Résumé
Dans cet article V. Lytkin aborde le problème très pertinent et brûlant pour son temps, celle de la langue « littéraire » des minorités nationales de l’URSS. Il passe en revue les modèles de raisonnement existants pour élaborer son propre point de vue.
Dans les pays bourgeois, analyse Lytkin, c’est la bourgeoisie qui crée la langue littéraire, à partir du dialecte qu’elle parle, dialecte qui est le plus fort du point de vue économique. En URSS, au contraire, les masses larges sont appelées à participer à ce processus. Il s’agit donc d’ouvriers parlant tous les dialectes de la langue donnée. De cette façon, insiste Lytkin, l’élaboration de la langue « littéraire » se passe librement, sans contraintes de la part d’une classe sociale.
Le problème de la langue « littéraire » des minorités nationales en URSS comporte plusieurs questions, à savoir le choix du dialecte, la question de la régularisation de la langue, les questions de la terminologie.
Selon Lytkin, le principe clé qui doit guider le choix du dialecte principal c’est la compréhension réciproque entre les personnes. Ce choix doit selon lui se fonder sur les résultats d’une recherche spécifique à ce sujet. Mais en même temps, il croit juste de retenir des éléments provenant de tous les dialectes d’une langue, enrichir la langue « littéraire » à l’aide de régionalismes, de synonymes, et de variantes dialectales phonétiques. Ainsi, dit-il, la langue « littéraire », étant un dialecte croisé à la base, devient un intra-parler, elle acquiert un statut particulier.
Toutes ces questions doivent selon l’auteur de l’article être résolues lors de sessions unissant les représentants des ethnies concernées.
(Elena Simonato Kokochkina)