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Centre de recherches en histoire et épistémologie comparée de la linguistique d'Europe centrale et orientale (CRECLECO) / Université de Lausanne // Научно-исследовательский центр по истории и сравнительной эпистемологии языкознания центральной и восточной Европы


-- N. JAKOVLEV : «Le développement d’une langue écrite nationale chez les peuples orientaux de l’Union Soviétique et la naissance de leurs alphabets nationaux», Revue d’études islamiques I, 1928, p. 1-45.


Résumé

Un des très rares articles que Jakovlev a publié à l’étranger, cet article présente au public étranger des données exceptionnelles, les statistiques concernant les peuples orientaux de l’Union Soviétique. Nombre d’habitants, types de langues, mode de vie, tradition écrite, c’est une source inestimable pour comprendre les tâches de l’édification linguistique qui est en train de commencer en 1928.
« Le développement de la civilisation nationale a réclamé chez eux d'une façon toute particulière, le secours de la science ». Sans encore entrer en plein dans le problème des alphabets, Jakovlev cite des exemples de l’importance linguistique des facteurs purement sociaux et économiques, comme par exemple l’existence de l’industrie polygraphe chez les Tatares de la Volga.
Dans son explication de la politique linguistique chez ces peuples, Jakovlev les divise avant tout en trois groupes de la manière suivante : 1° populations à culture nationale relativement développée; 2° populations à culture nationale à ses débuts; 3° populations encore privées de tout développement national propre.
Les peuples évolués peuvent d’après Jakovlev employer la langue maternelle dans tout le système de l’enseignement, ceux du groupe 2 ne peuvent pas toujours assurer l’enseignement complet en langue maternelle (l’enseignement se fait alors en « langue à influence culturelle » (le russe pour le Caucase septentrional)) ; pour les populations du 3e groupe (petits peuples du Nord et de la Sibérie), des projets d’écoles ambulantes en sont à leurs débuts.

On commence à se rendre compte des perspectives et des délais que peut exiger une telle politique : donner une écriture ou modifier l’écriture existante pour près d’une centaine de langues et de dialectes principaux et un total d’environ de 31 millions d’hommes, la tâche de Jakovlev est grandiose.


(Elena Simonato-Kokoshkina)


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