de Babel
En 1923 Troubetzkoy publie un article sur la pluralité des langues dans la revue du mouvement eurasien Evrazijskij vremennik : «La tour de Babel et la confusion des langues», dans lequel il propose une nouvelle interprétation du mythe de la Tour de Babel. Pour lui, si le travail est bien un châtiment que Dieu a imposé aux hommes, la pluralité des langues, en revanche, n'est liée à aucune souffrance, la loi du morcellement des langues, qui doit durer éternellement, est une garantie de l'épanouissement des cultures (p. 108). En utilisant une terminologie francophone, on pourrait dire que, pour Troubetzkoy, Dieu n'a pas confondu le langage des hommes, il a multiplié les langues.
En effet la culture uniforme, universelle, sans différenciations nationales, des hommes qui voulaient construire la Tour, est «unilatérale». Cette culture est capable d'un développement scientifique et technique remarquable, mais se caractérise par un «vide spirituel et un apauvrissement moral» (ib., p. 109). Une culture universelle ne peut rassembler que les «éléments psychiques communs à tous les hommes», qui ne peuvent concerner que la logique et les besoins matériels (ib., p. 111). C'est pourquoi, «dans une culture universelle homogène la logique, la science rationaliste et la technique matérielle domineront toujours la religion, l'éthique et l'esthétique» (ib., p. 111). Or, sans ferment spirituel, la logique et la technique matérielle empêchent la connaissance de soi. Seule une culture «nationalement limitée» peut laisser se développer «les traits spécifiques moraux et spirituels de chaque peuple» (ib.).
[92]
Ce refus d'une culture universelle et cette recherche de cultures séparées, ou «types historico-culturels fermés», seuls capables d'assurer aux hommes un développement individuel harmonieux, a été un élément constant des textes culturologiques de Troubetzkoy. Dans son premier texte sur le nationalisme, il insistait déjà sur le fait que la culture doit être différente pour chaque peuple (Troubetzkoy, 1921, p. 78).
Par son affirmation que la fermeture des cultures est une nécessité vitale, Troubetzkoy prône un relativisme extrême :
Tout jugement de valeur doit une fois pour toutes être éradiqué de l'ethnologie et de l'histoire de la culture, comme de toutes les sciences de l'évolution, car les jugements de valeur reposent toujours sur l'égocentrisme. Il n'y a pas de culture supérieure ou inférieure. Il n'y a que des cultures semblables ou dissemblables (Troubetzkoy, 1920, p. 42).
A la base de cette conception se trouve la grande métaphore qui remonte au romantisme allemand : les nations sont comme des personnes humaines. C'est ce parallélisme nation / individu qui permet de refuser toute culture universelle.
Il est par conséquent cohérent que les eurasistes (2) n'aient prôné aucune transplantation des valeurs spirituelles et culturelles : Troubetzkoy ne propose pas de prêcher l'orthodoxie aux Catholiques, il ne fait qu'affirmer le caractère naturel (historique) de l'opposition entre ces deux versants du christianisme, et son caractère définitif (du moins jusqu'au Jugement dernier, cf. Troubetzkoy, 1923a). C'est pour cette raison que les eurasistes, à la différence des slavophiles du XIXème siècle, n'avaient pas de revendication sur Constantinople : chacun doit rester chez soi et apprendre à se connaître soi-même.
C'est autour de cette notion de clôture des systèmes que se noue le lien qui relie les deux aspects du travail de Troubetzkoy. Pour B. Gasparov, qui est l'un de ceux qui ont le plus approfondi cette idée que ces deux aspects ne font qu'un, le principe de l'intraductibilté des différents systèmes culturels est la caractéristique dominante de l'oeuvre scientifique de Troubetzkoy toute
[93]
entière, y compris les Principes de phonologie. B. Gasparov insiste sur l'idée de l'incompatibilité des différents systèmes phonologiques, qui est telle que même des sons et des changements de sons apparement semblables dans différentes langues recouvrent en réalité des phénomènes différents, dont le caractère incomparable est causé par une différence dans les relations systémiques à l'intérieur desquelles les phénomènes existent et se développent. Il rappelle également la métaphore du «crible phonologique» (das phonologische Sieb), le réseau de traits distinctifs de la langue maternelle à travers lequel les sons d'une autre langue atteignent un auditeur de manière nécessairement déformée (cf. Principes..., p. 54-56 : «Fausse appréciation des phonèmes d'une langue étrangère», p. 66-68 : «Erreurs sur la valeur monophonématique ou polyphonématique des phonèmes d'une langue étrangère») qui illustre l'idée de la nature fermée de chaque système et de l'inadéquation fondamentale de toute approche extra-systémique (Gasparov, 1987, p. 57). (3)
1.2. structure ou "totalité organique"?
«... une structure (ce mot naguère faisait grincer des dents : on y voyait le comble de l'abstraction)». Roland Barthes : Fragments d'un discours amoureux
1.2.1. Le nom des entités pleines
Troubetzkoy ne parle jamais d'entités collectives en termes de société, mais de peuples, de nations, d'ethnies (plemja). La catégorie fondamentale est celle de la totalité. Ainsi, un peuple est «un tout psychologique, une personnalité collective» (1921, p. 74), un «organisme social» (1923a,p. 108), une «totalité sociale» (ib., p. 110), un «organisme socio-culturel» (ib., p. 110). «Totalité» et «organisme» sont, dans cet ensemble de textes, synonymes et interchangeables, complétés parfois par l'adjectif «naturel» («unité organique naturelle», ib., p. 119). La totalité est souvent vue comme une «unité» : dans l'article de 1925 la «totalité nationale» est aussi une «unité nationale» (1925, p. 72, 73). Cependant une précision est, à cette étape, importante : l'Eurasie est une «nation» faite d'entités plus petites : des peuples ou des «unités ethniques» (1927,p. 28), qui possèdent chacune des subdivisions.
[94]
L'appartenance d'un individu à une entité collective est ainsi, pour Troubetzkoy, d'amplitude variable, tout comme l'appartenance d'un peuple à un ensemble de peuples et de cultures.
Mais, quel que soit l'échelon d'enchâssement d'une entité collective dans une autre, il y a pluralité d'entités pleines. Il y a juxtaposition ou emboîtement d'ensembles pleins, jamais interpénétration ou chevauchement. A l'intérieur de chacune de ces cultures pleines ou de ces systèmes linguistiques la communication s'établit, sans désir et sans manque, sans polyphonie et sans conflit. Chez Troubetzkoy, certes, l'humanité est divisée , mais chaque unité résultant de cette division est pleine et harmonieuse (4). A la différence du monde de Bakhtine, le monde de Troubetzkoy renvoie l'altérité dans une extériorité. Nulle osmose ou interpénétration n'est possible, nulle hybridité ou hétérogénéité : l'autre n'a pas de place à l'intérieur de la totalité organique (si ce n'est comme intrusion violente, comme «impérialisme» culturel), puisque la tâche principale de l'homme est de connaître sa «vraie nature» à l'intérieur de sa culture. Chez Trubetzkoy un sujet accompli est un sujet plein, alors qu'un sujet divisé ne saurait être qu'un individu n'ayant pas encore trouvé sa véritable personnalité à l'intérieur de son groupe.
C'est le moment de rappeler que Troubetzkoy, comme les autres eurasistes, n'avait que mépris pour la démocratie, principe abstrait, non «organique». Il militait pour un Etat «idéocratique», dirigé par un parti unique fait d'êtres moralement supérieurs, qui représenteraient l'«idée». Le gouvernement devait être «démotique», c'est à dire totalement soutenu par le peuple, agissant dans les intérêts du peuple, mais non démocratique, car la démocratie n'était que l'anarchie à peine voilée des volontés individuelles. En particulier des facteurs «incontrôlables» comme la liberté de la presse ou le capital privé devaient être totalement bannis (le libéralisme et la démocratie étant «les
[95]
pires ennemis de l'idéocratie»). L'économie devait fonctionner dans une parfaite «autarcie» (1935). Et si Troubetzkoy jugeait sévèrement les «Etats idéocratiques» de son époque (l'URSS professait l'athéisme, les pays fascistes n'avaient pas renoncé au colonialisme), il leur reconnaissait néanmoins l'avantage de préparer la voie vers l'avènement inévitable de la «vraie idéocratie» de l'avenir. Bakhtine, lui, y aurait vu la «parole autoritaire»...
1.2.2. La psychologie des peuples
G. Lepschy (1976, p. 69) a insisté sur l'«antipsychologisme» qui caractérise le fonctionnalisme de l'école de Prague, en prenant comme exemple Troubetzkoy (Principes..., p. 42). Pourtant la psychologie tient une place importante dans ses travaux. Pour Troubetzkoy il existe un «lien vivant entre la culture et le psychisme des gens qui en font partie» (1921, p. 81) (5). Ainsi les Ukrainiens (appelés ici «Russes du Sud») ont dans leur caractère national un «pathos rhétorique», que les Russes du Nord ne possèdent pas (1927:76). Les turkophones d'Asie centrale ont un caractère qui plaît beaucoup à Troubetzkoy :
[96]
Il est encore un trait de caractère, partagé par les Russes et les peuples de la steppe : udal' (la hardiesse) : «une vertu typique de la steppe, que les peuples turks comprennent, mais qui est incompréhensible pour les Romano-Germains ou les Slaves [occidentaux]» (Troubetzkoy, 1921a, p. 101).
Cet ensemble de «traits psychologiques» typiques des Turks est, pour Troubetzkoy, en parfait accord avec les structures mêmes des langues turkes, dont il admirait le caractère «sans exceptions» (6). Troubetzkoy reprendra ce thème au Congrès de La Haye (Actes: p. 164-165), cf. à ce sujet une de ses lettres (22/XII 1926):
«Pour moi il est parfaitement clair d'un point de vue subjectif et intuitif qu'entre l'impression acoustique générale de la langue tchèque et l'image psychique (et même psychophysique du Tchèque (ce qu'on appelé le 'caractère national') on trouve ce type de rapport interne» (LN, p. 98).
1.2.3. Romantisme et / ou hégélianisme?
On trouvera dans Gasparov (1987) et Holenstein (1984) de très intéressants éléments d'histoire de ce type de pensée en Russie.
[97]
Il faut citer en premier lieu l'interprétation que le système philosophique de Fr. Schelling a reçue en Russie à la fin des années 1820 - début des années 1830 dans le cercle des Ljubomudry (traduction littérale de «philosophes» : «aimant la sagesse») : les membres du cercle insistaient sur l'unité de chaque «organisme» culturel, les liens indestructibles qui lient les aspects de la vie d'un peuple et son développement continu et organique. Pour eux toute culture était un tout unique et idiosyncratique, dont les parties séparées ne font sens et ne préservent leur caractère «vivant» qu'à l'intérieur de la totalité, et par conséquent ne doivent pas être mélangées ou contaminées par des éléments étrangers (cf. Gasparov, 1987, p. 51).
D'autre part l'idée de «totalité organique» est une catégorie qui rappelle fortement la philosophie hégélienne. On pourra ajouter à cela un élément fondamental de cette philosophie : la méditation sur l'histoire des peuples (entrevue déjà par Herder), sur la relation vivante entre l'individu et la cité, sur l'esprit du peuple entendu comme réalité supra-individuelle. Pour Hegel l'individu n'est, réduit à lui-même, qu'une abstraction : l'unité organique véritable est le peuple. L'esprit du peuple est une réalité qui dépasse infiniment l'individu, mais qui lui permet de se trouver lui-même. Entre l'individualisme et le cosmopolitisme, Hegel cherche l'esprit concret en tant qu'esprit d'un peuple. L'humanité ne se réalise que dans des peuples divers qui expriment à leur façon, qui est unique, son caractère universel. (cf. Hyppolite, 1983).
Enfin une opposition fondamentale va se retrouver à la base de la conception hégélienne de l'Etat : la société / la communauté. La société est constituée par une association d'individus qui se proposent un but particulier : le groupement n'est pas à lui-même sa propre fin. Dans la communauté, en revanche, l'unité des individus est première. L'esprit d'un peuple est plus ce qui exprime une communauté spirituelle que ce qui résulte d'un contrat civil (cf. Hyppolite, 1983, p. 26).
L'intuition de Mounin s'avère ainsi exacte : de même que pour Troubetzkoy
«tout homme ne peut assimiler pleinement que les créations de la culture à laquelle il appartient, ou de cultures proches de cette culture» (1923, p. 112),
[98]
de même pour Hegel l'individu ne saurait se réaliser dans sa plénitude qu'en participant à ce qui le dépasse et l'exprime à la fois : sa culture, son peuple.
Petit à petit on a vu apparaître un tableau fort différent de celui qui est présenté du structuralisme en Europe occidentale. C'est que le structuralisme du Cercle de Prague , du moins dans le travail des «Russes de Prague», prend sa source dans une autre histoire des concepts.
C'est en effet un structuralisme des totalités et de la naturalité, auquel on ne pense guère quand on a à l'esprit l'univers épistémologique de Cl. Lévi-Strauss ou de R. Barthes. Malgré les références positives à Saussure qu'on trouve dans les Principes de phonologie, Troubetzkoy n'en est en aucune façon le continuateur : il ne s'intéressait ni à la matérialité négative des unités, ni à la notion de valeur. Ce sont donc bien deux conceptions fort différentes du structuralisme qui s'affrontent ici, une qui met en avant la notion de relation :